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mon bonheur est dans la ville
26 novembre 2017

LES SOUFFRANCES DU JEUNE WERTHER, de Johann Wolfgang von Goethe

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Wilhelm_Amberg_Vorlesung_aus_Goethes_Werther

la lecture du Werther de Goethe (tableau de Wolfgang Amberg)

Titre original allemand =  Die Leiden des jungen Werthers

Si l’on m’avait dit un jour que j’apprécierais la lecture des Souffrances du jeune Werther“, je vous aurais regardé avec un certain scepticisme car cette histoire d’une passion dévorante, conduisant au suicide ne m’avait jamais réellement attirée.
Toutefois, après l’avoir lu pour le cours de littérature que j’ai le plaisir de suivre en ce moment, j’ai eu l’occasion de le „regarder d’un autre oeil“ = l'histoire se doit d'être resituée dans le contexte historique de l'époque.

L’histoire est connue = en 1771 le jeune Werther s’installe dans la petite cité de W – il espère y faire carrière. Invité un jour à un bal, il y rencontre Charlotte (Lotte) et c’est le coup de foudre – elle est la parfaite image de la fée du logis = depuis la mort de sa mère, elle tient la maison de son père le bailli et s’occupe de ses frères et soeurs. Elle est fiancée à Albert.
Bien qu’il le sache, l’amour de Werther ne faiblit guère, puisque Charlotte es tune „âme-soeur“, elle partage avec lui le goût de la poésie.
Lorsque Werther fait la connaissance d’Albert, ce jeune homme a tant de qualités que Werther décide de partir pour oublier Charlotte.

Au livre 2ème, on retrouve Werther, dont Homère était l’auteur préféré, il a découvert la poésie d’Ossian, fils de Fingal (dans l’oeuvre de Macpherson).  Werther a aussi rencontré une autre jeune femme, mais cela s’est avéré désastreux et il quitte une société où on lui a fait comprendre qu’il n’avait pas sa place (il est roturier). 
Il rejoint donc Charlotte qui est désormais mariée à Albert – Werther est toutefois toujours le bienvenu, Albert le considérant comme un ami. Werther est incapable de ne pas montrer ses sentiments à Charlotte, qui l’aime d’une amitié amoureuse mais est profondément attachée à son mari.
Un jour qu’ils se promènent, il lui lit un poème d’Ossian et emporté par l’exaltation de sa lecture, il embrasse la jeune femme. Celle-ci le somme de ne plus se présenter chez eux avant noel – il pourra participer à cette fête familiale, mais ensuite il ne devra plus la voir.

Le dernier chapitre est écrit par „l’éditeur“ s'adressant au lecteur – il lui explique  que Werther s’est tué à la noel, seul dans sa petite chambre après avoir mis toutes ses affaires en ordre.

Bien que ce roman soit considéré comme „épistolaire“, nous n’avons que les lettres de Werther – bien que ce soient sous forme de missives, c’est aussi un journal intime puisqu’il est le seul qui écrit – ses réponses sont en réponse aux lettres qu’il aurait reçues.

Ce roman plein de tourments et de passion non partagée a donné lieu à une « werthermania » et aurait suscité une vague de suicides ou tentatives de suicide à son époque (le prof de littérature compare cela à l’engouement qu’eut le suicide de Kurt Cobain de Nirvana).
Ce qui est sûr c’est que ces « échanges épistolaires » eurent un énorme succès, un best-seller dirait-on de nos jours, comme le montre le tableau de Wolfgang Ambert ci-dessus (les jeunes femmes sont suspendues aux lèvres de la lectrice, l’une effondrée sur l’épaule de l’autre, probablement déjà en larmes).

Personnellement le côté un peu vieillot du texte m’a fait sourire aux tourments de ce malheureux jeune homme, incapable de penser à autre chose – mais rappelons-nous nos jeunes années où nous fûmes sans doute aussi des amoureux/amoureuses transi(e)s, imaginant dans le moindre signe que l’être aimé nous aime autant.
Qui n'a pas effeuillé une marguerite (ou une pâquerette à défaut =^-^=) pour savoir si on était aimé ou pas.
Le livre de Goethe est en grande partie autobiographique, lui-même fut amoureux d’une certaine Charlotte Buff, fiancée à l’un de ses amis. Et c’est le suicide d’un autre de ses amis qui lui a inspiré le suicide de Werther – comme ce dernier, leur ami ne fut pas accepté dans une société où la noblesse n’acceptait guère les roturiers.

Par ailleurs, si le succès du livre fut total auprès de la jeunesse, il fut interdit par le clergé pour incitation au suicide.
Il  fait partie du mouvement Sturm und Drang (Tempête et Passion), mouvement précurseur du romantisme allemand. 

Germaine de Staël et George Sand ont considéré cette histoire de Goethe comme l’un des plus « grands livres de son époque » - c’est d’ailleurs Mme de Staël qui le traduisit.
Par contre, ce qui m’a fortement étonnée, c’est que Napoléon Bonaparte déclara que ce livre était son livre de chevet, l’ayant lu au moins 7 fois – il en parla d’ailleurs à Goethe lorsqu’il le rencontra en 1800, alors que Goethe était déjà passé à autre chose.

Goethe était un homme aux multiples talents et centres d'intérêt - il a écrit une excellente théorie sur l'art et les couleurs, s'intéressant aussi aux sciences (optique, botanique, géologie).

800px-Goethe_(Stieler_1828)

Johann_Wolfgang_Goethe,_Wartburg_mit_Mönch_und_Nonne,_14 

théoricien de l'art, Goethe peignait et dessinait également
comme l'atteste cette gravure

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Commentaires
C
Je n'ai jamais eu envie de lire Goethe, c'est le cas depuis que je suis allée à l'Institut Goethe (parce que c'est un peu ridicule d'étudier l'allemand là-bas sans avoir lu Goethe). Du coup, j'avais acheté celui-là en livre de poche aussi, les profs nous ont déconseillé de le lire en allemand parce que c'est une autre langue d'après eux. J'avoue que je ne l'ai toujours pas lu parce que j'anticipe une lecture difficile. Et comme beaucoup en commentaires, tu me fais réfléchir. Comment est l'écriture, vieillotte, belles ? Est-ce que c'est vraiment difficile ? Bises et bonne journée.
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A
Je n'ai jamais essayé de le lire, les classiques et moi ça fait deux. Tu me fais réfléchir là ...
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M
Comme toi, je n'ai jamais été attirée par ce texte, mais peut-être à tort :)
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T
Tu donnes envie de le lire !!!
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M
Une lecture lointaine ( mes début en littérature, sûrement lu trop tôt ) et cette lecture m'a marquée, annotée de partout. Plus tard, j'ai lu " Les affinités électives " et ce fut un immense coup de coeur.
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