UN ETE SANS LES HOMMES, de Siri Hustvedt
Titre original américain = The Summer without Men
Mia, poétesse dans la cinquantaine, conférencière en philo et lettres dans une université, a complètement perdu les pédales lorsque son époux lui annonce qu’il a besoin d’une pause ! La Pause en question est une collègue scientifique du mari, française, et vingt années de moins que notre poétesse.
Qui se retrouve temporairement en clinique psychiatrique pour démence temporaire, avec risque d’auto-mutilation.
Sa grande fille, comédienne débutante, la sœur de Mia, sa mère dans le bled perdu de Borden Minnesota, tout le monde est catastrophé, sauf le mari qui se la coule douce auprès de sa Pause.
Lorsqu’en fin Mia émerge de la dépression, elle quitte Brookliyn pour retourner dans sa ville natale du Minnesota, pour être près de sa mère, qui coule une fin de vie dans une bel établissement de retraite, entourée de ses Cygnes – les bonnes amies de son âge avec lesquelles elle partage le bonheur de la lecture. Jane Austen est leur sujet de discussion préféré.
Mia a décidé de proposer un cours d’écriture créative aux jeunes (poésie libre) et sept adolescentes s’y sont inscrites – l’ambiance parmi elles est plutôt tendue, mais les cours ne se passent pas trop mal dans l’ensemble, jusqu’à ce que Mia réalise que la jeune Alice semble être la proie des moqueries des autres. Lorsqu’Alice, malade d’avoir été harcelée, se retrouve à l'hôpital, Mia l’aide à sortir de cette situation.
Et devra pour sa part, faire attention à ce qu'elle propose comme sujet à ses élèves d'un été, car les esprits du Minnesota ne sont pas ceux de Brooklyn New York et D.H. Lawrence n'est pas approuvé par l'église !
Cela ramène Mia à ses souvenirs d’adolescente qui fut aussi victime de harcèlement parce que « différente » des autres (la lecture l’emportant sur les papotages de mode).
A côté de ses efforts manifestes pour se changer les idées, Mia râle sec à propos de son ex et de sa Pause, se fait consoler par sa grande sœur et sa maman, dont elle rencontre les amies. Comme elles sont rafraîchissantes ces vieilles dames. Abigail surtout, la créatrice de carnets secrets, très intimes. Comme ce sont de très vieilles dames, pendant cet été-là certaines s’en iront dans l’infini, une autre souffrant de démence sénile quittera le havre de paix où elle vivait.
Une autre situation maritale compliquée vient se greffer sur les « vacances » de Mia = celle de Lola, sa jeune voisine du Minnesota, aux deux jeunes enfants, et qui se dispute beaucoup avec un mari qui pourrait, le craint Mia, devenir violent.
Daisy, pendant ce temps, voudrait bien que ses parents se réconcilient, c’est tellement dur pour elle cette séparation – elle fait comprendre à Mia à quel point son père souffre, une rupture semblant être intervenue avec la Pause – vivre ensemble est très différent de se voir en catimini de l’épouse légitime. Mia cèdera-t-elle à ses sentiments, toujours vivaces ? oublie-t-on aussi facilement trente années de vie commune, de passion, de chagrins, de difficultés ?
Je me réjouissais de lire ce livre qu’une copine m’avait prêté – j’en avais entendu tant de bien, certaines critiques étant très enthousiastes.
J’avais aussi très envie de découvrir la prose de Siri Hustvedt, dont on dit beaucoup de bien.
Le soufflé est hélas retombé – je ne vais pas aller jusqu’à dire que je n’ai pas aimé, car ce serait un gros mensonge, mais ce livre est divertissant sans plus.
Je ne me suis pas du tout ennuyée avec cette lecture mais j’ai trouvé Mia complètement artificielle. Très intello américaine de Brooklyn.
A aucun moment je ne me suis sentie solidaire d’elle – ce sont plutôt les Cygnes qui m’ont le plus émue, dont je me suis sentie la plus proche - surtout Abigail (peut-être parce que je me rapproche des "vieilles dames" amatrices de Jane Austen ou parce qu'elles considèrent que 70 ans, c'est très jeune =^-^= ?).
Intéressante lecture, mais qui ne restera probablement pas gravée dans ma mémoire.
d'autres avis = critiqueslibres, liliba