L'AVOCAT, LE NAIN ET LA PRINCESSE MASQUEE, de Paul Colize

Ça ne va plus très fort pour maître Hughes  Tonnon, avocat célèbre du barreau de Bruxelles, connu pour ses succès dans les affaires de divorce.
Qui  lui ont bien ôté à tout jamais l’envie de se marier.

Lorsque la belle Nolwenn Blackwell s’est adressée à lui, ils ont discuté de l’affaire qui la préoccupe = obtenir un dédommagement substantiel d’Amaury Lapierre (surnommé  « le nain », dans la presse people parce que beaucoup plus petit qu’elle).
Il semblerait qu’il y ait eu rupture de promesse de mariage, le dénommé Lapierre ayant été découvert en compagnie d’une strip-teaseuse. 
Du coup, le mannequin le plus en vue  souhaite qu’un des avocats belges les plus en vue s’occupe de cette affaire ; afin de se changer les idées, après de longues discussions, l’avocat et sa cliente décident d’aller prendre un pot, ensuite de dîner, sous les regards envieux des autres dîneurs qui ont reconnu la belle, et depuis …. Plus rien !

Hughes Tonnon se souvient avoir ramené Nolwenn chez elle, ils ont bu un dernier verre – un cognac grand cru – et puis la belle s’est carrément jetée sur lui. 
Il est alors rentré chez lui à pied ou en taxi, il ne sait plus très bien ! Seulement voilà, cette explication ne satisfait absolument pas les deux flics qui ont débarqué chez lui au petit matin alors qu’il tentait de soigner sa gueule de bois monumentale.
Que viennent-ils donc faire chez lui ? c’est simple, lui dit le plus hargneux des deux, Nolwenn  Blackwell a été retrouvée morte, tuée de deux balles dans la tête !

Vu que le flic hargneux est l’inspecteur Witmeur, un homme qui a dû vendre  sa superbe moto pour payer les frais de divorce, il n’est que trop heureux de chercher des crosses à l’avocat responsable d'un  acte aussi  vil (les vrais "bikers" comprendront).
Hughes Tonnon n’arrête pas de dire qu’il ne comprend rien à cette histoire, que lorsqu’il a quitté le top modèle elle était bien vivante, les flics ne le croient pas.
Comme il ne peut pas être formellement accusé, faute de preuves, il reste le suspect principal.

Inutile de dire que sa compagne l’a quitté vite fait, que tout le monde se détourne de lui, que ses collègues de travail le regardent d’un air gêné, bref c’est l’enfer.

Notre avocat décide de mener sa propre enquête afin de se disculper puisque la police, de toute évidence, va lui coller cette histoire sur le dos.
Une journaliste indépendante, féministe et hargneuse, Christelle Beauchamp l’ayant contacté auparavant, disant écrire une biographie sur Nolwenn et devenue son amie, bref Ms. Beauchamp est également persuadée qu’il sait quelque chose.

De Bruxelles, à Paris, puis à Johannesburg, ensuite direction Casablanca, où il retrouve Christelle (ha je vous défends de m’appeler par mon prénom !), et passant en Algérie, Hughes Tonnon va tenter de démêler les fils  d’une  histoire bien combinarde, louchant vers des trucages dans le monde du sport et de la coupe du monde.

Avec pour l’instant, un fond de magouilles impliquant la FIFA, ce polar de l’auteur belge Paul Colize semble totalement d’actualité, même s’il a paru en 2014.

C’est à la fois ludique et passionnant,  je ne suis pas du tout parvenue à lâcher le livre, une fois entamé.  Cela se lit très vite.
J’avais vraiment envie de savoir comment l’avocat, bien sous tous les rapports – enfin presque - allait se sortir du guêpier dans lequel il s’était fourré pour un moment d’égarement, contre l’éthique du barreau mais ce n’est pas tous les jours qu’un top modèle vous fait du rentre-dedans.

Nous sommes loin ici du dramatique « Back Up » que j’avais beaucoup aimé aussi – j’adore tous les romans de Paul Colize, et pas uniquement par chauvinisme. Ils sont bien écrit, comprennent des touches d’humour, et il est très difficile d’en deviner la fin.
Vu que c’est un auteur que j’aime, que j’ai eu le plaisir de rencontrer quelques rares fois, je ne suis peut-être pas totalement objective, mais je défie quiconque de ne pas apprécier cet « Avocat, le nain et la princesse masquée ». On rit, on voyage, on se ronge les ongles pour savoir si Tonnon va s’en tirer, d’autant plus que l’inspecteur Witmeur est moins idiot qu’on ne le pense et acharné à sa perte.

Originalité du roman -  découpé en autant de jours de l’enquête de Tonnon =  chaque sous-chapitre comporte le titre d’un film connu.
Ce fut un plaisir supplémentaire pour la cinéphile que je me targue d’être (mais il n'est pas indispensable d'être cinéphile pour apprécier les titres des sous-chapitres =^-^=).

A lire, sans hésiter, pour passer un excellent moment de lecture divertissante.

Comments

[aifelle1]

En plus, c'est un poche, alors pas de raison de passer à côté !