LES NYMPHEAS NOIRS, de Michel Bussi
Qu’est ce qui relie 3 femmes = une vielle dame, un peu acariâtre, surnommée parfois « la sorcière, une ravissante trentenaire, professeur de l’école de Giverny et une petite fille de onze ans, surdouée de la peinture ?
Giverny justement, où elles habitent, où elles vécurent des drames – et apparemment ce n’est pas fini avec l’assassinat de Jerôme Morval, ophtalmologue exerçant à Paris et vivant à Vernon.
Le flic qui arrive du sud, Laurenç Sérénac - inspecteur efficace, aidé avec un tout aussi efficace second, Sylvio Benavidès, collectionneur de barbecues (mais oui cela existe, je l’ai appris par ce livre) - patauge un peu ; l’homme a été tué de la même manière qu’un petit garçon, bien des années auparavant = la tête fracassée par une grosse pierre et noyé dans le ru qui alimente les étangs aux nymphéas de la propriété de Monet à Givenchy.
Un indice, une carte postale avec une inscription tirée d’un poème d’Aragon « les Nymphées » et avec un mot « Bon Anniversaire. Onze ans ».
Est-ce une piste ? comme ces photos envoyées par un corbeau et qui montrent que l’ophtalmologue était un invétéré coureur de jupons.
La carte serait-elle un indice que l’homme aurait eu un enfant ?
Ou s’agirait-il d’un trafic d’art, puisque notre opérateur de cataractes collectionnait quelques belles toiles. Que sont par ailleurs ces « Nymphéas Noirs » du titre ? un tableau disparu de Claude Monet ?
La vieille dame observe tout cela du haut de son donjon, la partie supérieure d’un beau moulin devenu gîte rural. Elle sait des choses, vous pensez = à 84 ans on a eu l’occasion d’observer, de savoir.
Doit-elle aller à la police ? elle n’a pas vraiment envie, qu’ils se débrouillent, après tout c’est leur métier !
Voilà un polar intriguant (ou dois-je écrire un pol’art =^-^=), à trois voix, celle d’une vieille dame, d’une jeune femme et d’une petite fille, des voix qui se mêlent habilement au récit à la 3ème personne.
J’avais envie de le lire en raison du titre, m’ayant fait penser à un polar artistique, sur un trafic d’art, à la recherche d’un tableau volé, ou perdu.
Au lieu de cela, on se retrouve au sein une intrigue policière fort bien amenée, une passion obsessionnelle meurtrière qui fait froid dans le dos lorsqu’elle est révélée.
Avec cependant des intéressants rappels de qui fut Claude Monet, de ce que furent Vernon et Giverny avant la marée touristique.
Je ne peux en dire plus car on en dévoile rapidement trop – ce que je peux vous dire c’est qu’à peine entamé, j’ai laissé tombé toutes mes autres activités pour le terminer.
A lire absolument, pour l’art et l’intrigue.
(un seul bémol = bien que le style d’écriture de Michel Bussi soit très valable, j’ai trouvé fort dommage l’utilisation régulière de « c’est con, t’es con, quelle connerie » et « putain… » - vraiment pas nécessaire comme langage)
d'autres avis sur ce livre = critiques-libres, aifelle-legoûtdeslivres, souslesgalets, chez babelio