LE BOURREAU DE GAUDI, de Aro Sainz de la Maza
Titre original espagnol = El Asesino de La Pedrera
Un homme a brûlé vif, accroché à la façade de La Predrera, l’un des lieux mythiques d’Antoni Gaudi. L’enquête piétinant, la juge d’instruction exige le retour dans l’équipe des enquêteurs de Milo Malart.
Celui-ci a été révoqué par mesure disciplinaire ; la décision de la juge ne plaît pas du tout aux supérieurs de la cellule d’enquêteurs, mais pour la juge, c’est non négociable d’autant plus que l’on attend la visite du pape à la Sagrada Familia.
Malart se débat dans des problèmes personnels graves, son neveu s’étant suicidé avec l’arme de service de Milo ; toutefois il est réintégré à condition de suivre les ordres de son supérieur (celui à qui il a fichu un coup de poing dans la pomette … ambiance !), de plus il doit se soumettre à une visite d’évaluation psychologique de manière ponctuelle et, finalement, il doit travailler avec une jeune sous-enquêtrice, tout droit sortie apparemment d’un stage aux Etats-Unis – elle a d’ailleurs une série de t-shirts qui agacent sérieusement Milo Malart – et si ce n’était que ses t-shirts qui l’agaçaient, mais l’inspecteur est un homme qui ne travaille bien que seul et cette jeune femme aura fort à faire pour s’imposer.
Malart travaille souvent à l’intuition, ici hélas elle ne fonctionnera pas suffisamment rapidement pour qu’un deuxième enlèvement ne se produise, avec 7 jours plus tard, le même scénario = l’homme est retrouvé accroché à l’une des croix au-dessus du parc Guell et puis, on lui a mis le feu.
Les enquêteurs tablent désormais sur un tueur en série, qu’ils surnomment « le Bourreau de Gaudi », puisqu’il signe du « G » de l’architecte visionnaire, la ville étant truffée de symboles maçonniques. Heureusement, le seul qui soit sympathique dans le service de Milo Malart est le jeune sergent Crespo, tràs féru à propos des symboles maçonniques. Milo Malart comprend rapidement qu’il y a une taupe dans le service, il ne peut en être autrement, puisque des images du 2ème assassinat circulent sur les antennes télévisées.
Milo est sur le point d’être découragé, d’autant plus qu’il se sent responsable du suicide de son neveu – c’est cependant une piste de ce côté-là qui va pouvoir orienter son enquête avec sa binôme qui a quand même quelques difficultés à le suivre. Lorsque sera enlevée la juge d’instruction, très bonne copine de Milo, il est temps d’agir. Ils n’ont que peu de temps devant eux s’ils se basent sur le mode opérationnel du « Bourreau ».
Mon avis = polar formidable – je ne m’attendais pas du tout à cela, surtout après la déception que fut « Barcelona ». Non seulement j’ai eu le plaisir de « redécouvrir » Barcelone où j’ai passé une agréable petite semaine de vacances il y a quelques années, mais cette parenthèse personnelle ouverte et fermée, ce livre est surtout une formidable chasse à l’homme à travers tous les symboles d’Antoni Gaudi dans la ville.
Magouilles, traîtrise même au sein de la police, personnages corrompus à tous les niveaux, pressions politiques, système corrompu, expropriations pour mettre en place des constructions plus agréables aux yeux des touristes – bref, pour l’assassin Barcelone a vendu son âme au nom du profit.
Le roman tient en haleine du début à la fin, il n’y a pas de temps mort pour les policiers, donc pas pour le lecteur non plus - la chasse à l’homme est une course contre la montre de la première à la dernière page.
Quant au personnage de Milo Malart, il m’a beaucoup plu bien qu’il soit agaçant au possible = jamais à l’heure, ne répond pas aux questions qu’on lui pose, mais sa manière de ne pas supporter la hiérarchie, sa manière de suivre une idée qui finit par s’avérer bonne fonctionne, il n’est pas nouveau comme enquêteur « borderline », mais il travaille bien, aussi avec sa sous-enquêtrice qui a des tonnes de patience avec lui.
d'autres billets sur ce livre = liliba, dasola, babelio, critiqueslibres, dominique
une partie du toit de la Pedrera - avec ses sentinelles casquées
(et où il fallut venir me chercher car sujette au vertige
je n'arrivais plus à bouger, accrochée comme je l'étais à une des cheminées)