ORIGINAL SIN, de P.D. James
Titre français = Péché Originel
9ème enquête d’Adam Dalgliesh
Peverell Press, sur les bords de la Tamise – maison d’éditions située dans un immeuble construit par son premier propriétaire dans la plus pure imitation d’un palace vénitien.
La société d’éditions était une entreprise familiale, qui semble désormais ne plus satisfaire aux lois modernes de l’édition.
C’est en tout cas ce que pense le nouveau manager, Gerard Etienne, ayant succédé au très estimé Henry Peverell récemment décédé.
Gerard Etienne a donc décidé une remise à neuf de fond en comble de Peverell Press, à commencer par la vente de l’immeuble.
Cette restructuration imposée de manière assez musclée passe, entre autres, par la liquidation de certains romanciers et l’introduction de nouveaux styles – une romancière déjà âgée, mais ayant fait les beaux jours de la maison d’éditions est retrouvée morte, peu après la découverte du corps de Gerard Peverell.
Avec ses remaniements et ses manipulations, son abus d’autorité et sa mesquinerie à l’égard d’anciens employés, la mort d’Etienne n’est pratiquement pas une surprise, par contre celle de la romancière l’est.
Ces 2 décès ne sont pas les seuls morts de Peverell Press – une autre auteure s’est suicidée également, dans la petite pièce des archives où fut découvert le corps de Gerard Etienne.
Bien qu’il ne soit pas dans sa juridiction, le commandant Adam Dalgliesh est appelé à enquêter – il a deux nouveaux adjoints, Kate Miskin et Daniel Aaron. Ce dernier a des problèmes familiaux, tout d’abord pour être entré dans la police, ensuite parce qu’il doit travailler sur cette enquête alors qu’il est supposé participer à une fête de famille.
Au nombre des suspects, pratiquement tous ceux qui travaillaient à Peverell Press, et plus particulièrement les membres du conseil d’administration, choqués par l’attitude du nouveau directeur. Hélas, étant minoritaires en voix, ils devaient s’y soumettre. L’un d’eux aurait-il tué ? en tout cas ces morts semblent faire suite aux désagréables « blagues » de mauvais goût qui s’étaient produites récemment.
Au vu des informations et des indices, Adam Dalgliesh pense que l’assassin ne va pas s’arrêter, sauf si la police arrive à résoudre les meurtres.
Encore un polar de P.D. James qui m’a beaucoup plu. Comme à chaque fois, la romancière met pendant un long chapitre les personnages bien en place. C’est un reproche que lui font parfois ses lecteurs, personnellement je ne trouve pas cela gênant du tout, au contraire.
L’enquête avance assez lentement, en haut lieu on s’en plaint d’ailleurs, comme si l’équipe de Dalgliesh ne s’y consacrait pas avec suffisamment d’efforts.
Une bonne lecture estivale, avec excellent rebondissement final, avec décor et ambiance particulièrement british. Avec également, pas à proprement parlé de mise en abyme, mais quelques notes intéressantes sur l’art d’écrire.