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mon bonheur est dans la ville
30 juin 2016

LOVE AND FRIENDSHIP, de Whit Stillman

Love_&_Friendship_poster

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téléchargement

Titre français = identique

Scénario de Whit Stillman d’après la nouvelle « Lady Susan » de Jane Austen 

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Lady Susan Vernon est dans la situation difficile d’être veuve, jeune, avec une fille à marier et sans aucun revenu. Elle a jeté son dévolu pour sa fille Frederica sur sir James Martin  qui ne demande pas mieux ; sir James n’est pas exactement quelqu’un de très futé, il a tendance à rire – bêtement – de tout et de rien.
Frederica ne veut pas du tout entendre parler de ce mariage, elle considère vraiment sir James pour un benêt, un homme stupide et sans éducation, malgré les remontrances de sa mère – elle préférerait enseigner que d’épouser un homme pour qui elle n’éprouve rien ! 

Frederica est douce,  timide, presque timorée, face à une mère n’hésitant pas à la culpabiliser, ne témoignant aucune affection au contraire, on sent  même un certain mépris et ne lui attribue aucune qualité.
Lady Susan est un modèle d’égoïsme, de manipulation, elle est charmante et  drôle, mais tourne les événements à sa façon et, de préférence, à son avantage. La seule qui l’apprécie réellement est son amie Mrs. Johnson, dont le mari a décidé que lady Susan n’était  absolument plus la bienvenue chez eux – elles se voient donc en cachette du mari, quand ce dernier voyage.

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Lorsqu’on ne possède rien, on « s’invite », comme l’explique Susan à sa fille – c’est pour cela que présentement, elle s’est invitée chez son beau-frère qui l’accueille chaleureusement, au contraire de son épouse qui déteste cette belle-sœur – elle a depuis bien longtemps compris le manège de celle-ci.
Lady Susan a jeté son dévolu sur le frère de sa belle-sœur, Reginald DeCourcy – ce qui non seulement affole la sœur mais aussi les parents du jeune homme. Qui est réellement séduit par lady Susan, comme le fut lord Mainwaring ; ce parfum de scandale a d’ailleurs envoyé directement lady Susan chez sir Charles Vernon, son beau-frère.

Comme toute comédie de mœurs qui se respecte, tout ceci finira par deux mariages, mais pas exactement de la manière dont lady Susan Vernon avait envisagé les choses.

Une histoire aussi piquante qu’un bonbon acidulé, avec des décors et  costumes de toute beauté.

Avec une Kate Beckinsale –  excellente comédienne anglaise – au mieux de sa forme, elle porte réellement le film sur ses épaules, elle est jolie comme un cœur, et tour à tour insupportable, méchante, drôle – on redouterait d’avoir une telle « amie ». J’ai été parfois très agacée par le personnage, ce qui en dit long sur le talent de l’actrice à faire passer le message. Je crois que Jane Austen aurait beaucoup aimé elle aussi.
Sa fille Frederica est jouée par Morfydd Clark avec talent.

Chloé Sevigny interprète Mrs. Johnson, qui comprend parfaitement lady Susan, leurs caractères se ressemblant assez. Stephen Fry interprète Mr. Johnson, j’ai un peu regretté qu’on ne le voie pas plus.

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Les parents de Reginald DeCourcy sont interprétés par Jemma Redgrave et James Fleet, leur fils est joué par Xavier Samuel, qui a du talent dans le rôle d’un jeune homme qui ne sait plus très bien où il en est et qui n’est pas vraiment de taille face aux manigances de lady Susan.
Le beau-frère et la belle-sœur de lady Susan, qui l’accueillent à Churchill, sont joués par Emma Greenwell et Justin Edwards. Il faut encore citer Tom Bennett, un excellent sir James Martin, qui n’est pas sans rappeler le stupide Mr. Collins.
On a l’impression que les hommes n’étaient guère appréciés par Jane Austen. Quoique les mères de famille ne trouvaient pas vraiment grâce à ses yeux non plus, toujours à comploter les mariages de leurs filles.

Toute la distribution est à la hauteur du sujet et de l’écriture de Jane Austen – le réalisateur Whit Stillman s’est dit fasciné par le personnage de lady Susan Vernon après avoir lu la nouvelle d’Austen et comme aucun réalisateur ne s’y était risqué avant lui, il a eu très envie de communiquer ce plaisir au public.
Ayant le livre dans ma pal, je vais me faire un plaisir de découvrir cette nouvelle.

En tout cas, le film est à voir et même revoir, car même si lady Susan Vernon est agaçante, on sent au travers de ces manipulations, une inquiétude sur son sort – les femmes n’ayant pas le droit d’hériter, lorsqu’elles se retrouvaient veuves, elles se retrouvaient bien souvent dans le besoin (voir Sense & Sensibility) et à la merci de la générosité de leurs relations familiales. Mëme si cela n’excuse pas les manipulations de la jeune femme, elle a un petit côté pathétique qui la ferait prendre en pitié si elle n’était aussi mesquine.

794749-Newbridge_House-Dublin

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Commentaires
L
Vilaine tentatrice ! ;-D
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M
Je compte aller le voir et du même coup, relire la nouvelle
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T
Cela semble magnifique, je le note aussi, merci.
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