THE LION'S COURTSHIP, d "Annelie Wendeberg
Non traduit
Londres – 1888 – Anna Kronberg a de nombreux secrets, surtout celui de son identité véritable, dont celui d’être Anton Kronberg un bactériologiste réputé. Les femmes n'ayant pas le droit d'exercer la médecine, elle se déguise pour pratiquer son vrai métier.
Anna est aussi une « infirmière » réputée dans le sombre quartier londonien de St. Giles, un repaire de voleurs, prostituées, gamins des rues doués pour dévaliser qui ose s’aventurer dans leur quartier, comme Anna le fit un jour, mais rapidement Barry leur jeune chef a compris que la victime est tout sauf une victime, surtout lorsque c’est elle qui tient les atouts. I
l a donc choisi de l’aider, tout comme elle aide sa mère et d’autres plus démunis.
Lorsque Garret, un voleur particulièrement doué dans sa branche arrive chez elle, blessé par une balle lors de son récent cambriolage, elle va devoir choisir entre la vérité et perdre son amitié.
Car Garret est tombé sous le charme de cette frêle « créature » à la volonté d’acier, qui refuse de dévoiler quoi que ce soit d’elle-même mais qui devine tout à propos des autres.
La mutilation d’une toute jeune prostituée, défigurée par un dandy aimant jouer du couteur, va rapprocher Garret et Anna, surtout qu’elle n’hésite pas à mener sa petite enquête jusqu’au jour où l’homme riche la menace à son tour.
Mon avis = plutôt enthousiaste – j’avais beaucoup entendu parler des romans mêlant Sherlock Holmes et Anna Kronberg – Holmes est absent de ce « préquel ». Avec l’anti-héros Garret , on en apprend un petit peu (très peu) du passé d’Anna, au travers de ses frayeurs et cauchemars.
La description de ce sombre, insalubre, quartier de Londres à l’époque victorienne donne le frisson – je n’ai pu m’empêcher de faire le parallèle avec notre époque, où les discriminations entre riches et pauvres, leurs différences, jettent tant de gans dans la pauvreté et parfois la rue.
L’écriture est parfois crue, après tout nous sommes dans les taudis, il n’y a pas beaucoup de place pour l’éducation et un langage châtié. C’est parfois très cru, mais aussi parfois très tendre, notamment lorsqu’Anna soigne les prostitués, tentant de leur conseiller la prudence, les soins – mais n’importe quel jour, voire heure, sans travailler risque de les renvoyer dans la rue, une plus grande misère encore, et la mort.
Néanmoins, lorsque Anna apprend que Garret sait et aime lire, elle lui conseille « Franjenstein » de Mary Shelley - on assiste à ce moment-là, lorsque Garret a terminé sa lecture, à une intéressante conversation sur la « créature » qui, selon Anna, malgré le fait qu’il tue les gens, n’est pas un coupable comme le docteur Frankenstein, pour qui sa création finalement ne compte pas, pour qui les morts qu’elle sème ne compte pas vraiment non plus. Le dr Frankenstein n’est pas un savant fou, c’est un égomaniaque.
J’ai été étonnée de me rendre compte que ce « préquel » n’a pas été traduit car, si je comprends bien la fin qui est une énorme surprise et un retournement de situation des plus surprenant, on se dirige vers Jack l’Eventreur pour la suite des événements dans les autres romans. Ce prequel est une novella, seulement 150 pages, c’est dire s’il se lit rapidement.