LA PASSION VAN GOGH, de Dorotea Kobiela & Hugh Welshman
Scénario de Dorotea Kobiela, Hugh Welshman & Jacek Dehnel
Titre original anglais = Loving Vincent
Co-production britannico-polonaise
Depuis qu’il était question de la réalisation de ce superbe dessin animé, entièrement basé sur des toiles et la vie de Vincent Van Gogh, de courts reportages arrivaient sur la toile, via le réseau social FB. Je m’étais promis d’aller voir ce film dès qu’il sortirait, car je ne suis pas convaincue que les foules se bousculeront pour le voir – ce en quoi elles auront bien tort.
Le film devrait, par ailleurs, être au programme scolaire, pas seulement des écoles d'art mais des écoles en général - là je crois que je rêve, vu la pauvreté de l'enseignement artistique dans les écoles belges.
Sur base des tableaux de Vincent Van Gogh et ses lettres à son frère Théo, ce film est un inédit à l’heure actuelle parmi les nombreuses productions animées – Dorotea Kobiela étant elle-même artiste peintre et graphiste, ceci est un très bel hommage au peintre qui souffrit toute sa vie de ne pas être reconnu (alors qu’actuellement ses toiles se vendent à des millions de dollars pour rester enfermées dans les coffres-forts de ceux qui peuvent se le permettre – heureusement qu’il en reste dans les musées).
Trop en avance sur son temps, même les impressionnistes qu’il admirait ne l’appréciaient que modérément – il est vrai qu’il était d’un caractère ombrageux et donc d’un abord peu facile.
Ce que peu de personnages savaient à l’époque, c’est que la famille Van Gogh avait un historique de troubles psychologiques, dont Vincent semblait avoir hérité.
L’histoire racontée par le film = à Paris le facteur Joseph Roulin demande à son fils Armand d’aller remettre une lettre à Theo Van Gogh, ce que le jeune homme ne fait réellement pas de bon cœur – il n’a pas vraiment un agréable souvenir du peintre. Pour lui, Vincent Van Gogh était fou – pourtant il va vouloir faire plaisir à son paternel, mais apprend que Theo Van Gogh est décédé quelques mois après le décès de son frère. Sa mission s’arrêterait donc là si malgré tout les a-prioris qu’il a, Armand a tout de même entendu des échos plus favorables, qui le font partir à Auvers-sur-Oise. Il tient à y mener une enquête sur la vie mais aussi sur une mort qui paraît finalement suspecte.
Les opinions à l’égard du peintre sont aussi tranchées que le caractère de l’artiste = pour les uns, un fou dangereux, pour les autres un grand artiste totalement méconnu. Pour Armand, la thèse du suicide lui paraît suspecte malgré les dénégations du docteur Gachet.
Cette histoire, à ma grande surprise, se présente un peu comme une enquête policière, ce que les premières informations que j’avais glanées ne disaient pas.
J’ai beaucoup apprécié la prouesse technique de ce film, les personnages de l’histoire, ceux qui firent partie de la fin de vie de Vincent Van Gogh sont superbement rendus – totalement dans l’esprit du peintre.
La voix française d’Armand Roulin est celle de Pierre Niney – j’ai légèrement déploré de voir ce film en français, surtout parce que les protagonistes sont des acteurs britanniques = Eleanor Tomlinson et Saoirse Ronan interprètent respectivement Adeline Ravoux (la fille des aubergistes où logeait Vincent) et Marguerite Gachet (fille du docteur et supposée être le dernier grand amour de Vincent) – Joseph Roulin a les traits de Chris O’Dowd, Douglas Booth prête ses traits à Armand Roulin.
Comme je l’ai écrit = une vraie prouesse technique réalisée par une équipe de 115 peintres utilisant les techniques de Van Gogh – les réalisateurs ont préféré choisir une équipe de peintres plutôt que des dessinateurs de films d’animation, ceci – selon le réalisateur britannique – afin d’éviter que les dessinateurs d’animation apportent leur « patte personnelle » plutôt que celle représentant Van Gogh.
Je n’ai qu’un regret = à côté de cette prouesse technique, j’ai trouvé qu’il manquait du sentiment à l’histoire, une certaine froideur, éloignée du personnage de Van Vogh.
Néanmoins, je le recommande vivement car le scénario surprend et l'hommage est magnifique.
Pour de plus amples détails sur le film je vous suggère le site officiel de Loving Vincent.
Un autre billet sur le film chez Marilyne-Lire&Merveilles
les tableaux ayant servi au film = le facteur Roulin, le père Tanguy et le dr Gachet
+ les portraits des 2 protagonistes féminines