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mon bonheur est dans la ville
3 novembre 2015

CRINOLINES & Cie - de 1850 à 1890

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La bourgeoisie s’expose
De bourgeoisie in vol ornaat
The bourgeoisie on display

Superbe exposition non tant par la taille que par les robes magnifiques, certaines somptueuses, exposées – un joli résumé d’histoire de la mode directement liée à l’histoire et l’époque qu’elle représente.

Ma chronique est un résumé des explications du musée – les photos illustrant le billet sont celles que j’ai pu prendre (comme l’utilisation du flash était totalement prohibée – ce qui se comprend évidemment), certaines ne sont pas de grandes qualités. L’illustration du début de billet est reprise du site du musée.

Un peu d’histoire (d’après Gonzague Pluvinage)
Le 19ème siècle est un siècle de grands bouleversements au niveau économique, industriel et sociétal.

En 1850, la Belgique est alors un jeune royaume – mais la 2ème (oui deuxième)  puissance industrielle après la Grande-Bretagne grâce aux richesses minérales, position de carrefour européen et main d’œuvre bon marché !!!!!
La richesse que doit la Belgique à l’industrie est supérieure à celle produite par l’agriculture et peu à peu émerge la bourgeoisie, supplantant la vieille noblesse terrienne.
Les voies de communication améliorent la croissance économique ; dans le sud du pays se développe l’industrie du métal, non loin des charbonnages du Hainaut.
En Flandre, c’est à Gand que prospère l’industrie textile désormais renforcée par la mécanisation.
Les transformations économiques bouleversent les communautés villageoises traditionnelles.
Le filage à domicile doit céder la place au monde des machines et du rendement.

Bruxelles devient une place financière importante et les établissements financiers encouragent les sociétés anonymes au détriment des petites entreprises familiales.
L’époque est celle du capitalisme triomphant (sur le sang des petites gens – ndlr).

Bruxelles est le centre politique du royaume, ville d’administration et de commerce. Elle se transforme peu à peu en vitrine de la réussite économique du pays.
Elle subit de grands travaux pour en faire un
cité moderne et prestigieuse = construction du palais de justice, du parc du Cinquantenaire avec son arc de triomphe.

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De nouveaux quartiers remplacent l’habitat populaire = hôtels particuliers, parcs, promenades où les citadins se montrent. Les boulevards du centre sont bordés d’immeubles inspirés par le style hausmannien = palais du midi, bourse, halles du centre.
Par ailleurs, la ville acquiert aussi une réputation culturelle = ouverture des grands musées, vie théâtrale, littérature indépendante de Paris, nouveaux courants artistiques (Art Nouveau). 

Mais aussi  (et heureusement ndlr) émergence du POB – parti ouvrier belge. Les catholiques et libéraux doivent accepter des réformes sociales. Le féminisme naissant et les suffragettes militent pour l’égalité des droits de la femme (économiques et civiques) – remise en cause  du modèle de la famille bourgeoise reléguant la femme dans ses foyers (tâches domestiques et éducation des enfants).

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La mode féminine entre 1850 et 1890 (d’après C. Esgain & C. Gauthier)
Du cercle à l’ovale,  de la tournure  au « faux-cul », la crinoline est à l’image de son temps = en constante évolution – à la fois référence au passé (résurgence du vertugadin du 16ème siècle et des paniers du 18ème ).

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 une armature de crinoline géante conçue pour le musée

La crinoline est d’abord un jupon armé de crin (d’où elle tient son nom), renforcé de baleines  et très empesé.
Elle se déploiera ensuite grâce à des cerceaux d’osier, puis de métal.
Cette crinoline métallique est une véritable nouveauté et sera produite industriellement dès 1854.
Un avantage = désentraver les jambes, mais pour sauver l’honneur de ces dames, afin de ne pas montrer leurs jambes de façon indécente, elles porteront des pantalons de lingerie jusqu’alors réservés à la danse et l’équitation.
Les robes portées au-dessus des structures – par métonymie – seront appelées crinolines ou robes à crinolines. – ce sont elles qui sont exposées au musée.
En 1850 une élégante se doit de porter des robes à longues jupes rondes.
Pour obtenir l’ampleur, on empile plusieurs jupons (jusqu’à 8 ou 10 !) – en hiver, le jupon est en laine ; en été il est en percale. C’est le dernier jupon (du dessus) qui est le plus orné.
Après que les jupons soient noués, la dame ajoute un bourrelet au niveau des hanches.

D’abord ronde et de plus en plus ample , la crinoline est ensuite projetée vers l’arrière (1860) et s’aplatit devant. Du coup la silhouette s’alourdit d’une sorte de traîne.

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Elle fait place à la tournure dont la structure orne la moitié arrière du jupon (sorte de demi-crinoline).
Le couturier Worth – détestant les crinolines – fut le principal artisan de la tournure.
Il garde le même mélange des tissus, mais les déploie différemment = draperies, plissés, pattes découpées et nœuds.
Le vêtement est en harmonie avec le style dit « tapissier ». L’essor de la machine à coudre n’est pas étranger à la surcharge décorative des vêtements reflétant bien l’autosatisfaction de la bourgeoisie « nouveau-riche ».

Vers 1880, la jupe traînante disparaît au profit d’une longueur plus courte, laissant paraître la bottine, avec talon.
Toutefois la traîne reste de mise pour les robes de bal.

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A partir de ces années-là, la tournure s’essouffle et la silhouette revient à une allure plus naturelle. La nouvelle jupe est plus « fourreau », plus près du corps.
Le corset hélas est toujours de mise, enfermant les femmes dans un carcan, étranglant et contraignant. Il sera encore utilisé en 1890 pour sculpter la silhouette.
Les manches sont montées en hauteur, avant de devenir bouffantes – le chignon gagne le dessus de la tête, avec un petit chapeau porté haut.

Les accessoires vous vous en doutez ont énormément d’importance, comme ce très bel éventail peint à la main.

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Cette chronique est hélas bien incomplète, toutefois je tiens à la terminer sur =
Les contraintes d’usages de mode

Une dame élégante change jusqu’à 8 fois de toilette par jour en fonction de ses activités sociales (voir à ce sujet le « Code de la mode » édité en 1866).
Une femme du monde se doit d’avoir = 
-     Une robe de matin
-     Un élégant négligé pour le petit déjeuner
-     Une toilette pour la promenade à cheval
-     Une toilette de ville, si elle sort à pied
-     Une toilette de visite, si elle sort en voiture
-     Une toilette de promenade pour aller au bois
-     Une toilette de diner
-     Une toilette de soirée ou de spectacle

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exemples de mode enfantine

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 vive la mariée !

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à lire aussi, le billet d'armelle-blog interligne qui offre un bel aperçu de l'exposition au musée galliera, paris

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Commentaires
M
C'est pourquoi dit-on les femmes s'évanouissaient régulièrement. C'est ce que j'avais lu dans la biographie de Madame de Sévigné. Elles devaient porter aussi une tige de métal pour avoir le dos droit.. Une vraie torture!
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A
J'aime ce genre d'expo où l'on voit l'évolution des tenues féminines et les carcans que l'on nous a toujours réservés .. mais que c'est beau, j'admire le travail (hier vu une expo sur la mode coréenne au musée des Arts Décoratifs, il y a des merveilles).
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T
Peut-être une occasion de visiter ce musée bruxellois où je ne suis jamais entrée. Ton billet me rappelle l'exposition sur les impressionnistes et la mode au musée d'Orsay.
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T
"Une dame élégante change jusqu’à 8 fois de toilette par jour "<br /> <br /> <br /> <br /> En même temps elle n'avait que ça à faire ;)
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D
Merci pour ton avis, ça me tente encore plus d'aller la voir ! Il me reste encore un peu de temps ;-)
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