Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
mon bonheur est dans la ville
1 décembre 2017

A CHRISTMAS HOPE, de Anne Perry

noel perry

dans la série des novellas
"The Christmas Mysteries"
#11

(Edité d’abord sous le titre A CHRISTMAS CANDLE)

Titre français = Le Condamné de Noel

Claudine Burroughs est une femme qui a tout au point de vue matériel, mais dont la vie personnelle est vide de tendresse et compréhension. Pour échapper à ce mariage qui est pour elle une prison morale, elle travaille volontairement à la clinique d’Hester Latterly-Monk.
Ce travail peu gracieux, non rémunéré, où elle est confrontée à des jeunes et moins jeunes femmes gagnant misérablement leur vie comme prostituées et arrivant souvent à la clinique avec de graves coups et blessures, est devenu pour Claudine Burroughs un réel sauvetage d’une vie vide de tout sens.
Tout cela au grand déplaisir de son époux bien entendu, pour Wallace Burroughs ne compte que la façade, surtout ne pas choquer leur cercle de relations aristocratiques ou de la haute bourgeoisie – ces gens peuvent lui servir dans son ascension sociale et il voit le bénévolat de Claudine d’un très mauvais œil. Il faut dire qu’il n’a que très peu, voire pas, d’estime pour son épouse – leur mariage fut purement de convenance.

La saison de Noël commence par une première soirée élégante chez les Giffords  ; étouffant dans la salle de fête, Mrs. Burroughs prend l’air sur la terrasse, où elle est abordée par le poète Dai Terragon, connu pour aimer l’alcool et les femmes.
Au moment où elle va quitter la terrasse que 3 jeunes gens faisant partie des « bonnes familles » (à savoir fortune et pouvoir) arrivent, l’un ayant du sang sur ses habits et accusant Terragon d’avoir donné des coups à une certaine Winnie Briggs, une jeune prostituée, amie de Terragon et qu'il avait amené à la soirée.
Il y aurait eu dispute et dans un geste brutal, Terragon a donné un coup à la jeune femme, qui git immobile, respirant à peine. Claudine Burroughs la fait conduire à la clinique d’Hester Monk.
Lorsqu’elle rend visite à la jeune femme le lendemain, celle-ci n’a pas repris ses esprits et le médecin est fort pessimiste.
A juste titre car Winnie soudain expire, le médecin confirme que c’est bien le coup qui l’a tuée, même si la malheureuse était atteinte de tuberculose et que sa vie ne tenait qu’à un fil.

Evidemment les jeunes gens de la bonne société, et leurs parents, accusent le poète qui a été arrêté ; un procès aura lieu – Claudine Burroughs ne doute pas un instant que ce procès sera expédié au plus vite et que Terragon sera pendu.
Or l’homme clame son innocence, il aurait tenté de défendre son amie contre l’un des 3 jeunes gens qui l’accusent.
Non seulement Claudine a été en partie témoin de cela, mais il y a encore trois autres personnes qui sont  des témoins mais n’osent pas se faire connaître.
Contre toute attente, Mrs. Burroughs croit à l’innocence du poète et demande l’aide de  Squeaky Robinson, l’ex-tenancier de maison close, engagé comme comptable par Hester Monk dans sa clinique. L’homme ne valait pas grand-chose, mais a accepté ce poste pour échapper à la prison et se débrouille fort bien avec les chiffres.  
Robinson n’a pas beaucoup de respect pour Claudine – elle fait partie des gens qui pour lui sont le comble de l’hypocrisie,  de cette société victorienne dont il tenta de profiter au mieux de ses avantages.
 Pourtant il va accepter d’aider Mrs. Burroughs, intrigué par cette femme appartenant à un monde qu’il méprise, mais qui n’hésite pas à s’investir pour que justice soit rendue à une prostituée et aider un homme innocent rejeté par tous.
Il est vrai que devant un premier refus, Mrs. Burroughs lui a dit qu’elle irait partout pour aider le poète emprisonné, du coup il se dit qu’il ferait mieux de l’aider car les endroits où il faut poser les bonnes questions ne sont pas vraiment faits pour une lady.
Elle n’a qu’à interroger les gens de son monde. 

J’ai beaucoup apprécié ce personnage de Claudine Burroughs, enfermée dans un mariage sans amour, mais aussi sans la moindre compréhension, sans une simple amitié qui permettrait à un homme et une femme de vivre en bonne entente.
Son mari est réellement un tyran, qui lui défend de lire les journaux – une femme de la bonne société n’a pas à lire ces horreurs, de plus il tente de lui défendre son bénévolat à la clinique, qui le gêne aux yeux de la société dont ils font partie.
Souvent rabrouée, Claudine Burroughs se rebelle rarement, mais ici elle ne cède sur aucun point – noel est une période de bonté envers les autres, pas de cadeaux et dîners pour passer le temps. Si l’on n’est pas capable à noel d’aider son prochain, quand le fera-t-on ?
bon, ça c’est le béni-oui-oui typique d’Anne Perry, mais dans cette histoire, c’est approprié puisqu’une femme lutte pour s’affirmer et aider les autres.
Les personnes qu’elle va interroger, présentes à la soirée, ont toutes décidé que le sort du poète était réglé, ce ne peut qu’être lui le coupable, n’est-il pas un ivrogne, un coureur de femmes, un poète gallois de surcroît.
Jamais un de leurs fils n’aurait pu commettre un acte aussi vil.

A lire cette histoire, je me demande si nous avons réellement évolué depuis l’ère victorienne – la lâcheté fait toujours partie de notre monde où l’on assassine les poètes, où l’on bat les femmes à mort ou bien on les intimide de l’une ou l’autre manière.

Au vu de l’actualité récente, il semblerait que les choses vont changer, mais je ne suis pas sûre d’y croire vraiment.

7187

Publicité
Publicité
Commentaires
B
J'aime beaucoup les romans d'Anne Perry, qui sont une réelle détente.
Répondre
C
Je ne vois même pas comment elle va pouvoir prouver son innocence :(
Répondre
M
Effectivement, le sexisme est si bien ancrée - tout comme le racisme - que je ne crois pas qu'on s'en sortira un jour. Toute manière, visiblement vivre en paix n'est qu'une utopie de philosophe ( le reste de l'humanité semble plutôt chercher querelle à son voisin !). Tu as aimé l'historie au-delà du " féminisme" du personnage ? J'avais lu un Anne perry se passant à Noel où j'avais failli mourir d'ennui à cause de la miévrerie. Même son de cloche chez MArgotte qui lit aussi un des romans se passant à Noel et qui n'a pas l'air de la réjouir...
Répondre
A
J'aime bien la couverture de gauche, mais je ne suis pas sûre d'apprécier ce genre de lecture. Côté injustice sociale, on n'a pas fait de progrès, je le crains.
Répondre
T
"A lire cette histoire, je me demande si nous avons réellement évolué depuis l’ère victorienne"<br /> <br /> <br /> <br /> Aucun doute, l'homme n'évolue pas beaucoup :( :(
Répondre
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 85 197
Archives
Derniers commentaires
Publicité