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mon bonheur est dans la ville
21 février 2015

VIVRE VITE, de Philippe Besson

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Roman choral qui prête sa voix à diverses personnes, connues ou non, qui côtoyèrent  cet électron libre du cinéma américain, ce météore que d’aucuns considérèrent comme un surdoué en tant qu'acteur, mais certes pas en tant qu'élève - il détestait l'école et ne s'en cachait pas.
Il y eut ceux qui comprirent rapidement le mal de vivre qui habitait le jeune James Dean, la plupart de ceux qui le rencontrèrent  l’adorèrent. D’ autres le détestèrent franchement.
Sa famille (oncle et tante de la ferme dans l'Indiana), à qui son père le confia, n’a que des mots tendres, affectueux pour lui.  Notamment le jeune Markie, son cousin qui l’adulait.

Les voix qui s’expriment à travers la plume de Philippe Besson sont tout d’abord sa mère, tendre et compréhensive, hélas morte lorsqu’il n’avait que neuf ans – son père, avec qui les relations s’avérèrent compliquées, difficiles entre ces deux personnes qui ne s’exprimaient guère dans la vie quotidienne.
James Dean s’exprimait à l’écran, en dehors de cela il était taciturne, parfois boudeur, mais savait aussi se montrer drôle et expansif, tout était dans l’instant.

Il avait une passion pour la photographie et le petit Prince de St-Exupéry, et pour l’Actor’s Studio et sa célèbre « méthode » – il était myope comme une taupe, sans lunettes il ne voyait rien – il avait donc, sans lunettes, un air toujours distant  et pourtant était un excellent joueur de basket.
A cause de son physique assez malingre, de la manière dont il se tenait, il aimait le sport.
Mais ce qu’il aimait surtout et avant tout, c’était la vitesse - les motos, les voitures. 
C’est cette maîtresse-là qui le tua un jour de septembre 1955.

En dehors de sa mère, la voix est aussi aux femmes qui traversèrent sa vie = professeurs d’art dramatique, Anna Marie Pierangeli – son grand amour, Elizabeth Taylor, sa grande copine, et d’autres avec qui il vécut – toujours brièvement.
Côté hommes, en dehors de son père, la voix est donnée au révérend qui abusa de lui, à Marlon Brando, ému par l’adulation que Dean lui portait,  Sal Mineo, Rock  Hudson qui le détestait franchement, le trouvant même mauvais acteur (jalousie ?), et aux trois réalisateurs des trois films qui apportèrent la gloire à James Dean = Elia Kazan, Nicholas Ray, George Stevens.  
Des trois, c’est Nicholas Ray qui le comprit le mieux et lui donna le premier rôle dans  « Rebel without a Cause », qui résume l’acteur d’ailleurs.

Chaque personne apporte sa petite pierre à l’édifice dans ce court roman, qui est plutôt exact si l’on connaît un peu la vie de James Dean (ce qui est mon cas) – la seule erreur commise par Philippe Besson est le soi-disant mensonge proféré par James Dean lors de son soi-disant recrutement à l’armée = il se serait fait révoquer pour cause d’homosexualité.
Or, James Dean était quaker – donc pacifiste -  et tellement myope  qu’aucun régiment n’aurait pu l’employer.
Qu’il ait été bi-sexuel, ça c’est exact. Ceci dit, ce n’est pas ce qui est essentiel.

Cela s’appelle « Vivre vite » et cela se lit vite. 
Cela ne pêche certainement pas non plus par originalité, mais comme j’aime James Dean (hé oui, moi aussi, mais en tant qu'acteur),  j’avais envie de découvrir ce roman dont une certaine originalité est dans la manière de présenter la vie de l’acteur sous cette forme de témoignages des vivants et des morts.

Cette vie  me fait aussi penser à ce que disaient les anciens Grecs  = ceux qui sont aimés des dieux meurent jeunes, ainsi restent ils beaux et jeunes dans le souvenir.

Le roman commence par une citation de Willard Motley = Live fast, Die Young and leave a good looking corpse (vivre vite, mourir jeune et faire un beau cadavre).
La fin de cette citation ne pourra être respectée = James Dean ne fit pas un beau cadavre, il  était coincé dans les tôles de sa Porsche.

A cela, je préfère la citation préférée de Dean =  « On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux ».

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Philippe Besson, auteur de cette courte biographie sous forme de roman, est un homme d’affaires français, devenu écrivain. Son premier roman,  publié en 1999, s’intitule  « En l’absence des hommes ». En 2001, il publie « Son frère », retenu pour le prix Femina, et porté à l’écran en 2003 par Patrick Chéreau (source = Babelio).

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Commentaires
C
Je ne connais pas du tout la vie de James Dean, mais j'ai toujours aimé son regard de myope. Peut-être que je lirais ce livre, si je tombe dessus à la bib ;-)
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V
j'ai hésité devant ce livre, il me semble que la part fictive est très importante... Je ne l'ai pas pris mais je lirai sans doute un jour... (le faut-il vraiment? ^^)
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T
Beau billet, Niki, je ne savais pas grand-chose de la vie de cet acteur. <br /> <br /> Ces vies fauchées trop tôt et transformées en mythes, ce "vivre vite", c'est si émouvant mais on se dit qu'on a tout de même de la chance de vieillir.
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A
Je ne suis pas très attirée par l'auteur et pas non plus beaucoup par l'acteur il faut l'avouer .. donc ce n'est pas pour moi ;-)
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T
Mourir jeune a ses avantages effectivement, mais aussi quelques inconvénients… ;)
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