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mon bonheur est dans la ville
23 septembre 2017

BAUDELAIRE - BRUXELLES

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Une partie de la chronique est inspirée du fascicule que l’on reçoit à l’entrée – illustrations sont mes photos)

Je suis en repos neuronal, mais pas en repos de balades et expositions – à l’occasion de l’anniversaire de son décès (le 31 août 1867 – il y a donc 150 ans) le Musée de la Ville de Bruxelles, aussi nommé Maison du Roi (et en néerlandais Broodhuis, c'est-à-dire Maison du Pain) lui consacre une exposition.
Un peu d’histoire avant l’expo = si les dénominations du lieu vous surprennent, c’est pourtant d’une logique toute bruxelloise et je m’étonne que la vis comica ait échappé à notre ami Baudelaire = au 13ème siècle elle abritait la halle aux pains, elle faisait d’ailleurs partie d’un groupe de trois lieux « économiques » = la halle au pain, la halle au drap et la halle de la viande. Het Broodhuis (halle au pain) fut abandonnée lorsque les boulangers se mirent à vendre le pain à domicile ; toutefois les dirigeants de la guilde s’y réunissaient toujours. Elle changea encore quelques fois de résidents, jusqu’à ce que le plus célèbre Charles Quint s’y installa. Depuis, en français, elle devint la Maison du Roi.
L’édifice s’abîma au fil du temps, mais le pire fut le bombardement de Bruxelles par les troupes de Louis XIV, qui ficha toute la grand-place en l’air (c’est le cas de le dire !). La Maison du Roi a été reconstruite et depuis 1947, elle est devenue le musée de la Ville de Bruxelles, avec une belle maquette de l’ancienne Bruxelles, des cartes dessinées, des gravures, des tableaux et bien d’autres choses intéressantes – vous l’aurez compris = cela vaut le détour et la visite.

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il n'est pas tendre avec la belgique et les belges

Revenons à Charles Baudelaire – il résida à Bruxelles de 1864 à 1866 – il est très amer, malade, vit dans le dénuement, ses « Fleurs du Mal » étant mises à l’index. Il attendait énormément de ce séjour en Belgique, persuadé d’y trouver des âmes sœurs, hélas il n’y rencontra pas beaucoup d’âmes sœurs, sauf Félicien Rops, mais aussi Nadar, les frères Stevens, Joseph et Alfred, ce qui est évident c’est que ses conférences, sur Théophile Gautier notamment, n’attirent pas les foules. Déjà rempli d’amertume par la façon dont on l’a traité à Paris, il a reporté toute sa rancœur sur la Belgique et croyez-moi, ce qu’il a dit des Belges, de Léopold Ier ce principicule allemand (c'est-à-dire prince d’un état sans importance) et vu qu’il était Saxe-Cobourg, il était effectivement Allemand (n’étant vraiment pas royaliste, cette définition m’a beaucoup amusée =^-^=) était plutôt dur-dur.

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L’exposition nous promène dans ce Bruxelles du 19ème siècle, je vous livre ci-dessous quelques illustrations (indulgence requise, le musée reçoit beaucoup de lumière via les vitraux, mais cela n’aide pas à la qualité de la photographie)

Les caricatures de Félicien Rops sont à l’honneur, mais aussi des aquarelles de Jacques Carabain (voir le billet sur Bruxelles à l'aquarelle), des photos de Ghemar, Van Moer, des dessins d’A. Hubert, ainsi qu’une « tenue de dandy à la baudelaire », créée (en papier) par Isabelle de Borchgrave. Sans oublier quelque chose que j’aime énormément et que j’avais déjà découvert dans l’exposition consacrée aux crinolines = les photos-cartes de visite. 

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Camille Lemonnier, qui se fit copieusement enguirlander par Baudelaire un soir qu’il le bouscula sans le vouloir, lui a consacré tout un chapitre dans son livre « La vie belge », (malheureusement indisponible) dans laquelle il écrit notamment =
Baudelaire ne pardonna jamais aux Belges de n’avoir point pris au sérieux les histoires que le soir, à la taverne du Globe, il aimait débiter d’un ton glacé. On s’en aperçut aux piqûres dont il larda la Belgique.

c'est vrai, Charles Baudelaire ne nous a pas raté, mais on ne lui en veut pas – moi en tout cas je l’aime et je partage son opinion, en partie, sur les Belges.

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Commentaires
:
Et voilà, maintenant, j'ai envie d'aller à Bxl ! ;)
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C
Je veux aller visiter Bruxelles avec toi ! Ça a toujours l'air trop bien (puis tu es un chouette guide en plus). Est-ce que les fortifications correspondent aux portes qu'on peut voir maintenant (je ne connais que porte de Hal mais je suppose qu'il y en a d'autres) ? Et qui étaient les frères Stevens ? Voilà, voilà ... je te souhaite un bon dimanche que j'espère ensoleillé !
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T
Eh bien quand on voit la maquette, Bruxelles a bien changé quand on prend comme repère la tour ou la porte blanche !!
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A
Baudelaire n'était tendre avec personne ! Je suis allée à une lecture d'une partie de ses lettres (dites par Jean-François Balmer), ça piquait bien. Elle a l'air intéressante cette expo, les Belges ne sont pas rancuniers ;-)
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