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mon bonheur est dans la ville
10 novembre 2016

AN AWFULLY BIG ADVENTURE, de Beryl Bainbridge

220452

(Bien que beaucoup de ses romans aient été traduits, je n’ai pas trouvé de titre français correspondant à ce roman)

Depuis toujours Stella Bradshaw aimait faire des caprices à propos de tout et de rien ; sa famille adoptive, l’oncle surtout, lui passait cela facilement, mettant tout sur le compte de son « tempérament artistique ». 
Stella est ambitieuse et est prête à tout pour arriver, tant pis si elle piétine quelques cœurs au passage. En tout cas, travailler dans un grand magasin comme vendeuse est absolument exclu !
Son oncle lui a offert des leçons de diction et fait jouer ses relations pour qu’elle puisse obtenir un poste.
Elle parvient à se faire engager, non comme comédienne (elle n’est pas si valable que cela), mais afin d’aider dans les coulisses d’un théâtre pas très reluisant hélas.
Elle espère gagner l’attention du directeur de la troupe, Meredith Potter, un homme totalement égoïste, qui n’aime que lui-même.
La manière dont il traite certaines personnes de la troupe ne laisse guère de place à l’imagination sur sa façon d’apprécier les autres. On met aussi cela sur son « tempérament artistique » !

Le théâtre produit (entre autres) la pièce « Peter Pan » à l'occasion de noel, et lorsqu’arrive le comédien O’Hara, qui interprétera « Mr. Darling », Stella – opportuniste comme toujours- y voit, en flirtant avec lui, une manière de se rapprocher de la scène et donc de Potter qu’elle convoite, sans comprendre pourquoi il ne s’intéresse pas à elle !

J’ai été étonnée de ne pas trouver l’équivalent en français, car cette satire du monde théâtral, et de l'espèce humaine en particulier, est finement observée.
On a l'impression d'être transposé(e) dans ce théâtre, limite minable, avec ces comédiens, metteur en scène, etc, à la limité du pathétique.
Dans lequel on a l’impression que personne n’aime personne, tous ces personnages sont profondément égocentriques, surtout la jeune Stella qui voudrait que chacun danse de la manière dont elle siffle.
Je n’ai eu aucune sympathie pour cette jeune femme, bien qu'elle, comme d'autres,  trimballe des secrets dans ses « valises ».

Ce roman – sans être autobiographique – est basé sur les souvenirs de l’auteure lorsqu’elle travaillait au « Liverpool playhouse » dans sa jeunesse.

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Plusieurs fois nominée pour le « booker prize », un prix littéraire anglais très convoité, et qu’elle aurait amplement mérité, Beryl Bainbridge le recevra finalement,  non pour un livre en particulier, mais pour l’ensemble de son œuvre à titre posthume. (c’est ce que le chanteur Mark Knopfler nous raconte dans la chanson-hommage qu’il lui a dédiée - par ailleurs wikipedia explique erronément que c'est pour ce roman-ci qu'elle l'obtint).

Les Britanniques du monde littéraire la surnommaient « the Booker Prize bridesmaid », ce qui pourrait s’apparenter à être le « poulidor de la littérature » - toujours nommée, jamais choisie, ou alors choisie, puis perdante car un autre sera choisi pour l’un ou l’autre fallacieux prétexte.
Heureusement, cette femme possédait un grand bon sens et pas mal d’humour, estimant qu’un prix ne signifiait pas grand’chose finalement, sauf peut-être une rentrée financière !

De toute façon elle obtint d’autres prix, tout aussi prestigieux, elle fut nommée Dame Commander of the British Empire, et certains de ses romans furent adaptés au cinéma, comme cet « Awfully Big Adventure ».

Je connaissais Beryl Bainbridge de nom et renom, mais je n’avais jamais eu le plaisir de la lire – je savais que de toute façon, ses romans (souvent courts) me plairaient car elle pratiquait avec talent humour noir,  satire de la société. Beaucoup de critiques littéraires considérèrent l’un de ses premiers romans comme déplaisants avec des personnages  très peu « engageants » (je confirme), n’attirant pas vraiment la sympathie et le succès en librairie ne fut pas au programme.  
En dehors de ses romans psychologiques, elle se mit aussi à l’écriture de romans historiques, là par contre le public enfin lui apporta la reconnaissance qu’elle méritait.

Sa carrière littéraire ne commença que vers la fin des années 1950, l’écriture étant d’abord une manière de passer le temps – avant cela elle fut comédienne, afin de faire bouillir la marmite, son divorce l’ayant laissée seule avec 2 enfants. Elle a aussi écrit un scénario et a été critique de théâtre. 

(merci à teki pour m'avoir donné l'occasion de découvrir ce roman)

 

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Commentaires
M
Tu m'as donné envie d'enfin sortir un de ses deux romans qui trainent dans ma PAL :-)
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T
J'avoue que je ne connaissais même pas son nom, je l'ajoute à ma liste d'auteurs à découvrir. Sur Wikipedia, beaucoup de traductions datent des années 80, mais on recommence à la traduire semble-t-il.
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L
Je me souviens avoir lu un de ses romans il y a quelques années mais je n'en ais pas un souvenir impérissable - c'est-à-dire que je ne me souviens même plus de l'intrigue. Il faudrait que je retente mais pas celui-ci qui ne m'inspire pas trop.
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T
Très gentil et sympathique de ta part de me remercier !! J'avais déjà oublié :lol:
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