CLAES OLDENBURG, de Michael Blackwood
LES MARDIS DE L'ART
dans le cadre de la thématique 2015-2016 =
leçons de choses
regard sur les objets du quotidien
J’avais eu le grand plaisir de découvrir CLAES OLDENBURG vers les années 1980, lors d’une rétrospective à l’ex-Palais des Beaux-Arts devenu entretemps BOZAR. J’avais été assez « saisie » par les sculptures de cet artiste.
J’ai retrouvé l’une de ses œuvres au MOMA à New York lors de mes vacances dans cette ville (ma photo ci-dessous du « ventilateur mou »).
Je l’ai retrouvé récemment dans une exposition consacrée au « POP ART » où est exposée l’une de ses toutes premières sculptures d’ « objets courants », ici un étal de boucher inspiré par ce qu'il découvrit à Paris.
(source photothèque google)
J’ai donc été contente que ce « mardi de l’art » lui soit consacré, à travers un film réalisé en 1977 par Michael Blackwood, où l’artiste raconte son parcours artistique avec beaucoup d’humour.
Claes Oldenburg est né à Stockholm, Suède, en 1929 (il a 86 ans) – son père diplomate fut transféré à New York USA en 1936 et en plus tard fut nommé consul général à Chicago où ses fils grandirent.
Après avoir étudié l’histoire de l’art et la littérature à Yale, Claes suivit les cours de l’école d’art de Chicago.
Il commença à travailler comme journaliste, puis devint dessinateur pour une agence de publicité. Désireux de vivre à New York, il y partit en 1956, où il travailla pendant 7 années dans une bibliothèque où il devait surtout ranger des livres !
Les objets du quotidien, ce que l’on vend dans les grandes surfaces – au rayon bricolage entre autres – l’ont toujours inspiré = pinces à linge, matériel de plomberie, gant de baseball.
Ce fut au cours d’un défilé de Thanksgiving que Claes Oldenburg eut l’envie de créer ses œuvres monumentales, en regardant les ballons de figurines de dessins animés, notamment.
Comme tout artiste, Oldenburg a toujours son carnet de croquis avec lui et dessine ce que capte l’œil, que ce soit une bouche d’incendie qui lui fait penser à un building, ou une pierre tombale qu’il transforme en tranche de pain. Pour lui une pince à linges ressemble aussi à un building.
Il fonda aussi un petit groupe très personnel d’amis comédiens ou non, avec lesquels il créa quelques happenings, très en vogue dans les années 70. Au cours des happenings, se mélangeaient habilement (ou pas) des effets de dessins, de papiers enroulant les corps, etc.
Une grande partie du documentaire tourne autour de la création du « MITT », le gant de baseball géant, réalisé par les usines Lippincott.
Cette usine est essentiellement consacrée à la fabrication de grands objets d’art – et chaque ouvrier y participe, ce qu’Oldenburg (ainsi que moi) trouve formidable car la sculpture devient alors, après le premier stade de la création, une œuvre d’ensemble.
Oldenburg adore dessiner, mais n’hésite pas à régulièrement déchirer ses dessins – non pas parce qu’il ne les aime pas ou plus, simplement il dit « aimer faire de belles choses et puis les détruire ! ». D’autres dessins sont parfois glissés dans des tiroirs où ils restent pendant de longues années;
Bien que non mentionné dans le documentaire, son épouse Coosje van Bruggen (décédée en 2009), également artiste, sculptrice, historienne d’art et critique artistique, collabora à beaucoup d’œuvres de son mari.