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mon bonheur est dans la ville
11 mars 2017

LA COTE 512, de Thierry Bourcy

cote 512

Une enquête de Célestin Louise, flic et soldat pendant la guerre de 14-18

Paris, veille de la 1ère guerre mondiale – Célestin Louise relâche un cambrioleur qui opérait dans le palais de la cantatrice Melba – il le relâche car pour « La Guimauve », la déclaration de guerre lui permet de partir au front.
Les journaux l’annoncent bien grand = l’Allemagne a déclaré la guerre à la France et la Russie.
L’inspecteur Louise pourrait ne pas partir s’il en fait la demande à ses supérieurs mais il veut faire son devoir.
Après avoir salué sa sœur et son beau-frère, il fait une dernière balade de civil et une nuit tendre en compagnie d’une jolie jeune femme.

Sur les quais, il tombe sur un petit pickpocket qu’il avait déjà arrêté – le jeune Germain Béraud, qui désormais refuse son prénom puisque « germain » = « allemand » (ou boche), s’accroche à Célestin Louise, ils sont du même régiment et Célestin prend pitié du jeune garçon totalement terrorisé.
Les voilà en route pour Verdun, en compagnie de ceux qui deviendront bientôt des compagnons d’infortune.

Sur les quais, Célestin Louise fait aussi la connaissance de leur lieutenant, Paul de Mérange, sympathique, courageux, n’agissant pas comme un « planqué ».
Dans leurs bureaux, loin du front, à l’abri de tout, ces messieurs les planqués justement, les stratèges mettent des stratégies au point qui n’ont aucun rapport avec ce qui se passe au front, nos amis ne tarderont pas à s’en apercevoir, avec la crasse, la peur, et la gnôle pour faire passer tout ça.

Au cours d’un assaut, qui ressemble aux autres, Célestin Louise réalise que le lieutenant Mérange est mort – mais pas de façon disons normale au front – il a été tué d’une balle dans le dos.
L’enquêteur de la brigade criminelle de Paris qu’est Célestin reprend le dessus et lorsque lui-même échappe à une tentative d’assassinat, il décide d’enquêter.

Inutile de dire que cela ne va pas sans mal car un homme mort à la guerre est une mort dite normale au vu des circonstances.

Louise s’accroche à sa théorie, il estime que le lieutenant ne mérite pas d’être assimilé, réduit, à une mort au front, pour le jeune enquêteur il y  va de rendre justice à un jeune homme qui lui témoigna une certaine camaraderie.

Il y avait très longtemps que je n’avais pas refermé un roman avec une telle boule d’émotion dans la gorge.

Le polar finalement passe au second plan, mais la description que fait Thierry Bourcy de la vie dans les tranchées, de la crasse, les soldats blessés, tués, ravagés par la peur, est tellement bouleversante que m’est revenu en mémoire mon grand-père adoptif qui fut pris dans cette tourmente atroce (il en revint, mais on sentait bien que cet homme si sensible, si tendre, ne s’en était jamais vraiment remis).
Toutes ces vies abîmées, tous ces morts, pour rien – car les guerres ne servent A RIEN. Si ce n’est à enrichir les fabricants d’armes. 

A un moment dans le roman, Célestin Louise se dit « cette guerre ne ressemble à aucune autre », je trouve qu’il a tort car toutes les guerres se ressemblent = toutes sont des machines monstrueuses dont les civils (femmes, vieillards, enfants) sont les premières victimes.
Toutes les guerres sont des boucheries abominables, et l’auteur décrit fort bien les paysages sinistrés, les ravitaillements répugnants et l’alcool que l’on apporte pour que les soldats puissent s’abrutir avant les attaques successives des ennemis ou les leurs, quand il s’agit d’attaquer à la baïonnette la peur au ventre, celle qui ne vous quitte jamais, même en plaisantant avec les camarades d’infortune.

Dès que je l’ai entamé, j’ai su que je ne pourrais pas lâcher le livre avant de l’avoir terminé.

Merci à Manu qui m’a fait découvrir ce roman policier d’un genre différent.

une autre avis chez aifelle-legoutdeslivres

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Commentaires
A
Déjà 8 ans que je l'ai lu, le temps file ... http://legoutdeslivres.canalblog.com/archives/2009/10/23/15524905.html
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V
très tentée ... ce magnifique billet y est pour beaucoup !
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A
Je l'ai lu et j'avais aimé ; c'est vrai que l'époque est très bien rendue et réaliste. Je voulais continuer la série, mais pas vraiment trouvé le temps.
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T
Allez je l'ajoute dans ma PAL…
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M
J'en garde un bon souvenir et j'en ai d'autres. Il faut que je poursuive cette bonne série ! Je suis contente que cela t'ait autant plu !
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