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mon bonheur est dans la ville
4 octobre 2014

DEATH IS A LONELY BUSINESS, de Ray Bradbury

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Titre français = La Solitude est un cercueil de verre

A Venice California, vers 1950,  le jeune auteur – fauché  mais talentueux – gagnant misérablement sa vie en vendant des histoires de science-fiction  ou fantastique aux quotidiens spécialisés qui veulent bien de lui. Dans le quartier on l’aime bien – les vieux habitants l’ont surnommé « The Nut » (c.à.d. le Dingue) pour son côté farfelu, à côté de ses pompes, et sa manie d’hurler sa joie  par la fenêtre lorsqu’une de ses nouvelles est publiée.
Le rêve du jeune écrivain est d’écrire LE roman qui changera sa vie. Pour l’instant il se morfond car il est souvent sans le sou, la femme de sa vie est en stage d’archéologie quelque part au fin fond du Mexique. Un soir, revenant chez lui, un inconnu monte dans le même tramway prononçant d’une voix sépulcrale « Death is a lonely business » (la mort est une affaire solitaire - ou la solitude est un cercueil de verre, comme le dit la traduction) ! 
Il va d’ailleurs répéter cela plusieurs  fois, laissant un malaise chez notre jeune auteur, fauché mais talentueux. Son imagination fertile brode bien sûr autour de cette lugubre rencontre.
Au bout de la jetée, dans l’une des cages du vieux cirque à l’abandon, dans l’ancien wagon des fauves, notre jeune auteur, fauché mais talentueux auteur (on ne vous le répétera jamais assez), trouve le corps d’un vieil homme, l’un de ses vieux amis. 

L’inspecteur Elmo Crumley, grand amateur de jardinage, conclut à une noyade accidentelle, mais notre jeune auteur (etc etc) n’y croit pas, selon lui quelqu’un s’est mis en tête d’éliminer tous les vieux habitants de Venice California vivant dans son quartier, autour de la vieille jetée.
Cette théorie agace l’inspecteur Elmo Crumley, déjà qu’il n’aime pas les détectives amateurs, mais alors celui-ci a réellement le don de l’énerver grave !
L’ennui c’est qu’il pourrait bien avoir raison notre auteur car bientôt c’est la « dame aux canaris » que l’on retrouve morte. Vu son âge, ce serait plutôt ça qui l’a tuée, mais son visage reflétait une grande frayeur – pour le jeune auteur, fauché mais talentueux, c’est un meurtre = quelqu’un s’est approché du lit dont elle ne pouvait plus bouger et l’a fait mourir de peur !

Et que penser de la disparition de Cal, le pire  coiffeur que la terre ait porté, disparu tout juste après avoir coiffé notre jeune auteur. On ne retrouve pas le corps – l’inspecteur soupçonne un peu le jeune auteur, après tout  si on le coiffait aussi mal, il aurait aussi envie de tuer.

Notre jeune auteur, fauché mais talentueux, rêve d’égaler Raymond Chandler et Dashiell Hammett, mais ses théories un peu foireuses il faut bien le dire continuent à agacer profondément l’amateur de jardinage cum lieutenant de police. Pourtant, sil l’on n’y prend garde, il ne restera bientôt plus un seul vieil ami de notre auteur – sont-ils donc tous amenés à disparaître comme la vieille jetée et l’ancien parc d’attraction ?
La superbe  actrice Constance Rattingam, éblouissante star des années 20, ne le veut pas – elle protège son amie Fannie, l’ex-soprano devenue obèse et ne quittant plus son appartement. Celle-ci  aussi a très peur, car souvent elle sait que quelqu’un se trouve dans la porte et la regarde. Qui est cet étrange personnage, qui apparaît et disparaît ?

Quel savoureux petit polar que ce roman de Ray Bradbury, plus célèbre pour ses romans de science-fiction que pour ses polars.  Les éditeurs les trouvaient « simplets », mais depuis la renommée de Bradbury en tant qu’écrivain de science-fiction, pourquoi ne pas rééditer ses romans policiers, un peu teintés de fantastique, comme celui-ci. (entendez-vous le son du tiroir-caisse au fond des maisons d'édition ?)

Le polar est écrit à la première personne, le narrateur étant notre jeune auteur fauché mais talentueux, l’alter ego littéraire de Ray Bradbury, vous l’aurez compris.
Il est charmant de naïveté et touchant dans son acharnement à tenter de convaincre l’inspecteur Crumley du bien fondé de ses théories = ses vieux amis sont en danger. Crumley lui rappelle qu’à l’âge qu’ils ont, mourir est assez prévisible !

La galerie des portraits de ces vieux originaux, brossée par Ray Bradbury est à la fois hilarante et touchante car la vieillesse n’est pas toujours plaisante, même si les vieux en rigolent entre eux.
Du coiffeur Cal (le disparu) ayant joué du piano avec Scott Joplin jusqu’à un certain Schrank, cartomancien, numérologue, psychologue, etc. en passant par Constance Rattingam et Fannie la soprano, sans oublier le propriétaire du vieux cinéma abandonné qui adore donner des séances particulières à son jeune ami.
Tous sont réellement bien typés et Bradbury les entoure d’un halo de mystère et de fantastique.

Ce roman est dédié, par Ray Bradbury, à ses idoles de polars Raymond Chandler, Dashiell Hammett, Ross McDonald.

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Commentaires
A
Je ne savais pas non plus que Ray Bradbury avait écrit des polars. :-) J'avoue que je me laisserais bien tenter.
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:
Chic, une nouvelle idée de lecture :) Je te souhaite une très belle journée
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M
Qu'il ne serait pas en VO, que je me laisserai tenter ( je découvre aussi, évidemment, que Bradbury a écrit du polar )
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M
Tu l'as lu en VO! Bravo!
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C
Je l'ai mis dans ma liste d'envie pour les livres électroniques :) Je ne savais pas qu'une Déesse disait merci ...
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