LUMIKKO, de Pasi Ilman Jääskeläinen
Titre original finlandais = Lumikko ja yhdeksän muuta
Au sein d’une petite ville finlandaise (au nom imprononçable), Ella Milana, professeur de finlandais vacataire, a eu l’immense surprise – et plaisir – d’être acceptée par la romancière de livres d’enfants Laura Lumikko au sein de sa Société littéraire.
Ella vient de perdre son père, un ancien joggeur ayant développé la maladie d’Alzheimer, c’est un soulagement pour elle et sa mère.
Ella a déjà eu quelques problèmes avec la bibliothécaire à propos d’un livre dont la fin a été modifiée et apparemment ce ne serait pas le seul livre ayant subi les effets de cette bactérie tueuse de livres.
Bien sûr, la bibliothécaire fait aussi partie de la Société littéraire, leurs relations ne commencent donc pas sous les meilleurs auspices.
Ce n’est pas la seule chose qui va mal = lors de la réception donnée en l’honneur d’Ella, devenant le 10ème membre de la Société, Laura Lumikko, disparaît pendant la tempête de neige que rien n’annonçait.
Ella a reçu le livre du « Jeu », un jeu inventé par Lumikko, où chaque membre a le droit de poser des questions à un autre membre, obligé d’y répondre (ils appellent cela « déverser »). C’est au cours d’un de ces interrogatoires qu’Ella réalise qu’elle n’est pas la première à être le 10ème membre – un jeune garçon, très doué, le fut aussi lors des débuts de la Société – il disparut un beau jour sans laisser de traces – mort naturelle ou pas ?
Ella décide de découvrir ce qui s’est passé – comme toujours, découvrir une vérité que personne n’a envie d’avouer peut s’avérer dangereux – mais ce « Jeu » inventé par Lumikko n’est-il pas dangereux aussi ? ce jeu a quelque chose de malsain, mais il faut le jouer.
Qu’est devenue Lumikko ? comment peut-on disparaître ainsi, sans laisser de traces ?
Mon avis = TRES enthousiaste – est ce un thriller ? oui – est ce un roman teinté de fantastique ? oui. Est-ce une histoire sur le plagiat ? peut-être – est-ce un roman sur l’art d’écrire ? absolument.
Et c’est ce qui a fait, pour moi, le principal charme et intérêt de ce roman. Que je qualifierais d’ »inclassable » vu son mélange des genres.
L’histoire est insolite ; Ella, l’anti-héroïne menant son enquête, semble être le double littéraire de l’écrivain Pasi Ilman Jääskelläinen qui est lui aussi professeur de finlandais, ayant déjà publié un recueil de nouvelles, avant de se lancer dans ce roman « Lumikko ».
Son style est celui, selon les critiques, du « réalisme magique », appellation pour un roman où l’histoire comporte des éléments surnaturels, irrationnels, là où tout est réaliste. Je ne suis généralement pas très « fan » d’étiquettes et les critiques littéraires, comme les critiques d’art, sont pour moi des personnes qui disent parfois un peu n’importe quoi.
Le mot « Lumikko » signifie « belette » paraît-il – je suppose que ce nom n’a pas été choisi par hasard pour nommer une romancière qui disparaît sans laisser de traces, comme la belette le fait lorsqu’elle se réfugie dans son terrier aux multiples couloirs, couloirs que sont ici les méandres de la mémoire des membres de la Société.
Je sais c’est chercher un peu loin de ma part, mais vous me connaissez, j’adore chercher la petite bête (je sais, c’était facile et téléphoné comme chute =^-^=)
A lire séance tenante !
un autre avis sur ce livre chez marilyne- lire&merveilles qui m'a donné envie de le lire et aussi chez lewerentz-lenezdansles livres