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mon bonheur est dans la ville
19 juin 2016

DODES' KADEN, d'Akira Kurosawa

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Titre japonais = Dodesukaden (ou littéralement = clickety-clac)

Scénario d’Akira Kurosawa , Shinobu Hashimoto & Hideo Oguni, d’après le roman « Kisetsu No nai machi » de Shigoru Yamamoto

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Premier film en couleurs d’Akira Kurosawa - film choral, expérimental, un ensemble de vignettes sur la vie d’une bande de laissés-pour-compte, vivant dans un bidonville, entouré d’immondices =
-      un fils handicapé mental, qui joue au train, vivant dans son monde à lui, il est à la fois le train, le conducteur, les voyageurs – sa mère vend des aliments frits
-      un vieillard fabricant de petits objets, dont la seule richesse est sa boîte à outils, qui est le seul à ne pas s’abreuver de saké, il est le "sage" du village en quelque sorte, tentant de concilier là où s'est possible
-      deux couples échangistes – couleur rouge/couleur jaune, les maris ivrognes passent d’une maison à l’autre tant ils sont saouls, ils sont les meilleurs amis du monde et leurs femmes s’en accommodent avec humour et dérision
-      un homme et son enfant, ensemble ils construisent la maison de leurs rêves jusqu’à ce qu’un empoisonnement alimentaire ait raison de l’enfant

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-      un ivrogne, vivant avec sa nièce, sa femme est temporairement à l’hôpital, il passe son temps à humilier la jeune fille qui construit des fleurs en papier, qui sera obligée de supporter ses actes incestueux – son seul ami est le livreur de saké
-      un homme enfermé dans son mutisme, que sa femme avait quitté, lorsqu’elle lui revient il ne lui pardonnera toujours pas

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-      une femme, fort jolie,  couchant avec le tout-venant, mère de plusieurs enfants qu’elle abandonne sans scrupules à son mari, bon enfant qui adore  les 5 enfants qu’elle lui a déjà abandonnés, le 6ème étant en route
-      la place du village où les femmes discutent le coup autour du malheureux point d’eau

Alcoolisme, inceste, folie ordinaire, pauvreté et misère noire, il n’est pas surprenant que le film n’ait pas plu au public à sa sortie – ce fut un échec populaire complet, pourtant la critique fut élogieuse pour cette nouvelle expérience de Kurosawa, qui hélas ne résista pas à l’échec et tenta de se suicider.
Le metteur en scène mit 5 années à se remettre de la dépression, ne reprenant la caméra que pour « Derzu Uzala ».
Malgré l’échec commercial, le film remporta le grand prix de la critique belge du cinéma.
Il fut sélectionné pour l’oscar du meilleur film en langue étrangère en 1970 et fut également sélectionné pour la Mostra de Venise.

Le titre « DODESKADEN » est l’onomatopée imitant le bruit du train, que le jeune handicapé mental répète sans arrêt lorsqu’il est le train.
Le film est fort long, 2 h un quart, cependant cela ne m’a paru aussi long que cela, même si je reconnais n’avoir pas accroché à toutes les histoires – certaines étant réellement pathétiques et dures à supporter. D’autres sont teintées d’humour noir et caustique, notamment lorsque les femmes autour du « lavoir » discutent entre elles.
Les acteurs n’ont pas été choisi parmi les habitués de Kurosawa et n’étaient d’ailleurs pas des acteurs fort connus.
Il est évident que ce film sortant totalement des sentiers battus, surtout du style habituel du réalisateur japonais, a dû fortement perturbé les spectateurs.

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