VAMPIRES, de Thierry Debroux

Mise en scène de Monique Lenoble

Scénographie , décors, costumes de Thibaut De Coster & Charly Kleinermann
Coiffures de Maryline

Lumières de Zvonock

Isadora, vampire d’environ 700 ans et quelques, se réveille après un sommeil de 103 ans, avec un petit creux. Elle s’effraie d’un horrible bruit, assourdissant, comme si « un train passait dans la propriété ».
Arrive son majordome, très stylé, qui lui explique que c’est exactement cela = désormais le TGV passe devant leur domaine, qui est d’ailleurs en vente.
Elle demande donc à Maurice de lui apporter quelque chose à boire, de préférence du sang bien frais – tout en lui expliquant qu’il s’appelle Serge et non Maurice, il lui fait aussi comprendre que désormais les humains se nourrissant tellement mal, le « syndicat des vampires » a créé un sang qui n’a pas exactement bon goût mais est meilleur pour sa santé.
Comme le prénom « Serge » lui fait penser à « cierge », Isadora refuse de l’appeler autrement que Maurice et se propose de le « croquer » lui – à quoi il répond que son sang est bourré de barbituriques, suite aux diverses opérations qu’il a subies.
Là-dessus s’éveille Amenhotep, vampire de plus de 4.000 ans, mari d’Isadora depuis 500 ans – à peine ensemble, notre couple se chamaille à qui mieux mieux.
Lorsque sonne le téléphone portable de Maurice, Amenhotep sursaute, se demande où est l’orchestre qui interprète cet air de Mozart. 
Nouvelle explication de notre majordome = c’est un GSM ! mais dites, s’exclame notre dame, vous ne parlez donc plus qu’avec des initiales dans cette époque ? Et qui sont donc ces messieurs google et wikipédia ?

A cet instant on sonne à la porte = c’est un metteur en scène qui fait partie du parc d’attractions situé à côté de la vieille demeure – Mr Burton (à prononcer comme « Richard Burton » SVP) a l’intention de créer une comédie musicale – Dracula  - en utilisant la maison comme décor. Il est accompagne de la mignonne Marlène  pas à l’aise du tout. Aucun des deux n’a conscience que le couple est un vrai couple de vampires.
Burton est absolument ravi de découvrir Isadora et Amenhotep = « hooooo le look mes chéris, c’est trop top ! – ça va faire un de ces buzz … » Inutile de vous dire comment réagissent nos « vieux » amis.
Amenhotep est troublé par Marlène qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Ernestine, une ancienne petite femme de chambre dont il fut très amoureux et qui rendit Isadora très jalouse. Burton adoooooooooooore !

La suite de l’histoire va révéler quelques secrets, comme la mort de Mozart par exemple et pourquoi Marlène ressemble autant à Ernestine. Mais aussi à quel point Maurice est amoureux d’Isadora et est près à désobéir au syndicat pour la sauver.
Car elle a vraiment très envie de croquer la jolie Marlène, toute fraîche, toute jeune et végétarienne.

J’avais entendu quelques avis négatifs à propos de la pièce de Thierry Debroux – notamment de la part de quelqu’un qui l’avait vue et qui n’avait vraiment pas apprécié.
Comme cette année, j’ai joué de malchance avec le programme de la saison 2014-2015 au théâtre du Parc, j’y suis allée parce que cela faisait partie de mon abonnement – mais aussi  parce que j’adore Jacqueline Bir, José van Dam et Bruno Georis. Toutefois en me méfiant fortement.
Grâce à ces trois comédiens, j’étais déjà prête à trouver des excuses à un texte que d’aucuns avaient qualifié de « faible », sur un ton plutôt condescendant.

J’ai eu bien raison de garder l’esprit ouvert car personnellement j’ai trouvé l’idée, le texte, les costumes et décors et surtout l’interprétation formidables et  m’ont fait à nouveau passer un excellent moment de théâtre.
Avec un sympathique regard satirique sur notre époque = google, wikipedia, gsm, tgv, parc d’attraction …. Que de choses à apprendre pour un vampire !

Le texte est très drôle, mais l’interprétation est déjantée à souhait =

José van Dam (que j’avais déjà apprécié dans « le Maître des Illusions ») et Jacqueline Bir forment un couple de vampires « larger than life ».
Qu’ils se disputent ou font connaissance avec le monde des technologies nouvelles dans lequel ils viennent de se réveiller, qu’elle ait des peines de cœur à propos de ses infidélités passées à lui, que lui nous pousse un air de baryton dont il a le secret,  ils sont absolument formidables.

Toutefois les trois autres comédiens sont épatants aussi = Bruno Georis est un majordome stylé et imperturbable – qui m’a fait penser au « Nestor » du capitaine Haddock.
Angelo Bison est un metteur en scène frappadingue,  compositeur de mauvaises chansons – au point qu’on songerait à le mordre pour qu’il se taise.
Quant à la  future jeune première, elle est interprétée avec beaucoup d’humour par Aurélia Bonta, une nouvelle venue paraît-il au théâtre.

Et je ne vous ai même pas encore parler des décors, époustouflants, et des costumes épatants, sans oublier jeux de lumières et bruitages.
Un régal.

Comments

[sheherazade2000]

que veux tu teki, le sang humain est tellement pollué par les hormones, les OGM, les médicaments que les vampires ne pourraient pas subsister longtemps :lol:

[Teki]

Du sang artificiel pour les vampires, quelle tristesse !! Ils ne servent plus à rien alors ;)

[aifelle1]

C'est un bonheur de voir un spectacle comme celui-là, qui nous fait passer une bonne soirée.

[maggie 76]

Je n'avais pas du tout entendu parler de cette pièce... tu as de la chance d'avoir un abonnement théâtre. Cela fait deux ans que je n'en ai pas pris et cette année, je compte bien y remédier ! ( Mais je préfère les classiques !)