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mon bonheur est dans la ville
9 octobre 2016

THE MINIATURIST, de Jessie Burton

miniaturiste

Titre français = Miniaturiste 

Lorsque le père de la jeune Petronella Oortman, d’Assendelft, meurt, il laisse à sa famille un héritage  de dettes – à l’aube de ses 18 ans, Petronella est mariée au riche marchand amstellodamois Johannes Brandt, dont les ancêtres ne sont pas aussi « brillants » que les Oortman, mais sont une famille de riches marchands. Un petit moins = il a 20 de plus qu'elle, mais ce n'est pas rare à l'époque qu'une fille très jeune soit mariée à un homme plus âgé.
Il semblerait que le mariage soit une bonne affaire pour la mère de Petronella – Nella pour les intimes – puisque le marié ne demande aucune dot, au contraire il aide à payer les dettes du père.
Le mariage se fait en toute simplicité et intimité dans le village de Nella, son mari partant en voyage peu après.
Le cœur lourd la jeune fille dit au revoir à ses jeunes frère et sœur, pour arriver en automne dans sa nouvelle demeure, où le moins que l’on puisse dire est qu’elle n’est pas accueillie à bras ouverts.
La sœur de son mari, la rigide Marin Brandt,  est carrément hostile et lui fait comprendre que la maîtresse de maison c’est elle, Marin Brandt. Du coup, elle relègue la cage de la petite perruche amenée par Nella dans les cuisines, malgré les protestations de sa jeune belle-sœur.

La maison comporte deux domestiques = un superbe Noir, Otto, ramené du Dahomey par Johannes au cours d’un voyage. Otto est autant le secrétaire privé de son mari qu’un homme à tout faire dans la maison. Otto est quelqu’un  qui sous un cœur d’or cache aussi une certaine philosophie dans l’existence, confronté comme il l’est régulièrement, surtout lorsqu’il quitte la maison, par le racisme primaire qui règne parmi les grands bourgeois et la population d’Amsterdam.
Il y a  aussi Cornelia, la jeune femme de chambre-cuisinière-bonne à tout faire, qui a un franc parler auquel Nella n’est guère habituée.
A la campagne, et dans sa famille - même appauvrie, les servantes sont priées de rester à leur place et de ne pas montrer une telle impertinence.

Tant bien que mal, Petronella – qui se demande pourquoi son époux n’est toujours pas chez lui – s’adapte à ce mode de vie, dans une maison où le silence, les non-dits, les secrets semblent être de mise. Lorsqu’elle pose une question, que ce soit à sa belle-sœur (qui la méprise ouvertement) ou aux deux serviteurs,  Nella n’obtient que des réponses évasives, incomplètes.
Revient Johannes de son voyage, qui échange à peine deux mots avec sa nouvelle épouse et s’enferme immédiatement dans son bureau.
Nella ne le verra pas de la nuit, ni celle-là, ni une autre – Johannes est aimable mais distant et ne semble pas pressé de consommer la nuit de noces.
Il lui offre une belle maison en cadeau de noces – la réduction exacte de leur maison – et une somme importante afin qu’elle puisse la décorer selon son humeur.
C’est là que d’autres secrets surviennent = lorsqu’elle commande certains petits objets, d’autres arrivent sans qu’elle les commande, mais qui sont des répliques exactes de tout ce qui se produit dans la « vraie » maison = personnages, petits chiens du maître, serviteurs, etc. 
Ceci met Petronella fort mal à l’aise, elle se sent observée, des détails que seuls les habitants de la maison sont supposés connaître semblent être connu du « miniaturiste ». Le ou la miniaturiste aurait-il (ou elle) un espion dans la maison ou aux alentours.

Peu à peu,  les secrets de la maison Brandt – la vraie – vont se révéler à la jeune femme, toujours pas la vraie maîtresse des lieux. Un couple pour lequel Johanees Brandt doit vendre le sucre commence à harceler Brandt qui reste évasif, tout en spécifiant qu’il a l’occasion de rencontrer des acheteurs potentiels à Venise -  ville où sa sœur, qui semble vraiment la réelle maîtresse des affaires – expédie son frère à la fin de l’année, parce que les pains de sucre risquent de se cristalliser et ne plus rien valoir.
Tout va alors aller très vite – la petite mariée d’à peine 4 mois, toujours vierge, va se révéler dans ces moments difficiles une jeune femme forte, déterminée à aider les Brandt, mais n’est-il pas déjà trop tard ?

L’auteure Jessie Burton dont « The Miniaturist » est le premier roman, s’est inspirée de la maison de poupées de la vraie Petronella Oortman qu’elle a découverte au  Rijksmuseum d’Amsterdam.
Cette maison miniature lui a inspiré ce roman historique, à la fois roman psychologique et thriller.
La similitude s’arrête là, tout le reste est roman – et un bon roman, qui m’a plu même si évidemment j’avais deviné l’un des principaux secrets de la maison Oortman dès le début de l’histoire ; mais il y a bien d’autres choses cachées dans le roman qui font que l’on fortement envie d’en connaître la suite.

En ce qui concerne la jeune mariée de 18 ans, je suis un peu sceptique qu’au 17ème siècle, une jeune femme se permette autant de libertés, non seulement de mouvements mais aussi de langage ; Nella est très indépendante, comme le sont les filles de notre époque, mais dans une société aussi guindée, rigide, que celle des Pays-Bas calvinistes du 17ème, je doute un peu.
Cela n’enlève rien à l’histoire, au contraire, cela ajoute quelques moments où on a envie de lui dire « bien dit ma belle, continue tu vas y arriver » !

Les autres personnages sont tout aussi intéressants = la sœur de Brandt, la formidable Marin, qui cache l’un des plus grands secrets, est une harpie, rigoriste dans ses croyances religieuses, assez hypocrite évidemment comme tous ceux qui se cachent derrière la religion. Cornelia est sympathique, comme petite bonne qui se permet de dire ce qu’elle pense, qui se prend d’amitié pour sa jeune maîtresse, bien qu’au début elle soit plutôt ironique à son égard et puis il y a Otto, dont on aimerait qu’il parle plus, sachant tout ce qu’il cache, mais c’est un personnage fidèle à ses employeurs.
Il y a le couple Meersmans dont l’appât du gain, l’envie et l’esprit de vengeance vont tenter la perte des Brandt. Le mystérieux jeune acteur Jack Phillips et le ou la non moins mystérieux(se) miniaturiste.

L’hiver à Amsterdam n’est pas une partie de plaisir et la grande maison des Brandt est très difficile à chauffer – pour y résister, alors que seuls chauffent quelques bûches dans les âtres, il y a les couches de vêtements que l’on superpose pour garder la chaleur des corps.
J’ai aussi aimé les descriptions des rues, de la ville, et de ses habitants, même s’ils ne sont guère sympathiques – étudiés de prêt, tous calvinistes jusqu’au bout des ongles, tous à certains degrés envieux du succès matériel de Johannes Brandt.

Un lexique termine le roman, expliquant les termes en néerlandais figurant dans l’histoire.

Un roman historique, légèrement teinté de paranormal,  que j’ai réellement apprécié pour son ambiance de mystères mais aussi tout simplement d'époque.

d'autres avis sur le livre = doucettement, dasola,  voyelle&consonne

1Dolls’_house_of_Petronella_Oortman

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Commentaires
A
Je l'ai noté à sa sortie, mais j'attends patiemment le poche :-)
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T
Voilà un titre qui illustre de façon originale l'univers des "romans-maisons", avec la base historique de cette maison de poupée dont j'ignorais l'existence. C'est noté.<br /> <br /> En lisant ton billet, je me disais qu'on en ferait peut-être un film.
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L
Ma sœur me l'a offert il y a plus d'un an mais je ne l'ai toujours pas lu malgré tous les bonnes critiques que j'en ai lu. Je l'ai en v.o. et pour l'instant je n'ai pas trouvé le courage de le commencer.
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M
J'ai hâte de le lire ! Je l'ai noté sur de nombreux blogs. Il a beaucoup plu !
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A
J'attends avec impatience la sortie poche (ou la bibli ?? faudrait que je zyeute)
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