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mon bonheur est dans la ville
27 mai 2018

MAGPIE MURDERS, d'Anthony Horowitz

magpie

Titre français = Comptine Mortelle (titre très adéquant, pour une fois)

Sorrow, Joy, 
A girl, A boy,
Silver, Gold
A Seccret never to be told

La campagne anglaise durant l’été 1955 – la mêle-tout du village a été retrouvée au pied de l’escalier, alors qu’elle s’occupait de l’entretien du manoir de Magnus Pye, un type infect qu’elle était seule à admirer. Pour la police, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un accident, affaire classée, mêle-tout enterrée. Oui mais …. La veille de sa mort, on l’avait entendue se disputer avec son fils, qui sous l’emprise de la colère n’a pu s’empêcher de dire qu’il souhaitait qu’elle soit morte ! vous connaissez les villages = tout le monde a toujours une oreille qui traîne quelque part, surtout au pub.
Malgré le chagrin témoigné par le jeune homme aux funérailles, les habitants Saxby-on-Avon ne cachent pas qu’ils pensent que Robert a tué sa mère. Du coup, sa fiancée Joy vient trouver Atticus Pünd à Londres pour lui demander son aide – mais que peut-il faire ? le cas a été classé comme accidentel, la victime est enterrée ; le détective privé conseille à la jeune femme de patienter, les rumeurs finiront par cesser.
Ce qu’elle ignore, ce que tout le monde ignore, c’est qu’Atticus Pünd n’a plus que quelques semaine sà vivre et n’est donc pas vraiment attiré par une affaire qui de toute façon est vouée à l’échec.

Peu après, c’est Magnus Pye, le hobereau local, imbu de lui-même, mesquin comme pas possible, maltraitant son épouse, ayant lésé sa sœur qui habite aussi le village, qui est retrouvé mort, décapité !
Lisant cela dans la presse, Atticus Pünd décide de se rendre à Saxby, afin d’enquêter, aux côtés du détective inspecteur Chubb – qui le reçoit avec courtoisie et accepte son aide – décapité, cela ne signifie pas un accident ! James Fraser, l’assistant de Pünd se demande ce qu’ils vont pouvoir découvrir, lui les villages ça ne le branche pas vraiment.

Et voilà, qu’après quelques intéressants chapitres, réunissant beaucoup de suspects et très peu d’indices, le manuscrit s’arrête !!!!

Car il s’agissait bien d’un manuscrit de l’auteur Alan Conway – ce dernier s’est suicidé en raison d’un diagnostic de cancer en phase terminale, mais a-t-il terminé ce chapitre manquant ? La maison d’éditions où Susan Ryeland travaille ne va pas au mieux, il serait donc bon de trouver ce chapitre manquant où toute la vérité se dévoile.

Seulement, alors qu’elle enquête, Ms. Ryeland pense que Conway a été tué ? mais pourquoi ? et surtout où se trouve la fin du manuscrit ?

Mon avis = bon pastiche du genre polar, bien dans la lignée de l’âge d’or du roman policier – bel hommage à l’incontestable et incontestée Duchesse du Crime, Dame Agatha Christie. Mais aussi Dorothy Sayers, Caroline Graham, Georgette Heyer et les Midsomer Murders – ce sont d’ailleurs ces derniers que l’auteur Anthony Horowitz cite comme étant sa principale source d’inspiration. J’y ai aussi vu des traces de « An English Murder » de Cyril Hare = le domaine, le propriétaire d’une tradition séculaire, maître du domaine, un jardinier bizarre, un pasteur à l’attitude ambigüe, une doctoresse détenant un secret, la sœur du propriétaire qui vit elle dans une semi-pauvreté alors que son frère se pavane avec des millions et la propriété familiale, un joli village (comme St.Mary’s Mead), qui s’avère être un nid de vipères, où tout le monde juge tout le monde, se mêle de tout et tous….

Ce livre est une excellente mise en abyme, un livre dans le livre – et une éditrice en quête de vérité à propos de l’auteur qu’elle a découvert.

2000

Anthony Horowitz, né en 1955, est un auteur et scénariste bien connu des téléspectateurs = il a écrit plusieurs scénarios pour la série « Poirot » et aussi pour les « Midsomer Murders ». Il est également l’auteur d’une série de pastiches littéraires en référence à Dashiell Hammett et Raymond Chandler ainsi qu’une série pour jeunes adultes « Alex Rider ».
Après 2 suites-pastiches de Sherlock Holmes, il se lance à présent dans une suite-pastiche de James Bond.
Après des études de littérature, il s’est lancé dans l’écriture.
Dans ses romans,  ses jeunes héros (adolescents) ont souvent des problèmes dans les établissements scolaires (pensions privées) où les jeunes Britanniques font leurs études ; il y est considéré que les « punitions corporelles » et autres humiliations forgent le caractères. (bin voyons ! pas étonnant qu’après cela on ait envie d’écrire des aventures meurtrières).

« Qu’est ce qui nous pousse à tellement avoir envie de lire des romans policiers ? « se demande Susan Ryeland, l’éditrice de la maison d’éditions d’Alan Conway et narratrice du polar d’Anthony Horowitz. « qu’est ce qui nous attire réellement = le crime en soi ou sa résolution ? Avons-nous un besoin primal de voir le sang couler parce que nos vies à nous sont à l’abri du danger et si confortables ? »
Personnellement, ce n’est pas une question aussi métaphysique, mais plutôt un puzzle bien agencé, par un bon écrivain, qui me lance un petit défi = puis je trouver, ou non, la personne coupable – à force de lire des polars, j’ai fini par régulièrement découvrir le coupable, mais malgré tout certains romanciers utilisent à juste titre des pistes qui m’envoient sur la mauvaise trace.
Comme ce fut le cas ici.

Les clins d’œil sont nombreux, à commencer par une comptine comme fil conducteur du manuscrit, ainsi qu’un petit détective, émigré juif germano-grec, avec un assistant nommé Fraser (rappelez-vous = c’est Hugh Fraser qui interprète le capitaine Hastings dans les Poirot, ceci est d’ailleurs révélé par l’un des protagonistes, mais j’avais deviné immédiatement =^-^=), et comme dans les Poirot, Fraser n’est pas une lumière, mais un assistant efficace malgré tout. Je ne citerai pas les autres, cela vous enlèverait le plaisir de partir à leur recherche comme j’avais décidé de le faire d’entrée de lecture.

Je vais cependant noter encore ce fameux « chapitre manquant » au manuscrit dont s’occupe Susan Ryeland, et dans lequel j’ai vu un clin d’œil au chapitre manquant dans la biographie d’Agatha Christie … mais c’est peut-être chercher un peu loin ?

Une excellente lecture de vacances que je recommande vivement.

un autre avis sur ce livre chez lewerentz-lenezdansleslivres

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Commentaires
L
Un billet extrêmement fouillé et intelligent, comme d'habitude ! Tu as toute mon admiration ; bravo !
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T
Mais apprends t on à la fin la solution aux premiers chapitres ?? Je l'espère car je suis déjà sur le grill :D <br /> <br /> Quand à « An English Murder » de Cyril Hare, je plussoie, c'est un très très bon roman en ce qui me concerne.
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A
Les livres dans les livres j'ai toujours un peu de mal avec ... je ne sais pas si je me lancerai.
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