Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
mon bonheur est dans la ville
31 août 2014

THE LABOURS OF HERCULES, d'Agatha Christie

Sans titre 1

RELECTURE

Titre français = les Travaux d’Hercule

C’est après avoir regardé le téléfilm de la dernière saison de « Poirot » que j’ai eu envie de relire le roman qui présente quelques histoires assez ludiques, après un prologue plein d’humour.

Je n’ai pas tellement  apprécié cette adaptation d’ailleurs  – à mes yeux – l’une des moins réussie de toute la série.
Seulement 5 (cinq) des 12 travaux sont adaptés, tout cela en un seul épisode d’une heure trente –
Alors que dans l’ensemble de la série, on peut dire qu’un effort a été effectué pour rester aussi fidèle  que possible aux écrits de la duchesse du crime, ici les scénaristes ont fortement dévié des originaux, en ne gardant que l’essence même de l’histoire =  les 12 travaux, dans la version télévisée, sont une série de peintures exécutées par Rubens et volées.
Suite au meurtre atroce d’une jeune femme à une soirée, Hercule Poirot se retrouve dans un hôtel de montagne, où il doit se reposer après ce choc car il s’en veut de cet assassinat. Dans cet hôtel se retrouvent une série de protagonistes, tous plus ou moins liés par leurs histoires, ce qui n’est absolument pas le cas dans le roman.

Après cette longue parenthèse à propos du téléfilm, revenons à la série de nouvelles littéraires – un genre que j’aime beaucoup. 

En prologue, un médecin ami d’Hercule Poirot se moque gentiment de son envie, à Poirot,  de se retirer des affaires, éventuellement d’avoir un jardin pour y faire pousser des cucurbitacées.
Dans la conversation, le docteur lui parle de son prénom et de son homologue de la mythologie, qui réalisa douze importants travaux.
Un peu vexé, Hercule Poirot réalise qu’il y a une lacune dans son savoir – ayant consacré toute sa vie à la poursuite de criminels, il n’a guère eu le temps de lire les grands classiques.
Il achète donc un impressionnant volume dans lequel il découvre les douze travaux d’Hercule – un Hercule qu’il n’apprécie que modérément = tout en muscles, rien dans le cerveau, au contraire de lui, Poirot, qui est tout cerveau.

La seule chose qu’il apprécie chez  le « gros-bras », est le fait qu’il se met au service de la société – notre Hercule omet donc le côté buveur, brailleur, querelleur, coureur de jupons du dieu grec et décide, avant de prendre sa retraite,  d’effectuer lui aussi 12 travaux, de manière imitant symboliquement les travaux de son homologue.

The Nemean Lion – un riche homme d’affaires connu convoque Poirot, car le pékinois de son épouse a été enlevé et restitué le soir même que ladite épouse ait  payé une rançon importante. Du coup, Poirot se demande ce qu’il vient faire là – mais l’homme d’affaires lui confirme qu’une de ses relations a eu le même problème, dans les exactes conditions.
Le pékinois étant une version lilliputienne d’un lion, Poirot accepte ce premier travail d’Hercule. Il a d’ailleurs rapidement expédié l’affaire, mais avec un petit coup de théâtre final auquel personne ne s’attend.
Mon avis – faites confiance à Hercule Poirot pour nous offrir un rebondissement, alors qu’il s’occupait d’une affaire en soi assez anodine.

The Lernean Hydra – un médecin d’un village de province vient trouver Hercule Poirot dans l’espoir que ce dernier pourrait l’aider à propos des rumeurs qui courent sur la mort de son épouse. Depuis un an, les habitants de la petite ville se détournent de lui, ne viennent plus le consulter – la rumeur serait qu’il aurait empoisonné son épouse qui souffrait de problèmes d’estomac sérieux et était une femme au caractère difficile. De plus il a hérité.
Poirot estime que les rumeurs sont comme l’hydre de Lerne = lorsqu’on coupe une tête, il en pousse aussitôt deux autres – il faut donc couper la tête principale. Pour ce faire, Poirot se rend en province et rencontre les personnes concernées par l’affaire. Faut-il « chercher la femme » comme le dit la rumeur ?
Mon avis – une solution totalement évidente, dès le départ – confirmé par mon Hercule.

The Arcadian Deer – l’automobile de Poirot tombe en panne un soir d’hiver dans un patelin au nom imprononçable. Pas content notre détective, d’autant plus qu’à l’auberge, ils ne sont pas pressés de le servir. Finalement il a obtenu gain de cause et pendant qu’il digère un repas, pas des plus appétissants, le jeune mécanicien du garage où se trouve le véhicule vient le trouver et lui demande de retrouver la demoiselle de compagnie d’une célèbre ballerine. Ils passèrent une romantique journée au mois de juin et puis, soudain, Nita a disparu. Le mécanicien est beau comme un dieu grec et il fait penser au berger d’Arcadie, amoureux d’une biche aux pieds d’airain, qui gracieusement fuit devant le berger.
Hercule Poirot, qui jusqu’à présent préfère utiliser ses petites cellules grises au fond d’un fauteuil, décide de retrouver la jeune fille et pour ce faire, il passe par plusieurs pays d’Europe, jusqu’à ce qu’il arrive en Suisse.
Mon avis – une jolie histoire romantique, où Poirot joue un rôle qu’il adore = celui de Cupidon, mais pas de réel suspense. 

The Erymanthian Boar – puisque son labeur précédent l’a mené dans les Alpes, Hercule Poirot se dit qu’autant en profiter pour faire un peu de tourisme. Il prend le funiculaire pour arriver à un certain point de vue, mais le contrôleur des billets l’a reconnu ; il s’agit d’ailleurs d’un chef de la police suisse et il lui glisse incognito un petit mot. Un certain Marrascaud, un criminel recherché par les polices européennes – un homme sans scrupules, un véritable sanglier qui, comme le sanglier d’Erymanthe,  fonce sans se soucier d’autrui.
Sur place, il y a en principe un assistant du commissaire ; dans le funiculaire il est évident que se trouvent 3 complices de Marrascaud. Ainsi qu’un sympathique mais bavard touriste américain et une jeune et belle veuve qui ne souhaite parler à personne.
Ainsi qu’un médecin, réfugié juif. L’hôtelier est assisté du cuisinier et son épouse, qui lui confirment qu’un garçon servait à table récemment, mais il a dû être renvoyé car on n’a plus aucune trace de cet homme. Qui parmi ceux qui sont présents dans l’hôtel pourrait être Marrascaud ? Même Poirot est perplexe.
Mon avis – Poirot n’est jamais perplexe très longtemps, même lorsqu’il trébuche sur un cadavre, à la recherche d’un meurtrier et qu’il est lui-même menacé. Fort suspense ici, dû au huis-clos de l'hôtel coupé de tout par un accident du funiculaire. Une sorte de mystère en chambre close.

The Augean Stables - un torchon de presse a décidé de traîner un politicien en vue dans la boue – son gendre qui a repris le flambeau du parti vient trouver Poirot avec le premier ministre afin de demander de l’aide.
Le gouvernement ne se relèverait pas d’un tel scandale – lorsque Poirot va trouver le directeur du torchon, ce dernier fait le malin et lui dit qu’il ne cèdera pas au chantage de Poirot, il publiera ce qu’il sait. Il est évident qu’ il faudrait un grand nettoyage, comme celui des écuries d’Augias. Un des protagonistes ne dit-il pas que pour nettoyer cette affaire, il faudrait pratiquement détourner la Tamise tant cela remue de la boue.
Avec l’aide de l’épouse du gendre, Hercule Poirot va provoquer ledit grand nettoyage.
Mon avis – très astucieux et la presse à scandales actuelle n’a décidément rien inventé !

The Stymphalean Birds – un jeune sous-secrétaire d’état britannique a une brillante carrière qui s’ouvre devant lui. En vacances dans un petit pays de l’est de l’Europe, il fait la connaissance d’une charmante jeune femme et sa mère. Harold Waring et Mrs. Clayton sympathisent et un tendre sentiment s’installe. Hélas, par la mère de la jeune femme, il apprend qu’elle est mariée à un ivrogne qui refuse le divorce et qui est d’une jalousie féroce. Sont également dans ce joli lieu de vacances, 2 sœurs du pays, qui hélas n’ont rien pour plaire physiquement et leur regard donne souvent froid dans le dos. Quelques jours plus tard, débarque le jaloux, et c’est le drame. Elsie Clayton pour se défendre frappe son époux à la tête, dans sa chute il meurt. Pour aider à étouffer le scandale, la mère de Mrs. Clayton lui propose de graisser la patte à la police, après tout dans ces petites républiques tout le monde est corrompu, non. Le jeune Waring accepte de payer, puis part en promenade. Là il rencontre Hercule Poirot et lui raconte toute sa lamentable histoire. Comment va-t-il donc s’en tirer ? il est tellement convaincu que les responsables du drame sont les deux dames polonaises au physique aussi déplaisant.
Mon avis – comme celui de Poirot = ne jamais se fier aux apparences 

The Cretan Bull une jeune lady, désespérée, vient trouver Hercule Poirot parce que son fiancé a rompu leurs fiançailles car il est persuadé d’être fou et il ne veut pas lui faire du mal physiquement. Après tout, n’a-t-il pas déjà égorgé des moutons pendant ses crises de somnanbulisme….
Poirot se rend en province, au manoir du fiancé où se trouvent le père du jeune homme et son parrain, ainsi que le jeune Hugh. Tous trois disent à Poirot qu’il perd son temps car Hugh ne reviendra pas sur sa parole. Pour son père comme pour son parrain il a agi honorablement. Après que le jeune Hugh ait parlé de ses cauchemars et malaises physiques, Hercule Poirot est persuadé que c’est le jeune homme qui est en danger.
Mon avis – encore une fois, c’était prévisible – mais Hercule a mis plus de temps que moi à comprendre.

The Horses of Diomede – Un jeune médecin, ami de Poirot, l’appelle au secours. Il se rend sur les lieux de l’appel et découvre un lamentable spectacle ayant suivi une party. Il y trouve aussi une jeune femme, Sheila Grant, à qui il est évident qu’on a fait prendre de la cocaïne. Le médecin, qui est amoureux de la jeune fille, est convaincu qu’elle trempe dans un trafic pas très net dont le responsable serait un certain Hawker. D’ailleurs Sheila n’est pas à l’aise en présence de Poirot. Celui-ci se rend dans le Mertonshire, où il découvre le général Grant, dont Sheila est l’une des filles. Elles sont quatre, totalement indisciplinées et le père, veuf,  est incapable de s’n occuper ; de plus il est cloué dans son fauteuil par un abominable accès de goutte. Hercule Poirot se fait inviter à l’une des soirées, pour regarder tout ce petit monde de près.
Mon avis – Hercule à la rescousse de 4 ravissantes créatures, indisciplinées et fréquentant des gens pas sérieux.

The Girdle of Hyppolitta – la célèbre toile de Rubens « la ceinture d’Hyppolite » a été volée chez un riche collectionneur. Qui demande l’aide de Poirot et non de la police. Le détective accepte, mais est également intrigué par la disparition d’une jeune fille de 15 ans, en route pour Paris, avec d’autres jeunes filles, afin de faire partie d’une école d’art particulièrement renommée. La gamine a été récupérée, ne se souvient absolument plus de ce qui lui est arrivé à partir du moment où elle voulait rejoindre le compartiment avec ses copines. Cette affaire est aux yeux de Poirot nettement plus intéressante que la disparition du petit tableau.
Mon avis – intrigue un peu faible, mais divertissante.

The Flock of Geryon – Hercule Poirot retrouve Miss Amy Carnaby, rencontrée au cours de l’affaire du « Lion de Némée ». Poirot ne peut s’empêcher de la taquiner surtout lorsque la sympathique dame lui dit qu’elle se retrouve parfois à élaborer des hold-ups qui ont tout pour réussir. Cela amuse beaucoup Poirot qui confirme qu’elle est très astucieuse et ferait un criminel de génie. Cela n’amuse absolument pas la brave dame qui lui demande s’il pourrait éventuellement l’utiliser pour ses enquêtes. Et pourquoi pas lui dit Poirot !
Encouragée, Miss Carnaby lui parle alors d’une de ses amies, riche, qui semble être tombée dans les griffes d’une secte. Dont font partie beaucoup de dames ayant du bien et léguant tout au gourou. 3 d’entre elles sont déjà mortes dans des circonstances « normales », mais pour Miss Carnaby, ce n’est pas normal. Comme elle, Poirot ne croit pas aux coïncidence, elle va donc devenir un membre de la secte.
Mon avis – méfions nous des sectes new age. Avec parmi les membres de la secte, quelques personnages savoureux. Bon suspense également.

The Apples of the Hesperides – un collectionneur richissime demande à Hercule Poirot de retrouver une coupe en or, magnifiquement ornée d’un arbre avec des petites pommes en rubis et émeraudes, une coupe ayant appartenu aux Borgia, une œuvre probable de Bellini. Le collectionneur a acquis la coupe lors d’une vente aux enchères. Le soir même elle fut volée, ainsi que d’autres objets. Entretemps, le voleur est mort et personne ne sait où se trouve la coupe.
Mon avis – une belle histoire, très morale. N’oublions pas que Poirot est un fervent catholique et donc  la morale, il aime ça.

The Capture of Cerberus – pour son dernier labeur, notre détective retrouve la superbe comtesse Rossakoff, son grand amour. Un peu moins superbe avec 20 ans de plus et para-ît-il, enfin assagie. Elle ne vole plus, enfin pas vraiment.
Elle est à présent la propriétaire d’un cercle privé nommé « l’Enfer », l’une des boîtes les plus à la mode de Londres. Poirot y fait la connaissance de la future bru de la comtesse, une jeune intellectuelle, avec diplôme de psychiatrie, qui analyse tout le monde et semble prendre plaisir à  s’enlaidir ! A l’entrée du club, un dogue, assez impressionnant, à qui il faut jeter un biscuit pour chiens, comme on paie le fameux Cerbère aux enfers.
Le club de la comtesse est dans le collimateur de la police car on y suspecte un trafic de drogue et bijoux.
Mon avis – tout comme Poirot, on espère que l’excentrique comtesse soit aussi innocente qu’elle le prétend. Un autre suspense pas trop mal ficelé.

Dans l'ensemble, certaines de ces intrigues policières étaient un peu faibles, mais les 12 nouvelles sont divertissantes.

12-travaux-hercule

Publicité
Publicité
Commentaires
A
A trouver de toute urgence en ce qui me concerne (je ne l'ai pas encore dans ma PAL). Poirot qui se lance dans 12 travaux = un bon moment de lecture en perspective. :-D
Répondre
S
:oops" = il faut lire "j'aime bien ce ...." - une partie du mot est resté dans l'ordi ;)
Répondre
L
Clairement pas mon A. Christie préféré. En fait, je n'aime pas trop ses nouvelles (les Marple sont faibles aussi, à mon avis).
Répondre
C
Heureusement que tu es là pour me traduire le jeu de mot avec les 12 travaux, l'homonymie. Je n'avais même pas compris.<br /> <br /> Je me demandais aussi, comme tu es un peu spécialiste, dans quel contexte Agatha Christie publiait des nouvelles. Est-ce qu'elle paraissait d'abord en magazine puis après en livre ou tout de suite en livre ? (j'ai compris que pour celui-ci c'était en livre mais pour Miss Marple, il y en a en livre et d'autres séparées).<br /> <br /> Pour ce livre-ci, est-ce qu'il y a des transitions entre les douze travaux ou tout est dans le prologue ?<br /> <br /> J'arrête mes questions pour aujourd'hui. Bonne journée
Répondre
M
L'avantage pour moi avec A Christie, c'est que je peux relire tous ses livres à distance car j'oublie régulièrement ses histoires et surtout comment elles se terminent. Bravo pour la lecture en VO!
Répondre
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 85 197
Archives
Derniers commentaires
Publicité