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mon bonheur est dans la ville
25 juin 2017

THE MANGLE STREET MURDERS, de M.R.C. Kasasian

mangle street

Titre français = Petits Meurtres à Mangle Street

1ère  des enquêtes de Gower Street

Angleterre en 1882 – la jeune March Middleton doit quitter la « Grange », demeure familiale depuis des années, où elle vécut avec son père, après l'avoir accompagné en Inde  mais aussi en Afrique du Sud, bref partout où ses soins de médecin militaire étaient requis, puis il a exercé le métier de dentiste, lorsqu’ils revinrent en Angleterre.
A cause des hypothèques sur la maison, la jeune fille est ruinée – elle pourra entrer en possession du fonds organisé pour elle par son père mais pas avant 25 ans – encore 4 ans de patience avant d’être indépendante.
En attendant, elle se rend à Londres, est confiée à son tuteur, le détective personnel (pas privé) Sidney Grice, qui a accepté d’être son tuteur.
La rencontre de celui-ci avec sa pupille n’est pas des plus chaleureuses, l’homme estime faire son devoir mais n’a pas envie de se charger d’elle – il faudra qu’elle sache comment occuper son temps. Et qu'elle ne fume pas surtout, il ne supporte pas - or March Middleton aime fumer et boire une bonne rasade de gin de temps à autre.

Il s’avère que March Middleton s’est mis en tête qu’elle serait tout à fait capable de l’assister dans ses enquêtes, cela le fait bien ricaner, mais il doit reconnaître qu’elle n’est pas une « faible femme » puisqu’elle ne tombe pas dans les pommes à la morgue, face aux cadavres qu’il inspecte pour les enquêtes.
Du moins pour cette enquête-ci = une dame est venue demander l’aide professionnelle de Grice pour sauver la peau de son beau-fils accusé du meurtre sauvage de sa fille. La dame n’étant pas riche, Grice refuse, il ne fait pas dans la charité !
c’est Miss Middleton qui parvient à le convaincre – grâce à quelque argent qu’elle possède en propre – à accepter l’enquête.
Sur les murs du salon où a été retrouvé le cadavre de la jeune femme, poignardé plusieurs fois, figurait l’inscription « Rivincita » (revanche, en italien).

L’enquête de Grice va hélas se retourner contre William Ashby ; bien que celui-ci clame son innocence, Sidney Grice parvient à prouver des inconsistances dans ses affirmations et, au contraire, de prouver l’innocence de l’homme, il prouve qu’il est coupable. Malgré le fait que Ashby demande que l’on recherche un « Italien » qui avait acheté un des poignards de la collection du quincailler.
March Middleton est écoeurée par son attitude suffisante à la fin du procès, par sa joie – il n’y a pas d’autre mot – de faire pendre un être humain haut et court.

Quelque temps plus tard, l’inspecteur Pound, qui s’est pris de sympathie pour Miss Middleton et son franc-parler, arrive à Gower Street et confirme que la perruque d’un homme, répondant à la description qu’Ashby avait faite, a été retrouvée.
Ensemble ils se rendent sur les lieux et y retrouvent le cadavre de « l’Italien » - en fait un acteur – dans la poche, une lettre où l’homme avoue être seul coupable de la mort de Sarah Ashby. Le mari était donc innocent ? il y a donc eu erreur judiciaire, et qui plus est une erreur de Sidney Grice, l’homme qui se croit supérieur à l’humanité toute entière !

Il va devoir sauver sa réputation et vite encore bien, car la population grogne.

Les parodies et pastiches de Sherlock Holmes abondent depuis pas mal de temps, que ce soit en littérature, au cinéma et à la télévision. Ici c’est tout aussi flagrant que dans d’autres pastiches, sauf que c’est très parodique en plus.
Avec une volonté avérée de rendre le détective personnel (ne l’appelez surtout pas « détective privé », il vous en mépriserait d’autant plus !) encore plus antipathique et excentrique, sans la moindre dose d’empathie. 
Son assistant ici, est une assistante qui s’impose à Sidney Grice avec un certain culot. March Middleton a, aux dires de tout ceux qui la rencontrent – Grice y compris évidemment – un physique plutôt quelconque et pas étonnant qu’à 21 ans elle soit toujours célibataire, car elle n’a pas de fortune pour compenser son manque d’attraits physiques – on n’est pas plus aimable !
Miss Middleton n’est peut-être pas jolie, mais en tout cas elle a un esprit de répartie que rien ne prend en défaut, elle rive son clou à tout ceux qui veulent la traiter comme une faible petite bonne femme un peu bébête.

Par ailleurs,  bien que autodidacte, elle a une connaissance, sinon approfondie,  du moins bonne sur pas mal de sujets intéressants pour le commun des mortels, mais pas du tout  intéressants aux yeux de Sidney Grice.
Il lui conseille vivement d’abandonner philosophie et poésie et de plutôt s’intéresser aux livres de sa bibliothèque, de préférence en commençant par les  monographies que lui, Grice, a consacré à des sujets comme les cendres, le tabac, etc.  
March Middleton songe souvent à se trouver une chambre ailleurs en gagnant sa vie comme dactylo, hélas les rues de Londres grouillent de ce type de jeunes femmes, mais que ne ferait-elle pas pour quitter la maison de Grice où elle se sent comme un poisson hors de l’eau.

La bonne de la maison se nomme « Molly » et c’est un personnage d’heureux caractère, surtout avec un patron aussi désagréable. Elle encaisse ses remarques avec une certaine bonhommie, perd rarement le contrôle de ses nerfs, bref elle a du mérite.

Je le reconnais, en commençant la lecture, j’ai été agacée par le personnage de Sidney Grice, son mépris à l’égard de sa pupille, dont il a accepté de s'occuper mais sans aucun enthousiasme bien sûr.
Il est pompeux, bourré de tics et manies – encore pire qu’Hercule Poirot – et contrairement à Holmes, il est ordonné au point d’en être maniaque.
De plus il est d’une impolitesse frisant la grossièreté, même à l’égard d’un potentiel client – il mériterait une bonne gifle de temps à autre ! 

L’accent est évidemment souvent mis sur le comportement « correct » d’une jeune femme de l’ère victorienne, ce qui ne correspond pas à Miss Middleton, elle n’est guère délicate comme le devrait l’être une jeune fille de la bonne société, s’intéresse à des sujets bien peu féminins (vous pensez = elle ne s’évanouit pas face à un cadavre !) et surtout elle rabat le caquet à qui lui fait des remarques en ce sens.
Parfois, en cours de roman, les lecteurs ont un petit aperçu de lettres et/ou journal intime de March, prouvant qu’il y eut une histoire d’amour et fiançailles dans sa jeune vie.

Quant au 3ème personnage important, il s’agit de l’inspecteur Pound, qui accepte avec plus ou moins de bonne volonté, la présence de Sidney Grice lorsqu’un client lui a confié une enquête.
Proud est surtout intrigué, et quelque peu impressionné, par Miss Middleton qui n’a pas sa langue en poche et montre une force de caractère peu commune.

Pour compléter le pastiche, Sidney Grice se rend régulièrement à son club = le "Diogene". Petit clin d'oeil supplémentaire = lorsque March Middleton se foule le poignet, le docteur qui la soigne se nomme Conan Doyle.

Le Londres du 19ème siècle, surtout l’East End, est fort bien décrit, un peu trop bien à mon gré car par instant, c’est vraiment trash.

Pas vraiment un coup de cœur que cette histoire, qui m’a surtout plu pour les répliques et échanges verbaux entre les protagonistes, mais malgré tout une affaire à suivre … ou pas.

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Commentaires
C
Ben moi ton billet m'avait convaincu (je trouvais quand même le "couple" d'enquêteurs assez original pour un pastiche holmésien et pour l'époque) mais en lisant les commentaires, je suis mais alors beaucoup moins persuadée. Est-ce qu'il va y avoir une histoire d'amour entre l'inspecteur et la pupille ? (c'est ton "intrigue" dans le billet qui me fait penser à cela)
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T
Bon voilà je l'ai terminé dans la journée, cela se lit très vite et a priori c'est bien un problème de traduction qui rend ce roman si décousu.<br /> <br /> En tout cas j'avais rapidement trouvé le coupable et c'est même étonnant qu'un détective "personnel" ai mis tant de temps à repérer nombres d'éléments qui auraient dû le mettre eaucoup plus vite sur la piste de la vérité !!<br /> <br /> J'essaierai à l'occasion de lire quelques parties en VO pour tenter de mieux apprécier l'humour.
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T
Suis en train de le lire aujourd'hui et je trouve cela très décousu. Peut-être est-ce du à la traduction française, mais je sens que je vais devoir faire un effort pour le terminer…
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D
Bonjour sheherazade2000, j'avais pris ce roman en bibliothèque l'année dernière et je n'ai pas réussi à le lire. Il m''est tombé des mains, il ne m'a pas intéressée. Bonne fin d'après-midi.
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T
C'est étonnant le nombre de romans qui reprennent les personnages ou font des allusions explicites aux Poirot, Holmes et compagnie !!!
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