PYJAMA POUR SIX, de Marc Camoletti
Mise en scène de Nathalie Uffner, assistant Erwan Marjo
Scénographie = T. De Coster & C. Kleinermann
Décor sonore = Lauren Beumier – Lumières = Félicien Van Kriekinge
Scènes de cascades : asbl Duels & Cascades
Imaginez un instant = une jolie villa à la campagne. Arrive Robert, et l’on comprend tout de suite qu’il est l’amant de la maîtresse de maison, ravie de le retrouver.
Bernard, son mari, arrive peu après et profite d’un moment où il est seul avec son meilleur ami pour lui annoncer la nouvelle = il a une ravissante maîtresse, un vrai mannequin, dont c’est l’anniversaire et il ne voulait pas la laisser seule pour son anniversaire. Il l’a donc invitée également « en tant que maîtresse de Robert ».
Celui-ci se récrie et décide sur le champ de s’en aller – finalement après bien des supplications et menaces, il arrive à convaincre son ami de rester. Sa chère et tendre se nomme « Brigitte ».
Le couple part faire des courses, arrive Brigitte – mais pas celle que l’on attendait. Cette Brigitte-ci est l’auxiliaire ménagère pour le week-end ; bien sûr Robert ignore que ce n’est pas la Brigitte de Bernard et explique à la demoiselle pas très futée qu’ils vont devoir se comporter comme des amoureux.
Lorsque le couple revient, Bernard est catastrophé – vous pensez cette fille n’est pas la bonne – enfin si, justement, c’est la bonne mais pas SA Brigitte. Qui arrive avec retard, il va falloir lui expliquer la situation.
A partir de là, les portes claquent dans tous les sens, cela va même pratiquement se terminer par une partie de pugilat, lorsque le jardinier époux de Brigitte 1 devient jaloux. Pas autant que l'épouse de Bernard qui a trouvé un reçu pour la superbe veste en fourrure, offerte à Brigitte 2 par son amant. Comment expliquer tout cela ?
Ce qui fait tout le théâtre de boulevard sont les mensonges et quiproquos auxquels les protagonistes sont soumis – et ici, croyez-moi les mensonges et quiproquos volent dans tous les sens, c’est même à se demander comment les protagonistes s’y retrouvent. D’ailleurs, très sincèrement (hahaha) il leur arrive de (presque) se planter … pour le plus grand bonheur des spectateurs.
C’est évidemment brillamment défendu par toute l’équipe du TTO qui excelle réellement dans les vaudevilles - celui-ci est encore de la plume de Marc Camoletti, dont le TTO nous avait déjà offert « Boeing Boeing » la saison dernière.
Distribution = Catherine Decrolier est formidable dans le rôle de l’épouse de Bernard, joué par Camille Pistone, aussi drôle dans le mime que dans le texte. L’ami de Bernard, le gentil Robert qui est aussi l’amant de l’épouse, est interprété par Antoine Guillaume, qui doit se dépêtrer d’une situation pour le moins compliquée à cause de son copain, il s’en tire aussi brillamment.
Julie Duroisin, dont le talent ne se dément jamais, est Brigitte 1, à savoir l’auxiliaire ménagère d’un week-end, qui est confondue par Robert avec Brigitte 2, la belle Coline Wauters, pas du tout contente de devoir devenir la domestique puisque la domestique est considérée comme la maîtresse (je vous l’avais dit, c’est compliqué).
Enfin, le dernier larron de cette histoire farfelue en diable est le mari de Brigitte 1, jardinier de son état, « qui passait par là », il est joué avec truculence par Emmanuel Dell’Erba.
Les maxillaires fonctionnent à fond pendant 2 heures, car comme dans tout vaudeville qui se respecte, les comédiens surjouent.
Coup de chapeau aux comédiens pour leur interprétation et notamment dans la scène de cascade, où ils doivent s’envoyer quelques bonnes claques.