POP ART IN BELGIUM
Une exposition proposant une période de l’histoire de l’art, en général, couplée à l’histoire de l’art belge
(ma chronique est adaptée des explications de la guide/historienne d’art Sarah Cordier, ainsi que des explications dans l’exposition même – les photos illustrant cette petite chronique ont été trouvées sur le site de l’ING, et sont du photographe Vincent Everaerts )
C’est par pure curiosité que je suis allée à cette exposition, d’autant plus qu’elle était organisée par l’historienne d’art Sarah Cordier, car en toute sincérité, hormis quelques œuvres originales, amusantes ou poignantes, je ne suis pas une grande adepte du pop art – que cependant je ne rejette pas totalement – j’aime énormément George Segal par exemple, et Roy Lichtenstein m’amuse beaucoup.
Tout comme je trouve les artistes belges Panamarenko fort drôle, ainsi que Marcel Broodthaers, tous deux particulièrement ingénieux. Ce dernier apportant une touche de surréalisme dans ses créations (René Magritte était l’un de ses meilleurs amis).
les amoureux sur un banc de george segal
A propos de l’humour de Panamarenko, il y a dans l’exposition des dames très sexy, en 3D, créations en feutre, grandeur nature.
« Depuis toujours, dit l’artiste, je voulais palper les dames exposées dans les photos de Playboy, aussi ai-je décidé d’en créer pour pouvoir les toucher »
Le POP ART belge est peu connu et cependant digne d’être découvert, même si cette période artistique fut relativement éphémère. Elle s’étend entre les années 1963 et 1970.
C’est via Paris que l’art belge apprend à connaître le pop art venu directement de New York, USA. En 1970, le casino de Knokke (côte belge) inaugure une exposition intitulée Pop Art, le Nouveau réalisme.
Cette exposition-là couvrait tous les aspects de ce nouveau courant artistique, qui se voulait essentiellement dans la réalité du monde.
L’exposition actuelle propose 140 œuvres au public et tente de répondre à des questions essentielles = « comment le pop art étranger est-il arrive en Belgique » - « quelles perspectives en furent tirées par les artistes belges ? »
A la première question, la réponse est simple = via les collectionneurs et les critiques artistiques. De nombreuses œuvres d’artistes étrangers furent trouvées dans des collections privées belges.
En fait, chez eux, l’engouement pour cette forme artistique fut immédiat.
A la seconde question, les œuvres sélectionnées par l’ING sont celles d’artistes belges dont on estime que leur teneur picturale correspond à celles des artistes américains et britanniques – le pop art britannique étant aussi créatif que l’américain.
Toutefois, il y a une tendance à confondre « Pop Art » et « Nouveau réalisme » - grâce à l’exposition, le visiteur peut se faire une certaine opinion sur leurs différences.
Personnellement je les ai trouvées très similaires.
un tableau d'Evelyne Axell
L’exposition est thématique = érotisme, vie quotidienne, cinéma et aussi violence, sujets introduits non seulement dans des matériaux mais aussi dans un tableau – notamment ceux montrant la guerre du Vietnam.
Parmi ces matériaux, il y a le polystyrène d’Arman ou le plexiglas de l’artiste belge Evelyne Axell. Mais aussi l’émail ou le feutre (tissu).
roy lichtenstein et ses tableaux inspirés des bédés
Les artistes du pop art américain se voulaient résolument à contre courant de ce qui se faisait à l’époque – et considéré comme élitiste, pas à la hauteur des gens – comme Jackson Pollock par exemple. J’avoue avoir été très étonnée que Pollock fût considéré comme « élitiste » car c’est certainement la dernière chose que ce peintre original souhaitait.
Ce qui est démontré dans l’exposition est que les artistes belges ne créèrent pas des imitations de ce que firent les grands du pop art américain ou français – elle tend réellement à démontrer leur originalité, leur manière toute personnelle de traiter ce courant artistique.
Les différents thèmes = 1. NEW YORK, PARIS, BRUSSELS – Let’s go Pop - 2. CANS, SOUP, MUSSELS AND SWEETS - The Power of the mundane – 3. STARS, SIGNS AND SYMBOLS - 4. STRAIGHT FROM THE PRINTER – Silk screens, magazines and advertising.
La publicité est très présente à l’époque, venue en ligne directe des USA – elle est intégrée dans le pop art, souvent ironiquement, détournée de son but d’origine. L'actualité devient aussi au fil du temps de plus en plus présente.
Quelques noms = George Segal (plâtres grandeur nature), Arman ; Marcel Broothaers (panneau de moules vides – Broothaers aimait à montrer le vide) ; Claus Oldenbourg ; la toute première œuvre de Christo (emballage),
Panamarenko et ses crocodiles du zoo d’Anvers (Panamarenko étant originaire de cette ville, il passa pas mal de temps au zoo quand il était enfant) ; Jef Geys, inspiré par les Campbell Soups de Warhol.
A propos de ce dernier, on trouve Lugosi’s kiss – tableau en référence à Bela Lugosi, l’interprète de Dracula, plus célèbre encore que Christopher Lee.
Et bien d’autres encore, comme Wout Vercammen et Evelyn Axell déjà nommée.
En résumé, une exposition effectivement intéressante à découvrir dans le contexte de l’histoire de l’art, mais je le reconnais je ne fus pas plus convaincue que cela par cette forme d’expression artistique.
Comme disait Jackson Pollock = "en art, on aime ou on aime pas, le reste n’a aucune importance".