THE DEATH OF MRS. WESTAWAY, de Ruth Ware
Brighton 2015 - Harriet – Hal pour les amis – Westaway se remet mal de la mort de sa mère, tuée dans un accident de la route, devant leur appartement, le chauffard ne s’étant pas arrêté. L’avenir d’Harriet a été totalement bouleversé par cette mort, les deux femmes vivaient de manière fusionnelle, avec peu d’argent, juste ce qu’il faut pour vivre correctement.
La mère d’Harriet avait des qualités de « medium », et elle louait un emplacement sur la jetée de Brighton.
Par manque d’argent, Hal a dû arrêter ses études et a repris l’emplacement de sa mère. Hélas, peu après les funérailles, la jeune femme a dû emprunter de l’argent à un usurier et ce dernier, bien que déjà remboursé au centuple, continue à la harceler et envoyer l’un de ses sbires pour la menacer.
La jeune femme est paniquée, elle sait que l’homme mettra ses menaces à exécution, il a déjà détruit des objets auxquels elle tenait. Sauf le jeu de tarot qu’elle garde toujours sur elle et qui est sa principale source de revenus.
Du coup, une lettre reçue d’un notaire en Cornouailles prend la forme d’une bouée de sauvetage = il lui annonce que sa grand-mère, Hester Mary Westaway est décédée et ses funérailles sont dans deux jours – plus la lecture du testament. Harriet sait qu’elle n’a jamais eu une grand-mère Hester, ni même de la famille en Cornouailles, mais elle décide de se rendre à Trepassen House, près de Penzance.
Après avoir vérifié sur le net ce qu’était Trespassen, elle réalise que cette famille Westaway doit être très riche.
Si elle parvenait à les convaincre qu’elle était la fille de Maud, disparue on ne sait où, Hal pourrait peut-être apurer sa dette définitivement, avoir un petit pécule en réserve.
Lorsqu’elle arrive pour les funérailles, elle constate qu’il y a peu de monde dans l’église, sauf la famille apparemment et lorsque le notaire l’emmène dans la propriété, quel choc pour la jeune fille !
ce domaine est pratiquement laissé à l’abandon. La gouvernante, Mrs. Warren l’accueille avec agressivité et n’hésite pas à dire que si elle sait ce qui est bon pour elle, elle tournerait les talons.
Harriet est sidérée par ces menaces – on la loge dans une toute petite chambre dans les combles.
Rencontrer la famille est une épreuve également, car tout le monde se montre sympathique avec elle – Hal a des scrupules, mais enfoncée dans son mensonge d’être la « petite-fille » de la matriarche, elle se doit de jouer le jeu.
Par contre, l’ambiance entre les trois frères Westaway est tout sauf au beau fixe, dès qu’ils sont ensemble ils se disputent, malgré l’épouse de l’aîné qui fait tout pour tenter de conserver un semblant d’harmonie.
Lorsque le notaire lit le testament de Mrs. Westaway, tout le monde, à commncer par Harriet, tombe des nues = Harriet hérite de tout, absolument de tout, sauf un legs pour la gouvernante qui s’est occupée de la vieille dame et a partagé ses sombres secrets.
Au cours d’une promenade, Alex, l’un de ses « oncles », lui donne une photo prise lors du dernier été où Maud sa sœur était encore avec eux. Harriet a un énorme choc, sur la photo il y a quelqu’un dont elle est le vivant portrait. Plus tard, elle réalise qu’il y a des verrous à sa porte, des verrous à l’extérieur, qu’elle n’avait pas remarqué tout de suite ; avant cela c’est un appel au secours gravé dans la fenêtre qui avait attiré son attention.
La jeune fille est à bout de nerfs et décide de fuir, mais revient pour avouer son subterfuge, disant qu’elle a consulté des papiers et le journal de sa mère, prouvant la confusion. Si seulement c’était aussi facile.
Parce que sa vie à elle est aussi menacée, ce qu’elle ne comprend pas.
Qui était réellement sa mère ? qui est son père ? pourquoi tant de secrets ?
Mon avis = totalement enthousiaste – voilà un livre dont je ne savais pas trop à quoi m’attendre, mais qui m’a rapidement immergée dans son ambiance gothique dès que la jeune Harriet Westaway arrive au domaine familial – d’ailleurs, à ce propos, la couverture est totalement adéquate, avec cette grille fermée, quelque peu menaçante.
Le personnage principal d’Harriet (Hal) n’est pas sans défauts, au contraire – mais elle a une volonté de fer pour découvrir les secrets de cette famille dysfonctionnelle cachant des secrets bien enfouis depuis pas mal d’années.
Le portrait de la gouvernante, Mrs. Warren, donne réellement des frissons lorsqu’elle paraît – peu souvent, mais assez pour donner la chair de poule.
Tous les personnages du roman ont d’ailleurs un côté étrange, même la gentille Mitzi, épouse de l’aîné des Westaway – on a parfois l’impression que cette gentillesse cache de sombres desseins.
Le ton du livre est vif, pas de temps mort, au contraire et plus on avance dans l’histoire, plus le suspense augmente. J’ai donc rapidement eu envie de savoir comment cela allait se terminer et je n’ai pas pu lâcher le roman.
Si le suspense augmente, le rythme de l’histoire reste quelque peu lent. Le roman m’a fait penser à un subtil mélange d’Agatha Christie, Daphné du Maurier et Patricia Highsmith, avec les « erreurs » et/ou usurpations d’identité,
Ainsi que, pour moi, un clin d’œil à Wilkie Collins (mais je suis peut—être la seule à avoir pensé cela).
Je n’avais rien lu de l’auteure britannique Ruth Ware ; par contre j’avais lu des critiques élogieuses à son sujet – ce n’est pas usurpé, cette auteure sait comment créer une ambiance et construire un roman où tout se dévoile dans les derniers chapitres, sans que rien n’ait laissé deviner quoique ce soit. Il y a des meurtres dans l’air, et pas seulement dans l’air d’ialleurs, mais malgré ma référence à Dame Agatha, on n’est pas totalement dans un polar de l’âge d’or.
Ce roman n’est pas encore traduit, mais j’imagine qu’il le sera bientôt puisque les premiers romans de Ruth Ware le sont déjà.
Celle-ci est une auteure anglaise, de thrillers psychologiques, dont les deux premiers romans ont été en tête de liste du Sunday Times et du New York Times UK.
Elle naquit en 1977 et a fait ses études à l’université de Manchester. Avant d’entamer une carrière d’écrivaine, Ruth Ware a fait plusieurs métiers = serveuse, libraire, publicitaire. Elle a aussi enseigné l’anglais à Paris. Avant d’écrire des romans pour « adultes », elle a écrit des romans pour adolescents sous le pseudonyme de Ruth Warburton.
Elle vit actuellement près de Brighton.
On a beaucoup comparé son style d’écriture à celui d’Agatha Christie, ses héroïnes ou anti-héroïnes – comme Harriet – sont généralement des jeunes femmes ordinaires (pas dans le sens négatif) se retrouvant dans des situations pas ordinaires du tout.
Il semblerait que 3 de ses romans seront adaptés soit au cinéma, soit à la télévision.
l'une des photos prises de la jetée de brighton lors d'un court voyage dans le sussex