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mon bonheur est dans la ville
3 mai 2016

HISTOIRE DE LA PEINTURE BELGE DES ORIGINES A NOS JOURS, de Jo Gerard

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Avec en supplément, un chapitre par Reine de Bertier de Sauvigny

En couverture du livre une peinture offerte à l'auteur par le grand artiste et humaniste belge Roger Somville

Lorsqu’on parle d’« histoire des origines à nos jours », il faut comprendre jusqu’en 1979-1984, époque où fut écrite cette anthologie de la peinture belge – un essai que j’aurais aimé apprécier plus que je ne l’ai fait, ayant abandonné le livre aux trois-quarts du volume.
Pourtant cela s’annonçait prometteur – avec la vie de Pieter Brueghel et un peu d’histoire des Pays-Bas – ne l’oublions pas = la Belgique – à savoir le royaume de Belgique – fut une création artificielle en 1830, après que les ouvriers d’abord et les gros bourgeois décidèrent de se révolter contre Guillaume Ier d’Orange.  Avant cela, il est surtout question des provinces réunies soit aux Pays-Bas, soit au nord de la France – avant cela, les ducs de Bourgogne y régnèrent également.
Bref l’histoire de Belgique est bien plus compliquée que l’on ne se l’imagine, mais pour la peinture, l’histoire n’est pas aussi complexe.

Ce que je trouve infiniment dommage est que Jo Gérard ait consacré les trois-quarts de ce travail gigantesque à Pieter Brueghel et sa famille, à Pieter Paul Rubens, à Antoine Van Dyck, qui devint le chouchou des Anglais.
Le talent de ces peintres, de même que la position politique de certains d’entre eux, est indéniable – cependant, avoir consacré autant de pages aux biographies de  ces artistes, leurs familles et leurs élèves, - ne laissera dans l’essai que peu de place aux artistes des 19ème et 20ème siècles.

Et il y a une lacune énorme = Jo Gérard, bien qu’il cite quelques femmes peintres, oublie carrément la formidable artiste qu’était Anna Boch – réellement impardonnable à mes yeux car cette femme peintre comprit très rapidement l’immense talent de Vincent Van Gogh et fut l’une des seules à lui acheter une toile.

En bref, un livre qui commence de manière intéressante et puis qui devient fort redondant – bien sûr, les peintres se connaissaient, s’appréciaient, et leurs vies d’entrecroisaient, mais de là à ce que cela occupe trois-quarts d’un document au détriment d’une autre histoire de la peinture belge, qui bien que pas vraiment bâclée, est clôturée en un tour de main – j’ai failli dire « un tour de passe-passe » ! 

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J’ai aussi, je l’avoue sans honte, un problème avec l’auteur Jo Gérard – cet historien et journaliste, grand catholique – truffe le livre de propos parfois acerbes à l’égard du protestantisme – personnellement je considère que cela n’a rien à faire dans un livre qui se veut historique. Ses opinions personnelles ne devraient pas entrer en ligne de compte. Tout ce qui est catholique est grandiose, tout le reste est presque méprisable !
Il était  par ailleurs fervent royaliste, viscéralement anticommuniste, ou simplement anti-gauche, ce qui se sent aussi dans ce document qui aurait pu être tellement plus. Un vrai manque d'impartialité pour un livre historique sur la peinture.
Ce n’est pas la seule occurrence de manque de tolérance dans la vie de l’écrivain = sa carrière débuta par des accointances avec l’extrême-droite – il s’en distancera vers les années 1970, lorsque le magazine auquel il collaborait devint encore plus à droite qu’il ne l’était déjà.

Cela n’a pas empêché Jo Gérard d’écrire une préface des plus élogieuses dans le livre du négationniste Paul Rassinier, dans lequel Jo Gérard appuie cette théorie comme quoi il n’y eut jamais une telle hécatombe juive comme on a bien voulu la présenter.
C’est honteux ; dans cette préface, Gérard prétend que le nombre de morts est un chiffre inexact qui a été gonflé à des fins politiques et financières.

Je terminerai cependant sur une note de politesse, que je me dois de rendre à l’auteur = l’écriture du livre, le style de l’auteur sont superbes.

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Commentaires
M
Je crois que je n'apprécierai pas du tout les remarques personnelles de cet auteur. Qu'on soit d'accord ou pas avec lui, il y a une erreur sur le titre : soit il écrit son avis, soit il écrit une histoire de la peinture. Pas du tout tentée, alors que j'aimerai bien en savoir plus sur l'histoire de la peinture belge ( je vois à ce que tu dis que de ce point de vue là il n'est pas très complet...)
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A
C'est vraiment dommage, mais tes réserves sont bien argumentées ; pour compenser, il faudrait que tu trouves un bon livre qui traite surtout de la peinture disons depuis 1900 jusqu'à nos jours.
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T
Compte tenu de tout cela, je t'admire d'avoir tenu les 3/4 du livre !!
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C
C'est vraiment dommage. Par contre, maintenant, je connais le nom d'Anna Boch. Ses peintures sont magnifiques. Merci !
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A
Je me souviens que, quand on était gamins, on avait des livres de vulgarisation sur l'histoire de la Belgique avec des images à coller (genre récoltées dans les plaques de chocolat) - ou c'était même de plus anciens, des albums Historia, je crois, racontés par Jo Gérard. J'ai le souvenir que c'était édifiant mais je ne me doutais pas qu'il était partial et orienté à ce point. Tu m'as ramenée à l'enfance avec ce billet ^^
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