JE HAIS LES TROUBADOURS, d'Olivier Démoulin
Juin 2007, à Guérignac dans le sud ouest de la France les fêtes médiévales battent leur plein. Une jeune femme désorientée erre à la recherche de quelqu’un qui pourrait lui donner un nom. Amnésique, elle ne comprend rien à ce qui lui arrive, pas de papiers, pas d’argent, seulement une clé USB et quelques bricoles dans un sac à main, dont un livre « Vivre avec ma fille ». Elle aurait donc une fille ?
Un nom lui revient parfois = Polonay. En fait c’est le nom de l’organisateur des fêtes. Il a renvoie plus ou moins aimablement lorsqu’elle vient lui demander des comptes, lui disant qu’il ne la connaît pas.
Lorsqu’on lui donne un autre nom, celui d’une certaine Gaelle Angel, avec une adresse, elle se rend sur place et là découvre un mari hargneux, qui n’est pas le sien mais celui de Gaelle.
Il la remballe avec agressivité. En s’éloignant elle crie « je hais les troubadours ». Pourquoi cette haine du moyen-âge ?
Lorsque Gaelle Angel refait surface, morte, la commandante Sarah Samuels est chargée de l’enquête.
Sur le corps de la morte, une inscription = « je hais les troubadours » !
Pour la commandante et ses deux assistants-enquêteurs les soupçons se portent sur la jeune femme amnésique ; son nom est retrouvé dans la banque de données = elle serait une scientifique, Marjorie Sirène, généticienne reconnue, ancienne enfant de la DDASS, ayant subi des traumatismes sérieux dans son enfance, placée de maison en maison.
Pour la commandante Samuels, revenir à Guérignac est un retour vers le passé, un passé qu’elle n’a pas encore digéré.
Quinze ans auparavant, elle avait de mauvaises relations avec son père, commissaire de police. Après une énième dispute entre le père et sa fille de 20 ans, le commissaire Samuels a été retrouvé assassiné. Affaire classée sans suite.
Pour Sarah, il est évident qu’elle est venue là pour tirer cette affaire au clair, elle veut pouvoir avancer dans la vie et pour cela, il faut qu’elle arrive à en savoir plus.
Tout en poursuivant l’enquête sur et pour Marjorie Sirène, qui n’hésite pas – afin de retrouver son passé - à recourir à l’hypnose.
Sur son compte en banque, une importante somme d’argent, reçue des Etats-Unis. Et tout cela ne lui dit toujours rien !
Quelque temps après, c’est le mari de Gaelle Angel qui est assassiné.
Il porte aussi l’inscription « je hais les troubadours ».
Un collègue de Marjorie a disparu – parce qu’il est l’assassin ? en tout cas il était l’amant Gaelle.
Entre mensonges, imbroglios amoureux, identitaires et scientifiques, Olivier Démoulin a construit un polar plutôt haletant, difficile à lâcher une fois entamé - la double enquête, celle de la vie de la généticienne et celle de la commandante chargée de l’enquête, est intrigante.
Dans les romans d’Olivier Démoulin que j’ai déjà eu le plaisir de lire (ici et ici), après avoir découvert l’auteur à la foire du livre de Bruxelles, les protagonistes sont souvent à la recherche de leur identité.
Dans les deux romans lus précédemment, se mêlaient des éléments de voyages spacio-temporels.
Ici nous sommes dans un polar de facture classique – des meurtres à élucider, des personnages complexes qui mentent pour se protéger. Avec une légère pointe d’éléments scientifiques concernant la génétique.
Bref intéressant autant qu’intrigant. Ecrit dans un style plutôt simple, mais pas simpliste.
Des phrases courtes, dynamiques. Avec une folle envie de savoir comment cela se termine, qui est l'assasin (cette fois je n'avais rien deviné). Quelques rebonssements, dont la fin, assez surprenante, mais dans le bon sens.
la cité médiévale de perouges
(photo prise lors de mon séjour en route vers la provence)
cité me faisant penser à ce que ressemble la cité fictive de guérignac
dont il est question dans le roman