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mon bonheur est dans la ville
7 juillet 2017

THE TESTIMONY OF THE HANGED MAN, d'Ann Granger

granger

Titre français = Le témoignage du pendu

5ème enquête de Lizzie Martin & Ben Ross 

Prison de Newgate en 1868 – l’inspecteur Ben Ross a dû répondre, un soir,  au dernier souhait d’un condamné à mort disant avoir des révélations à faire. Mills, qui sera pendu haut et court le lendemain matin pour un crime qu’il a commis et qu’il ne nie pas, lui confie qu’il veut mettre sa conscience en ordre et il confesse avoir été le témoin d’un crime un soir d’orage = il a vu une très jeune femme étouffer un vieillard avec un coussin.
Pourquoi n’en a-t-il pas parlé avant ? parce qu’à l’époque, il se devait d’être discret pour ne pas compromettre quelqu’un.
Ross a donc pris cette déposition-confession sous la dictée du condamné et s’est précipité chez le gouverneur de la prison qui lui dit avec un certain paternalisme que Mills a probablement compris que Ross était une bonne âme et qu’il pouvait ainsi gagner quelques heures de répit avant sa pendaison ; il lui donc de laisser tomber.

Ben Ross rentre chez lui, assez abattu, et en chemin rencontre une femme qui se cache avec un enfant sous les arcades de Waterloo station. Il prend la femme en pitié et ne l’embarque pas pour vagabondage.
Elle lui a confié son nom et lorsque le lendemain Ross arrive au poste, il dit à son adjoint Morris de le prévenir si cette personne se présente.
Il a à peine le temps d’expliquer pourquoi lorsque le superintendant Dunn le fait venir dans son bureau et aux dires de Morris, il va se faire sonner les cloches. En fait tout le poste va assister à l’engueulade car Dunn est enragé que son inspecteur se soit fait berner par un condamné.
Contrairement à ce qu’il a dit à Ross la veille au soir, le gouverneur de la prison s’est adressé aux instances supérieures de la police pour expliquer la situation.
Inutile de dire que ça n’a pas été bien vu de réveiller un haut commissaire qui venait de se mettre au lit ! Et tout ça pour un crime qui « aurait été commis il y a 16 ans » !
Comme si le Yard n’avait que ça à faire !

Comme pour lui donner raison,  voilà qu’un riche marchand de vins, de très mauvaise humeur parce qu’après tout « il paie ses taxes donc la police est à son service ! » vient signaler que son épouse et leur petite fille ont été enlevées.
L’inspecteur Ross se souvenant de la jeune femme entrevue la veille au soir, pense qu’il s’agit d’elle et bien sûr se fait taper sur les doigts pour ne pas avoir arrêté la jeune femme.
Qui sait où elle se trouve à présent. L’homme à l’évidence ne veut pas de scandale, il fait peu de cas de son épouse, mais sa fille doit lui être rendue. Elle est sa propriété !
Ross se doute qu’il s’agit là d’un cas de brutalité domestique, même si la brutalité était en paroles plutôt qu’en actes. L’épouse du marchand de vins semble avoir été une recluse dans sa maison, la seule qui lui soit favorable était la jeune nanny de la petite fille.

Puisqu’on a défendu à Ross de s’occuper du crime du passé, Lizzie Martin n’a pas de scrupules à le faire elle-même, en compagnie de la jeune bonne Bessie, qui est ravie d’enquêter. Elle est une fervente lectrice des « penny dreadfuls » que lui refile le jeune policier Briddle, qui vient de plus en plus souvent passer quelques heures dans la cuisine des Martin-Ross le dimanche.

En fourrant son nez dans cette histoire, Lizzie met en route  une machine infernale qui aboutira à un autre meurtre.
Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, le superintendant Dunn savait très bien ce qu’il faisait en disant à Ross de demander à sa femme de ne pas se mêler de cette affaire !

Avec cette 5ème enquête du couple Lizzie Martin & Benjamin Ross se termine la série qui attendait dans ma pal depuis la 1ère enquête lue il y a environ 9 ans – et c’est,  avec la première, celle qui m’a le plus plu.

Ici l’accent est mis sur les difficultés des femmes durant l’ère victorienne et avant, en Angleterre (et ailleurs certainement à la même époque) – cela se résume très simplement = elles n’avaient aucun droit.
Généralement, si elles étaient des orphelines sans fortune, recueillies par une parente « généreuse », elles étaient censées accepter un mariage qui, parfois, pouvait s’avérer une autre prison.
Le mari avait tous les droits, y compris de demander le divorce, ce qui était refusé à la femme – par ailleurs, il obtenait la garde inconditionnelle des enfants, avec – si l’épouse avait les moyens de se payer un bon avocat – un éventuel droit de visite annuel.
Au pire, avec l’aide d’un médecin peu scrupuleux ou dans la ligne du temps, l’épouse risquait d’être enfermée dans un asile ou une « maison de santé » pour femmes hystériques.

Si elles avaient une dot ou une petite fortune personnelle, celle-ci devenait automatiquement la propriété du mari, les propriétés y compris (maisons, fermes, terrains) – si elles étaient veuves, ayant bénéficié d’un héritage de la part du défunt mari, il valait mieux pour elles ne jamais se remarier car aussi automatiquement tous ces biens devenaient la propriété du nouveau mari.
Si elles étaient sans famille ni fortune, elles avaient le choix entre être gouvernante dans une grande maison, ou institutrice des petites filles, ou dame de compagnie sous-payée, et dans ces fonctions qui étaient d’un rang au-dessus du personnel « downstairs », elles ne faisaient néanmoins pas partie de la famille et se retrouvaient donc isolées à tous les niveaux.
Quant aux filles de familles aisées, elles servaient de monnaie dans un contrat de mariage. Rien ne devait entacher leur réputation.

Pas étonnant que les premiers mouvements pour les droits des femmes soient nés en 1876 (en France) et en 1897 en Angleterre.
Il s’agissait bien sûr d’obtenir le droit de vote pour les femmes, mais il était aussi temps de changer certaines lois. Et sans vote des femmes, comment changer les lois les concernant ?

On en est encore loin dans ce polar historique qui se passe en 1868, mais il est évident que notre Elizabeth (Lizzie) Martin y adhérera pleinement – j’aime beaucoup lorsqu’elle « mouche » le superintendant Dunn en lui disant qu’un jour les femmes entreront dans la police et deviendront des enquêtrices à part entière – comme généralement son inspecteur Ross de mari assiste à ce type d’entretien, son supérieur et lui en restent bouche bée.
Pas étonnant non  plus, lorsque Dunn demande (exige) que Ben Ross tempère l’enthousiasme de son épouse à mener des enquêtes de son côté pour l’aider, il comprenne à l’air résigné de son adjoint qu’il demande là un merle blanc. Ceci dit, Dunn est plus fûté qu'il n'y paraît = il comprend à quel point Mrs. Ross a un don très sûr pour les situations "particulières" et il sait qu'il peut compter sur son "flair" pour aider son mari.

d'autres avis sur ce roman = chez babelio, livraddict, myloubook, goodreads

Suffragettes_England_1908

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Commentaires
C
Comme Aifelle, je ne connais pas du tout cette série...ton résumé est si tentant que je ferai des recherches...peut-être traduit en espagnol?<br /> <br /> Grand merci!
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C
Ben finalement c'est celui-là mon préféré (celui que je lirais en premier) ou peut être le 6. Je regarderai au relay parce que s'il vient de paraître, il y sera.
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A
C'était juste "avant" la deuxième guerre mondiale".
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A
Je ne connais pas cette série, il me semble que tu les dévores .. Je lis un roman anglais où juste après la deuxième guerre mondiale, une fille se retrouver orpheline à la mort de son père. Elle gérait tous ses papiers et ses sous, mais à sa mort, elle se retrouve en tutelle totale, du simple fait qu'elle est femme. On a fait quelques progrès, mais il en reste beaucoup à faire.
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T
Tout a fait d'accord, c'est aussi à mon humble avis un des meilleurs de la série
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