AMY, d'Asil Kapadia
Brûler la vie par les deux bouts, chanter jusqu’à en mourir, telle pourrait se résumer la vie d’Amy Winehouse, une jeune femme blessée par la vie et qui mettait cette vie en paroles et musique.
Avec hélas aussi des êtres sans scrupules qui décidèrent d’exploiter le « filon » jusqu’au bout sous prétexte d’honorer des contrats, même après le désastre de Budapest.
Avec au bout du compte un épuisement qui ne pouvait mener qu’à la mort.
C’est souvent le schéma classique de ceux que la gloire honore trop tôt. Mais Amy, à la voix sublime, était mal depuis bien longtemps. Abus d’alcool et autres substances illicites.
Avec des témoignages familiaux, d’amis et amies très proches, d’un ex-mari qui lui fit prendre la pente de l’héroïne, avec un père qu’elle adorait et qui réellement abusa de la situation en ne lui permettant pratiquement pas de se reposer.
En 2008 elle obtint un Grammy pour le meilleur disque de l’année.
Elle s’était créée un style vestimentaire original dont les tabloids anglais se gaussaient – tout comme ils se gaussaient d’elle lorsqu’elle était sous l’influence de l’alcool – quant à sa coiffure, Amy disait s’être inspirée d’un groupe de jeunes rockeuses américaines des années 1950.
Le crooner américain Tony Bennett, ayant enregistré un disque avec Amy Winehouse, apparaît également dans le film pour témoigner de sa voix et de son talent hors du commun. Elle possédait, selon de nombreuses personnes, un réel génie musical.
Alors que le père de la chanteuse avait eu une attitude positive au moment du tournage du documentaire, il se rétracta par la suite estimant que le film donne une image trop négative de lui.
La jeune femme était aussi quelqu’un de très généreux ; elle avait créé une fondation destinée à aider l’enfance en difficulté.
Le documentaire, qui comporte pas mal d’extraits de reportages, en plus de témoignages personnels, m’a émue, parce qu’une jeune vie qui s’éteint, est toujours quelque chose d’infiniment triste – la vie d’Amy Winehouse était vouée à la musique, ce qu’elle ne put gérer c’est la pression, lorsque le succès arriva, mais sa voix sublime nous est restée.
Malgré tout, je suis sortie du cinéma en me disant à propos de cette vie trop vite terminée « quel gâchis ».
Amy Winehouse avait une voix qui venait des tripes, une voix de vraie chanteuse de blues, et qui vous prenait aux tripes.