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mon bonheur est dans la ville
11 août 2016

L'ARCHITECTE DU DESASTRE & AUTRES NOUVELLES, de Xavier Hanotte

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Spécialiste du poète Wilfred Owen, dont il a traduit les œuvres, Xavier Hanotte a écrit des polars qui l’ont comparé à Simenon. 
J’ai été frappée dans ce recueil de courts romans et nouvelles, à quel point il semble obsédé par la guerre – les 2 guerres mondiales, ainsi que la guerre au moyen-orient. Ceci n’est pas une critique, mais une constatation après lecture.
Jusqu’à présent, je n’avais lu que ses romans policiers, mettant en scène Barthélémy Dussart, que j’ai eu le plaisir de retrouver dans 2 des nouvelles.

Malgré les bémols que sont pour moi les récits de guerre qui me mettent profondément mal à l’aise (j’ai un problème avec les guerres), j’ai été comme toujours chez Xanotte séduite par la mélancolie du texte, la beauté de l’écriture, le choix du vocabulaire.

Le livre est divisé en 3 grands chapitres = LES TEMPS ENFUIS – LES TEMPS POREUX – LES TEMPS PRESENTS.
Chaque chapitre propose 3 nouvelles et/ou courts romans.

LES TEMPS ENFUIS
L’architecte du désastre -  printemps 1941 - le lieutenant allemand Eberhard Metzger sort de l’hôpital à Bruxelles – la Belgique est occupée et l’homme désabusé se souvient de la tristement célèbre nuit de cristal. Comment s'échapper de cette guerre qu'il désapprouve...
Son supérieur lui confie une tâche dans ses attributions (il était architecte avant la guerre) = évaluer la valeur artistique d’un monument aux morts à Ypres, mémorial aux soldats morts à cause des gaz allemands. Alors qu’il est en Flandres  - après avoir évalué l’œuvre du sculpteur collaborationniste français Maxime Real del Sarte, enfant chéri de  Vichy, en cette 2ème guerre mondiale, antisémite convaincu, antidreyfusard, mais artiste néanmoins – Metzger se remémore un voyage qu’il fit 10 années auparavant à Coventry (Angleterre) où il tomba amoureux d’une jeune Ecossaise, dont il n’a pas oublié les baisers au goût de biscuit au gingembre.
Mon avis –  souvenirs tendres dans un contexte rempli d’amertume.

Sur la place – 1914 –  des soldats britanniques viennent d’arriver à Mons, se demandent quelle langue étrange on y parle, est ce du français, est ce du flamand ? en réalité, seulement du patois wallon. La réaction des soldats est ironique pour le lecteur.
Mon avis – un clin d’œil  sarcastique, sur les problèmes linguistiques belges 

La finale du capitaine Thorpe – 1916 -  Dans les tranchées  de la Somme, les hommes du capitaine Thorpe attaquent une tranchée ennemie, avec des ballons de foot pour les motiver. Héros posthumes comme on s'en doute.
Mon avis – dramatique, mais peu convaincant à lire.

LES TEMPS POREUX
Passé le pont – notre époque – le supérieur et néanmoins ami de Bart Dussert lui demande, malgré son congé, d’effectuer une planque à Vilvoorde – on soupçonne un trafic d’armes au lieu-dit Verbrande Brug (Pont Brûlé). Barthélémy est heureux car il a à nouveau Katrien (Trientje) comme co-équipière. Pendant la planque, Dussert ne peut s’empêcher de penser au caporal Trésignies qui mourut héroïquement en ces lieux, sur le canal. Un homme étrange fréquente les lieux, serait ce une apparition fantastique ou l’insomniaque fréquentant le café ?
Mon avis – un thriller mâtiné d’une touche légère de fantastique, mais j’ai été agacée par le besoin de Dussert de retrouver les traces de Trésignies

Près des fleuves de Babylone – 2ème guerre d’Irak – un sergent rêve de libérer une ville, comme l’un de ses ancêtres. Ils ont effectivement libéré Bassorah, mais pas aussi glorieusement que dans le passé. En route ils découvrent un cimetière d’un corps expéditionnaire britannique en 1919.
Mon avis – récit glauque et dramatique

A la recherche de Wilfred – Bart Dussert est en vacances en Gascogne – il visite Bordeaux, où aurait vécu Wilfred Owen avant la 1ère guerre mondiale.
Mon avis – beau compte-rendu d’un voyage mélancolique en hommage à un poète aimé 

LES TEMPS PRESENTS
Relatent 3 histoires dramatiques, contemporaines, avec une nouvelle venue = Donatienne, inspectrice de police à Bruxelles = Le reste est silence – Sauce chasseur – Les Justes.
Mon avis - trois récits sombres avec une anti-héroïne complètement désenchantée, dont le couple part à la dérive.
Très bon rendu de situations à la fois dramatiques et psychologiques.

d'autres avis sur le livre = babelio, critiques-libres,  

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Commentaires
A
Lisant peu de policiers - par contre j'aime beaucoup les policiers au cinéma - je ne connais pas cet auteur qui semble de grand intérêt, sachant conduire son action avec le suspense nécessaire. J'ai toujours suivi à la télévision les téléfilms inspirés de Simenon qui savait créer des climats fantastiques. J'aime beaucoup aussi les auteurs anglais qui ont le feeling nécessaire pour mener à bien leurs enquêtes. Il faudra que je m'oblige à en lire.
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T
La Belgique a été en première ligne pendant les deux guerres mondiales, et les traces y sont toujours nombreuses. Point étonnant alors que certains y soient plus sensibles. ;)
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A
Ce recueil de nouvelles m'intéresse. J'aime bien les récits qui parlent des deux guerres mondiales et puis, les auteurs belges sont toujours intéressants à découvrir.
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N
merci encore pour tes bons conseils de lecture.amitiés
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C
Je note l'auteur, pas forcément le titre par contre :)
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