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mon bonheur est dans la ville
16 décembre 2015

ENCORE UN JOUR SANS GIROUD, de Martine Cadière

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Juliette Fontanges est inquiète, voilà plusieurs jours qu’elle n’arrive pas à joindre sa sœur Adèle, partie tenter sa chance à Paris en tant que journaliste au magazine « Artsguments », la revue créée par Luce Verbinski.
Oui Adèle, l’inquiète, l’indécise, l’angoissée, l’opposé total de Juliette, est carrément partie seule à Paris.
Juliette et ses parents n’en sont toujours pas revenus, mais à présent qu’elle est sans nouvelle de sa sœur, Juliette se demande ce que cette « grande girafe » a bien pu devenir.
Les sœurs Fontanges s’adorent, jamais elles ne se laisseraient sans nouvelles l’une de l’autre. Aussi Juliette décide-t-elle de partir pour Paris, à l’étonnement de son époux César, avec qui la relation n’est pas très agréable.

Puisqu’au magazine on refuse de lui répondre sur sa sœur et bien elle ira trouver la police. En route pour le quai des Orfèvres !
Où elle est reçue par le commissaire Chaldon, aidé par son ami Ange Mattéi.
Mattéi était là, à Paris, peinard, pour une semaine de vacances avec son adorable Antoinette, qui a compris qu’il en avait assez de faire les boutiques.
Il a donc 3 jours, à la minute près, pour assister son copain parisien, sinon gare ! et autant prendre Antoinette au sérieux, elle est corse ne l’oublions pas.

Il est évident qu’au magazine on ne se préoccupe pas trop de la « provinciale », une stagiaire comme tant d’autres, qui n’a fait que passer.
Luce Verbinski n’est pas femme à s’encombrer de tels détails.
Elle, son idole, son obsession plutôt, c’est Françoise Giroud dont elle est pratiquement devenue un clone physiquement.
Par ailleurs, le magazine et le personnel sont sens dessus dessous = la propriétaire, Marie d’Estrées a été assassinée, peu de temps avant la disparition d’Adèle.
Quant à Luce Verbinski, le moins que l’on puisse dire est qu’elle est tout sauf sympathique, non seulement elle s’est approprié le magazine appartenant à une autre, qu’elle a relégué dans un petit bureau au dernier étage du bâtiment et à qui, néanmoins, elle doit tout.
Non seulement elle est mesquine, voire méchante, la Verbinski, mais de plus, obsédée comme elle l’est de Giroud, elle recherche avidement le scénario de « La Grande Illusion » de Jean Renoir,  film sur lequel Giroud était script-girl.
Luce Verbinski collectionne tout, absolument tout ce qui appartenait à Françoise Giroud, alors vous pensez ce scénario, il le lui faut à tout prix.
Au risque de tuer ?

Pour Juliette, il est évident que sa sœur s’est trouvée au mauvais moment quelque part. Et si ce quelque part est en Dordogne, dans la maison des d’Estrées, où Adèle avait obtenu un petit supplément de travail – celui de cataloguer la célèbre collection d’Estrées. Travail que lui a fournit Maleville, un ancien du magazine, généralement peu aimable avec les stagiaires, mais celle-ci lui plaisait bien avec sa timidité.
Tout relie Adèle à ce petit boulot en extra – même si dans le patelin, le mot d’ordre est « motus et bouche cousue », ça ne va pas arrêter Juliette – vous pensez, elle est une fan de polars, alors les enquêtes elle connaît !

Une fois encore, la romancière belge Martine Cadière m’a tenue en haleine avec son polar joliment ficelé, dont je n’avais absolument pas deviné le coupable.
J’éprouve toujours un grand plaisir à retrouver le capitaine Ange Mattei, courtois, aimable, mais à qui on ne la fait pas – il va toujours jusqu’au bout, quels que soient les obstacles que les suspects mettent en travers de son enquête.
Et puis, lui et Antoinette forment un couple complice et sympathique, plein d’humour. Ici encore, on a pitié de lui, le pauvre, obligé de suivre son épouse dans les magasins parisiens et on comprend son soulagement lorsqu’elle l’autorise à assister son copain dans l’enquête en cours.

J’ai beaucoup apprécié aussi le personnage de Juliette Fontanges, même si j’ai un peu déploré que la romancière en ait fait une jeune femme pleine de dynamisme certes, à l’opposé de sa grande sœur, mais peu cultivée – Juliette, c’est le sport, les polars et boire un coup avec les copains du garage où elle travaille.
Le comble, c’est qu’elle est mariée à un économiste, intello de chez intello, impossible d’imaginer un couple plus  disparate.
L’attachement qu’elle voue à sa sœur est émouvant et l’on croise les doigts tout au long de l’histoire pour qu’elle la retrouve, vivante.

Un bon moment de lecture-détente, sans prise de tête, vite lu.

 central1

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Commentaires
T
Françoise Giroud Ah je comprend l'une de tes dernières recherches ;) Désolé de n'avoir pu t'aider (pour le moment…)
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T
Je lis très peu de romans policiers, mais peut-être, pour Françoise Giroud que j'admirais, que j'ai lue aussi - je reconnaîtrai le titre si je le rencontre, forcément.
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