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mon bonheur est dans la ville
23 juin 2017

LES OMBRES DE TORQUAY'S MANOR, d'Anne Beddingfeld

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2ème enquête de Beth Huntly

Été 1900 – la famille Hewes et sa domesticité se retrouvent à Torquay, dans le Devonshire pour la saison des régates – si elle est heureuse de cette proximité avec la mer, Beth Huntly rechigne un peu en raison de la distance entre le manoir que loue la famille et la petite ville où s’approvisionner des denrées fraîches qu’il lui faut pour sa cuisine.

Tout le monde ne parle que de l’horrible mort d’une amie d’enfance de lady Hewes – en effet, sur le haut des falaises, la voiture de la lady a été arrêtée par des « fantômes blancs » et horriblement assassinée avec son cocher – il était connu que lady Hatherley et son cocher étaient amants. Le seul témoin est un jeune berger, c’est lui qui parle de « fantômes blancs assassins » à la police qui le considère comme coupable. Comme si un enfant de 11 ans pouvait avoir commis ce crime, Beth fulmine.

En route vers le marché, Beth a été approchée par une certaine Eleanor Rigby, une jeune et intrépide journaliste qui lui dit faire un reportage sur les régates et les manoirs, mais si en plus elle pouvait y ajouter des informations sur le meurtre de lady Hatherley, elle avancerait d’un pion dans la vie de journaliste où on la cantonne dans des « événements féminins et culturels ».
Elle se recommande de Lilian, la journaliste que Beth rencontra à Londres lors d’une enquête précédente où elle prouva l’innocence de « son Fakir », c'est-à-dire Rajiv, le valet de lord Hewes.
Ce dernier, comme son fils Alexander qui suit les mêmes voies apparemment, est toujours friand de prostituées exotiques, lui et son épouse vivent toujours en bon accord de convenance.
Lorsqu’Alexander revient, après avoir été pratiquement battu à mort et où des « hommes en robes blanches » semblent avoir mis le feu au bordel où il se trouvait, Beth accepte de s’intéresser à l’affaire. 

Beth  a enfin décidé d’apprendre à lire grâce à la cadette de la famille, la sympathique jeune Kathryn, qui vient souvent « chiper » quelque chose à manger dans la cuisine,  son anorexique de mère ne supportant pas que sa  fille mange « trop ». Depuis qu’elle a découvert le célèbre Sherlock Holmes, grâce à Kathryn, Beth a envie de jouer au détective – elle ne sait pas que Eleanor la journaliste s’en moque en son for intérieur – d’ailleurs qui est réellement cette journaliste ?
même les policiers de Plymouth enquêtant sur le meurtre de lady Hatherley et sur des vols dans la région ont des doutes à son sujet.

Malgré les dangers que cela représente, Beth Huntly va tenter de savoir qui sont ces « fantômes blancs » dont parle le jeune berger qu’elle a retrouvé par hasard caché dans une grotte et qui lui a confié un médaillon, qui est activement recherché par les meurtriers.

Double meurtre, incendie criminel, agression sérieuse, vague de cambriolages, disparitions suspectes, Torquay,  la paisible station balnéaire,  commence à ressembler aux quartiers mal famés de Londres.  
Bien vite, d’ailleurs, cette histoire de « fantômes assassins » va prouver qu’elle cache quelque chose de bien plus sordide.

J’ai été ravie de retrouver Beth Huntly, cordon bleu, qui n’aimait pas lire les recettes parce que pour elle la cuisine est quelque chose d’intuitif alors qu’une recette fige les éléments nécessaires à un plat réussi.
Par contre, elle comprend à présent qu’elle a appris à lire, à quel point l’instruction est importante et, de plus, la lecture devient son passetemps préféré, en dehors de son métier et des petits moments tendres avec Rajiv qui l’a demandée en mariage, ce qu’elle refuse pour l’instant car elle n’a pas abandonné son envie d’avoir son petit restaurant – elle économise ses gages dans ce but et ni un mari ni des enfants n’ont leur place dans ses projets !

Sherlock Holmes est son sujet préféré de lecture pour le moment et c’est pourquoi j’ai ajouté le petit logo de la S.S.H.D., bien que ce soit sans doute un peu tiré par les cheveux =^-^= mais il est beaucoup  question du détective consultant dans cette histoire.

Les personnages en dehors de Beth sont intéressants = l’aristocratique couple Hewes, où chacun vit sa vie à sa manière = lui avec les prostituées exotiques ou à son club, elle en jouant les suffragettes – leur fils est un fat qui profite, comme tous les jeunes fils de familles aisées jouant les dandys, de la fortune du père pour mener une vie sans intérêt et, comme dit Beth, si seulement il n’était pas aussi moche !
J’aime beaucoup le regard  sarcastique que la cuisinière porte sur le monde « du haut des escaliers (Upstairs) » et les comparaisons qu’elle fait avec ceux qui n’ont pas beaucoup de choix dans l’existence et doivent supporter bien des humiliations pour conserver leur emploi (Downstairs).

Il y a la jeune Kathryn qui est toute heureuse d’avoir appris à lire à celle qu’elle considère comme une amie malgré la différence de statuts, ce que méprise sa gouvernante, Miss Westmacott (merci Agatha Christie) ; il y a cette journaliste intrépide mais dont on sait peu finalement, Eleanor Rigby (merci les Beatles), mais qui se révèle petit à petit dans l’histoire.

Finalement, les monstres qui constituent une secte puritaine extrémiste, se référant au Ku-Klux-Klan désormais démantelé aux USA, mais qui semble avoir de beaux jours devant lui au Royaume Uni de l’aristocratie, soucieuse de ses privilèges et où la pureté de la race doit être conservée à tout prix !

Mon plaisir de lire cette enquête-ci confirme celui que j’avais éprouvé avec la première enquête de Beth Huntly. Anne Beddingfeld (Anne Martinetti pour l’état civil)  une belle plume, ce qui est agréable à lire et elle truffe son récit de petits clins d’œil pour qui aime la lecture.

Je suis très impatiente de découvrir les prochains polars de la série – il semblerait qu’ils ne soient pas encore édités.
Vous aurez compris, je suppose, que je recommande vivement cet excellent petit polar historique, bien fait pour les vacances.

(Petit aparté = je suis étonnée que la publicité des éditeurs ne compare pas le livre à « Downton Abbey » comme c’est devenu la mode depuis le succès de cette excellente série télévisée.)

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Commentaires
L
Cet auteur-là, par contre, ma librairie l'a mais il ne me tente pas.
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L
Je me suis mal exprimée. Ce que j'aimerais savoir c'est si ce n'est pas trop caricatural.
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M
Et d'ailleurs, certains auteurs américains placent leur romans en Angleterre et c'est très bien fait ;-) ou inversement ! J'avais beaucoup aimé le premier et j'ai très envie de lire celui-ci aussi.
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L
Ça a l'air vraiment chouette mais ce qui me retient : l'auteur n'étant pas anglaise, on y croit ? Comment est l'écriture ? Les dialogues ?
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T
Etonnant que ceux parus en 2016 ne soit déjà plus disponibles, bizarre, bizarre…
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