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mon bonheur est dans la ville
11 octobre 2016

L'AFFAIRE PAOLA, de Donna Leon

paola

Titre original anglais = FATAL REMEDIES

8ème enquête du commissaire Guido Brunetti à Venise

Quand on épouse une féministe intransigeante, il faut s’attendre à quelque coup d’éclat. Néanmoins, il était loin de s’attendre à ce qui allait se produire notre commissaire vénitien ; après une dispute assez houleuse avec Paola son épouse, ayant lu un article sur le tourisme sexuel, il n’a pas réalisé que lorsqu’elle a dit « il faut faire quelque chose », elle le ferait. Elle est allée, à 4 heures du matin, jeter une pierre dans la vitrine d’une agence de voyages. Après cette première tentative où elle ne fut pas poursuivie, elle remet cela dans la nouvelle vitre fraîchement installée – seulement cette fois, elle a été prise en flagrant délit.
Cela ne s’annonce pas très bien pour Brunetti, qui a son supérieur (et l’infâme adjoint de ce dernier) sur le dos, mais la presse s’en mêle et là c’est le pandemonium.
On demande à Brunetti de prendre « un congé administratif » jusqu’à ce que « l’affaire » soit réglée, ce qu’il décide de mettre à profit pour lire quelques gros volumes historiques. Paola Brunetti, bien que désolée des conséquences sur son époux, estime avoir fait ce qu’il fallait, bien que la presse  considère son geste comme celui d’une hystérique plutôt que justifié.
Ce qui n’était pas le but recherché, l’intelligente jeune femme ayant espéré attirer l’attention sur cette ignominie qu’est le tourisme sexuel, convaincue que l’agence de voyages en question faisait partie de ceux qui proposent cela à leur clientèle.
Une tentative de conciliation à l’amiable est faite avec Mitri, le propriétaire de l’agence, bien que cet accord à l’amiable risque d’être une somme exorbitante.
Que la signora Brunetti refuse dans un premier temps.

Coup de théâtre = peu après ces coups d’éclat, Mitri est retrouvé mort, étranglé dans son appartement, alors que son épouse était absente. On parle d’une tentative de cambriolage qui aurait mal tourné.
Brunetti n’y croit pas = un cambrioleur garrotte rarement une personne par qui il est surpris, généralement ce sont des coups ; de plus la porte n’a pas été forcée, Mitri aurait donc laissé entrer son assassin.
A côté de lui a été trouvé un billet anonyme, pointant le doigt sur le tourisme sexuel, disant qu’il était effectivement temps de « faire quelque chose ». Heureusement Paola Brunetti a un témoin pour son absence sur les lieux du crime, un témoin digne de foi puisqu’il s’agit de son époux.

Guido Brunetti, aidé par l’efficace et très intelligente secrétaire du vice-questeur, son supérieur et celui de Brunetti, ainsi que par son sergent, commence à fouiller un peu plus dans les affaires de Mitri et sa famille.  Il est convaincu que le meurtrier s’est opportunément servi de « l’affaire Paola » pour commettre son crime.
Paola est évidemment totalement exonérée de celui-ci, mais elle se sent coupable = ses gestes de colère auraient inspiré l’assassin et tué Mitri. On peut être une féministe intransigeante et avoir une conscience ; une mort n’était pas prévue par Paola.

Avec son sergent et fidèle adjoint, Guido Brunetti va faire toute la lumière sur le véritable criminel, même si on veut lui faire abandonner l’affaire.

J’ai retrouvé avec un immense plaisir, grâce à Aline et sa maman, le commissaire Guido Brunetti dans cette 8ème enquête, dont le titre original anglais est nettement plus en accord avec l’histoire que le titre français – même s’il y a effectivement une « Affaire Paola ».

Je pense que la raison pour laquelle je suis restée aussi longtemps sans retrouver Brunetti, son équipe et sa famille, est venue du fait que j’ai découvert tellement de « cozy mysteries » anglo-saxons les derniers temps, je l’avais un peu oublié.
Un vrai manquement car les livres sont bien écrits, l’ambiance de Venise est joliment décrite, on sent que Donna Leon aime sa ville d’adoption.

Sans oublier la cuisine de Paola Brunetti, bien qu’ici les plats soient réduits à leur plus simple expression, Guido Brunetti étant souvent absent à l’heure des repas. Et puis, malgré l’amour profond que se portent Brunetti et son épouse, l’ambiance est tout de même assez tendue entre eux dans cette affaire.
Le couple a deux enfants, adolescents, qui sont aussi sympathiques que leurs parents, qui s’étonnent un peu de voir leurs parents presque tous les soirs à la maison, alors qu’ils ont souvent des obligations à l’extérieur, mais soutiennent la famille.

Je voudrais attirer l’attention sur la belle part donnée à la secrétaire du vice-questeur, la signorina Elettra – efficace, intelligente, belle – une véritable championne tous azimuts avec les ordinateurs, qui parvient à retrouver des comptes, des papiers, bien cachés au fond des programmes.
Tout cela au nez et à la barbe de son chef, qu’elle méprise profondément tant il est prêt à tous les compromis afin de sauvegarder sa position.

Inutile de dire que le vice-questeur en question a aussi des problèmes avec son subordonné Brunetti, qui non seulement est un flic exceptionnel mais connaît aussi les lois sur le bout des doigts ;  Brunetti n’est pas l’homme des compromis, ce qui cause des frictions avec son supérieur. En cela Guido Brunetti ressemble à tous les inspecteurs que nous connaissons, nous lectrices/lecteurs de polars, mais sa vie familiale heureusement n’est pas aussi mal en point que celle de ses collègues du nord par exemple.

Du côté des ambiances politiques et policières italiennes, il n’y a pas de grosses différences avec ce que la presse nous propose – des magouilles, ces alliances qui ont un côté « alliance avec le diable » pour arriver à ses fins, et la mafia omniprésente.
Sans oublier les énormes sommes d’argent qui se promènent d’un lieu inabordable à l’autre par la police, mais qui ne sont pas le privilète de l'Italie - le monde de la finance internationale nous le prouve quotidiennement.

Ce roman m’a réellement donné envie de retrouver Guido Brunetti et ses enquêtes. 

venice

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Commentaires
M
Pour camilieri je ne peux vraiment pas le lire en italien... En revanche, j'ai hâte de reprendre mes lectures polars... trop de choses à lire, je ne sais pas du tout où donner de la tête !
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M
Ca fait longtemps que je dois lire cet auteur. J'ai choisi Camillleri... Leon, ca sera pour une prochaine fois. Tu en as un préféré dans la série de Leon ?
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V
Je retourne bientôt à Venise, je me demande si ce ne serait pas le moment de relire un Donna Leon.
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T
J'ai fait connaissance avec ce commissaire par la série télévisée, dans son magnifique décor vénitien - je ne doute pas que la lecture soit captivante.
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A
Je n'ai toujours pas fait connaissance avec le célèbre commissaire ! le thème de celui-ci me plairait bien.
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