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mon bonheur est dans la ville
9 novembre 2014

AN ENGLISH MURDER, de Cyril Hare

Sans titre 1

Titre français = Meurtre à l’anglaise

Aaaah Noel ! fête de famille par excellence, fête se terminant parfois bien, dans l’euphorie et l’affection générale.

Ce ne sera pas le cas à Warbeck Hall, la magnifique propriété des Warbeck depuis des siècles mais qui désormais est rognée à une simple partie du manoir pour cause de taxes exorbitantes ayant rogné la fortune familiale. Même le personnel a été réduit à sa plus simple expression.

Le vieux lord Thomas Warbeck est au plus mal, veillé avec bonté par Briggs, le butler, fidèle au poste et aux traditions.  Parce que ce sera  son dernier noel, le vieux lord a décidé de réunir chez lui les membres de sa famille la plus proche = son fils Robert, héritier du titre, mais hélas aussi chef d’un mouvement d’extrême-droite ;   son frère Julius, membre important du gouvernement britannique ;  lady Camilla, une jeune femme amoureuse de l’héritier, qui ne l’a plus contactée depuis un an et elle a accepté l’invitation afin de demander à Robert quelles sont ses intentions.
En dehors de cette jeune lady, amie de la famille, il y a aussi une certaines Mrs. Carstairs, épouse d’un politicien qui « monte » et qui pourrait bien remplacer Julius Warbeck lorsque celui-ci ne sera plus au poste de ministre des finances.

Plus un invité « insolite », un historien d’origine juive, venu d’Europe centrale pour fuir le régime nazi ; c’est sur l’insistance formelle de lord Warbeck que le brave historien va  assister au repas, car il préférerait rester dans la bibliothèque où il étudie l’histoire de Warbeck Hall.
Inutile de dire que la famille du lord le regarde de travers = que fait cet étranger parmi eux, surtout Robert qui déteste les  Juifs ne lui épargne pas ses remarques acerbes, tout comme d’ailleurs il ne ménage pas les susceptibilités de son oncle qui siège au gouvernement socialiste, il a donc trahi sa caste.
Quant à Mrs. Carstairs, elle ne peut s’empêcher de parler à tort et à travers, il est vrai que c’est son aplomb qui a mené son époux où il en est.

Julius Warbeck est accompagné d’un garde du corps, imposé par le gouvernement et il y a aussi dans le manoir une jeune personne mystérieuse, dont le majordome tente tant bien que mal de cacher l’existence aux autres.

Le dîner de noel se poursuit donc dans une ambiance semi-tendue, que Mr. Bottwick, l’historien, parvient à temporairement détendre par une comparaison entre la pêche et les relations amoureuses. Il est vrai qu’il adore apprendre les subtilités de la langue anglaise et du comportement britannique, tellement soucieux des conventions.
Au moment de célébrer minuit et noel, Robert - fortement éméché - ouvre la fenêtre sous prétexte que la tradition veut que l’on fasse « entrer noel dans le foyer » - il y fait surtout entrer la tempête de neige qui sévit depuis le matin. Lorsqu’il finit son verre de champagne, Robert Warbeck s’écroule. Mort ! empoisonné au cyanure.

A cause de la tempête, le manoir est totalement isolé, le téléphone est coupé. Il n’est  pas possible de prévenir la police. Il incombe donc au sergent chargé de la sécutiré de Julius Warbeck de mener l’enquête préliminaire en attendant que les routes se dégagent.
Pour le sergent il ne fait aucun doute que l’assassin se trouve parmi eux ! il n’y a  pas que la neige qui jette un froid sur la petite réunion.

Il va falloir à présent éviter d’annoncer la nouvelle brutalement au vieux lord, pour le coup cela l’achèvera.
Le meurtrier - qui est  bien dans la maison - n’a pas eu  ce scrupule puisque l’on trouve lord Warbuck mort au matin de noel.
Il ne sera hélas pas le dernier mort de cette histoire dont la résolution sera due à notre sympathique historien et William Pitt le jeune, et leur connaissance approfondie des lois britanniques sur les héritages.

Je me suis littéralement régalée avec ce polar de facture tout ce qu’il y a de plus classique dans le style « cozy mysteries » à l’anglaise, dans la tradition – comme l’a parfaitement souligné Teki que je remercie pour cette lectured’Agatha Christie. Mais aussi, pour moi, de Patricia Wentworth.

Un court roman, de peu de pages, lu très rapidement car il est impossible à lâcher une fois entamé.

On y trouve tous les ingrédients des polars à l’anglaise = un vieux manoir appartenant à une famille que les temps ont appauvrie, un fidèle butler soucieux de préserver le maître qu’il sert depuis toujours, une jeune femme amoureuse, un jeune futur lord parfaitement odieux, une vieille dame agaçante de bavardages et propos surabondants, un membre influent de la politique britannique, qui s’oppose à l’odieux héritier par ses convictions politiques. Avec en plus, un garde du corps menant l’enquête à défaut de policier disponible, une jeune femme mystérieuse qui possède un secret qui servira de catalyseur à cette histoire.

Et surtout, mon préféré dans cette histoire, l’historien britannique d’adoption, qui grâce à sa connaissance des lois britanniques sur les héritages va résoudre tout cela avec une ingénuité amusante.

En prime, il s’agit d’une intrigue en « chambre close » puisque le manoir est temporairement isolé du monde – on se croirait presque dans « And then they were none » de Dame Agatha.
Encore une histoire qui donne raison à mon cher Hercule Poirot sur son opinion de noel.

Je n’ai pas été surprise que ce soit les lois britanniques qui aident à résoudre cette énigme puisque Cyril Hare est le pseudonyme de A.A. Gordon Clark, juriste anglais ayant décidé de se baser sur ses connaissances des lois pour offrir d’excellents polars à son public.

A découvrir ab-so-lu-ment.

un autre avis chez desmotsetdesnotes 

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Commentaires
L
"il est impossible à lâcher une fois entamé"<br /> <br /> <br /> <br /> Tout à fait d'accord. Ce livre incarne pour moi une sorte de perfection du roman policier anglais, par l'ingéniosité de l'intrigue, l'écriture précise, l'atmosphère feutrée et le regard très ironique posé sur le système de classes britannique (tout le monde en prend pour son grade, et le fait que ce soit un étranger qui résolve le mystère grâce à sa meilleure connaissance de l'histoire et du droit anglais n'est pas anodin) Le lire en parallèle avec La Mystérieuse Affaire de Styles, dont il est en quelque sorte le pendant cynique, est très révélateur de l'évolution du genre et des mentalités pendant la période.
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L
Tout ce qu'il me faut pour les quelques jours de congé entre Noël et Nouvel-An. Je le note et espère le trouver en anglais. Merci !
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T
Tout a fait d'accord, un roman à lire sans hésiter !!<br /> <br /> <br /> <br /> "fête se terminant parfois bien" J'adore le "parfois :lol:
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A
Bon, bon, c'est bien noté, à ne pas lire la veille de Noël peut-être ? ;-)
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