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mon bonheur est dans la ville
17 novembre 2016

LES MYSTERES D'ALEXANDRE LE GRAND, de Michel de Grèce & Stéphane Allix

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REVELATIONS SUR UNE LEGENDE

Cette biographie d’Alexandre de Macédoine, écrite par Michel de Grèce, n’apporte pas grand-chose de neuf à un conquérant tellement charismatique que ses soldats le suivirent pendant au moins 10 ans, si pas plus à la conquête de l’empire perse – et au-delà.
L’auteur nous dit « entre mythe et réalité », dans le cas d’Alexandre, les deux sont intimement liés puisque les écrits d’époque à son sujet ont tous été détruits, soit volontairement, soit par accident.

Pour Valerio Manfredi, l’historien-archéologue-romancier italien, il fera l’objet d’une intéressante biographie romancée et déjà fort complète.
Pour Michel de Grèce, il fait l’objet d’une biographie, paraissant parfaitement réaliste, mais je reste convaincue que la meilleure biographie concernant Alexandre le Grand est celle de Robin Lane Fox, dont Oliver Stone s’inspirera pour son film « Alexander » et que je me promets de lire depuis bien longtemps.
La biographie écrite par Maurice Druon est aussi digne d’intérêt.

Alexandre de Macédoine, fils de Philippe II et Olympias, l’une des nombreuses femmes du tyran de Macédoine, fut un enfant avide de connaissances, précoce en tout, digne élève d’Aristote.
Le jeune homme héritera du caractère de ses deux parents = colérique, buveur, ripailleur, mais aussi excellent stratège comme son père, qui n’hésitera d’ailleurs pas à  l’associer au pouvoir politique, tout en s’en méfiant.
Et le jeune homme fut aussi enclin à s’intéresser aux forces mystérieuses et mystiques du monde comme Olympias. Celle-ci, en Epire, faisait partie des prêtresses, participant aux mystères des dieux dans des fêtes orgiaques que certains dans l’entourage de Philippe utilisèrent comme argument pour prétendre qu’Alexandre n’était pas son fils.
Ambigüité entretenue par Olympias prétendant que leur fils, SON fils, était fils d’un dieu.

Les relations avec le père furent souvent tumultueuses, mais Philippe avait bien compris l’intelligence de ce fils, qu’il aimait sincèrement, contrairement à ce que certains biographes prétendirent, disant que le père avait peur du fils.
Ce qui est évident c’est qu’il avait surtout peur de la mère, qui – il en était convaincu – était une magicienne !
Quant aux relations d'Alexandre avec Olympias, elles furent à la limite de l’inceste ; néanmoins le fils se distança de sa mère lorsqu’il comprit qu’elle voulait l’utiliser pour gouverner à travers lui.

Personne, jamais, n’aurait pu gouverner à la place du jeune et ambitieux garçon, que l’assassinat de Philippe par Pausanias mit sur le trône à 20 ans.
Après avoir rallié les nombreux petits royaumes grecs, il se mettra en route avec ses amis du lycée d’Aristote, des jeunes gens issus des meilleures familles macédoniennes et qui lui restèrent fidèles (ou presque) à travers ses voyages de conquêtes.
L’intelligence d’Alexandre fut de s’entourer d’anciens généraux de son père, comme Parmenion, Alexandre écoutait les conseils, mais n’en faisait qu’à sa tête après cela.

La dualité des forces dans le caractère d’Alexandre de Macédoine est le clair et l’obscur, et au risque de citer une série de films hollywoodiens bien connus (=^-^=), lorsqu’il se laissera complètement séduire par la force obscure, il basculera alors dans la tyrannie la plus sanglante.
Cette dualité faisait de lui un être à la fois magnanime, mais aussi un « ange vengeur », dont  Thèbes qui se révolta, fit les frais = carnage, esclavage, et ville complètement rasée. Il fallait un exemple !

Par contre, après avoir conquis l’empire achéménide, dont le roi, Darius, se moquait ouvertement de ce « gamin » - ce « gamin » ne fit qu’une bouchée de l’empire et se déclara alors roi des rois.
Cela mécontenta vivement ses amis d’enfance, qui profitaient cependant des conquêtes, et largement ; et dans une de ses crises de rage dont il avait le secret, Alexandre, contrarié, tua l’un de ses généraux, Kleitos qui avait osé le critiquer.
Il tuera aussi, après torture, Philotas, fils de Parmenion.
Un complot devait éliminer Alexandre ; il semblerait que Philotas ait eu vent du complot, sans y être impliqué mais le fait qu’il ne prévient pas son chef, était suffisamment pour l’accuser de traîtrise. Et en tuant le fils, il fallait éviter la vengeance du père, un général puissant.

Avec la mort de déjà deux des Compagnons, sa troupe d’élite, Alexandre veut montrer à tous que même l’amitié n’a pas à lui dicter sa conduite.
Bref, il n’y a qu’un chef et c’est lui.
N’a-t-il pas prouvé à quel point il était indispensable et fort, se jetant généralement dans la mêlée, à l’avant même des attaques !

Il n’y a réellement rien de nouveau dans cette biographie, sauf peut-être le fait qu’Alexandre, bien que très inspiré par les « mystères », ait eu peur de l’obscurité, celle qu’il ne peut jamais vaincre.
Pourtant, il ne sera pas inquiet lorsqu’il ira en Egypte se faire reconnaître par les prêtres de Zeus-Ammon, trop heureux de confirmer qu’il était le fils du dieu, cela leur permettait de conserver leurs privilèges.
Vous l’aurez compris = Alexandre était un être totalement contradictoire. 

Bref Alexandre de Macédoine mourut à 33 ans – aux portes de l’Indus – lorsqu’il sembla prêt à s’aventurer au-delà, l’armée lui cria « assez » - beaucoup de ses soldats du début étaient trop vieux, d’autres (jeunes recrues) trop inexpérimentés, et tout le monde avait envie de retrouver la Grèce.
Personne ne partageait son engouement pour l’orient. 

L’idée de cette biographie est venue à Michel de Grèce, dans sa jeunesse, lorsqu’il fit la connaissance d’un historien britannique – il prit alors des notes au cours des discussions avec cet érudit.
Le livre naîtra plus tard, avec Stephane Allix, qui vécut une expérience fantasmagorique, qui plus tard deviendra une vocation ; il a fondé en 2007 l’institut des recherches sur les expériences extraordinaires. La « naissance » de cette vocation est une rencontre en l’an 2000 avec un disciple du dalaï lama, lui parlant de vies extraterrestres.

Ceci dit, les deux hommes, l’historien-écrivain et le journaliste se rencontrèrent et décidèrent de rédiger ensemble ce qui ne devait pas être une « nième biographie » du conquérant.
Je me demande bien, si ceci n’est pas une biographie, qu’est ce qui en est une ?
Devrais-je citer Magritte et dire donc « Ceci n’est pas une Biographie », en tout cas cela y ressemble fameusement – et elle ne m’a rien apporté que je ne savais déjà.
Il manque des éléments importants, comme le ralliement de Memnon d’Ephèse, excellent général et stratège grec,  qui s’était mis au service de Darius et dont l’épouse, Barsine, sera l’une des maîtresses d’Alexandre.

Le but du livre semble, à mes yeux, d’avoir mis en exergue le caractère difficile, orgueilleux, vengeur, souvent ambigu de celui qui fut admiré par Jules César et Napoléon qui rêvaient de l’égaler.
Ceci sera aussi mis en évidence dans l'émission "Secrets d'histoire" de Stéphane  Bern.

Quant au sous-titre à la limite racoleur « Révélations sur une légende », alors là ! franchement rien de neuf dans ces soi-disant révélations.

Comme c’est bien écrit, ce fut intéressant. Sans plus.

AlexanderTheGreat_Bust

 (source wikipedia)

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Commentaires
T
En même temps difficile d'être original sur un tel sujet car pas aisé de trouver de nouvelles informations ;)
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S
en relisant les résumés que j'ai faits de la trilogie de valerio massimo manfredi, je réalise à quel point michel de grèce n'a pas été pêché bien loin ses informations pour sa biographie -<br /> <br /> non ce n'est pas un plagiat, mais cela me confirme dans le fait que le livre de michel de grèce est peu original
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T
Pour celle de Robin Lane Fox, il n'y a plus qu'a ;)
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