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mon bonheur est dans la ville
19 août 2014

MAGIC IN THE MOONLIGHT, de Woody Allen

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Titre français (Europe) = idem

Titre français  (Québec) = Magie au clair de lune

Stanley Crawford, alias Wei Ling Soo,  illusionniste brillant, crème de la crème suivant ses propres dires, et caractère insupportable – un perfectionniste grincheux s’il en fût jamais. A la fin de l’un de ses spectacles à Berlin, il est contacté par son copain d’enfance Howard Burkan, illusionniste comme lui, venu lui demander de l’aider afin de démasquer Sophie Baker, une jeune médium, communiquant avec l’au-delà. Elle réside dans une villa du sud de la France, chez les riches Catledges =  la maman tient absolument à entrer en contact avec son défunt mari et  surtout financer un institut de parapsychologie, dont la mère de Sophie énumère allègrement les dépenses.
Le fils, Brice, a l’intention d’épouser Sophie, quant à sa sœur, mariée à un psychanalyste, elle redoute de voir sa mère tombée dans les griffes de deux arnaqueuses.

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Le défi plaît à Stanley et le voilà en route vers le sud de la France, où il résidera chez sa tante Vanessa, une adorable vieille dame, pleine d’humour et d’énergie. Qui trouve d’ailleurs la jeune Sophie très sympa.

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Crawford se met donc à rechercher les défauts de la cuirasse chez la jeune médium, qui le traite avec la même ironie qu’il ne la traite. Il n’hésite pas à se moquer du manque de culture de la demoiselle américaine, issue d’un milieu pauvre, ayant consacré son temps à survivre plutôt qu’à lire.
Cynique et rationaliste, soutenu en cela par une fiancée à Londres, Stanley n’imagine même pas qu’il puisse y avoir « autre chose » - c’est donc totalement incrédule qu’il assiste aux séances où Mrs. Catledge communique avec son mari.

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Ce n’est pas parce qu’on est un grincheux cynique et mécréant que l’on est à l’abri d’un joli sourire – peu à peu Crawford réalise qu’il aime bien passer du temps en compagnie de la médium, et qu’il n’arrive vraiment pas à la débouter malgré tous ses louables efforts. Lorsqu’ils sont ensemble chez tante Vanesse, Sophie Baker dévoile quelque chose de sa tante que personne ne connaît en dehors de sa tante et lui.
Serait-elle donc une vraie médium ?

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Comme j’adore Woody Allen (je me répète, je sais), je ne suis pas objective à propos de ses films – et je reconnais que ces derniers temps, il a plutôt tendance à nous offrir des comédies romantiques teintées d’humour, parfois sarcastique – mais les critiques en général lui reprochent de ne plus être aussi incisif et cinglant qu’à ses débuts.
Peut-être s’adoucit-il en vieillissant ? 
Pourquoi d'ailleurs son style ne changerait-il pas un peu ? après tout, nous changeons tous, tout est changement dans la vie, rien n'est permanent, pourquoi dès lors un créateur n'aurait-il pas le droit de modifier son style ? parce qu'il DOIT répondre aux attentes du public ?
Là je dis NON, il doit répondre à ce qu'il attend de lui-même, à ce qu'il veut crééer.

Il ne faut toutefois pas oublier que Woody Allen est un homme qui aime les illusionnistes (d’ailleurs n’est ce pas la fonction première d’un cinéaste ou d’un écrivain = nous faire croire pour quelques heures à ce que nous voyons à l’écran ?)
Il nous l’a montré dans « Scoop », où il est un illusionniste pas très bon, qui part à la chasse au meurtrier, et où finalement il rencontre la mort. Même chose avec « le Scorpion de Jade » où il est un journaliste totalement incrédule.

Cependant, si l’on écoute bien les propos de Stanley , brillamment interprété par Colin Firth, faut-il le préciser, on retrouve les habituels grincements de dents de Woody – en ce qui concerne la mort et ce qui existe – ou pas – après celle-ci. Cela nous vaut quelques savoureuses diatribes sur les croyances des gens, prêts à gober n’importe quoi.
En tout cas, nous avons droit à quelques répliques sur le monde réel et le monde métaphysique, l’illusion de l’après-vie ou pas, qui valent leur pesant d’or.
Dans ce rôle de l’illusionniste devant démasquer une jeune escroc au féminin,  Colin Firth m’a un peu fait penser à Mr. Darcy, au début de l’histoire, lorsqu’il est ce pompeux, arrogant personnage, qui s’adoucit ultérieurement mais qui professe un profond mépris pour ceux qui ne sont pas de sa classe.

Il est touchant lorsqu’il s’adoucit face à Emma Stone,  la charmante mais peu crédible médium, communiquant avec l’au-delà.
La séance organisée pour appeler le mari de la richissime Mrs. est un petit modèle d’ironie à propos de ce type de situation.

La mère de Sophie Baker, jouée par Marcia Gay Harden, qui défend sa fille (son patrimoine surtout) bec et ongles face à Stanley, qu’elle trouve profondément antipathique, ce qui est d’ailleurs réciproque.
L’ami de Stanley et de la famille est interprété par Simon McBurney à qui j’ai trouvé des petits airs de Roddy McDowall.

La crédule Mrs. Catledge est jouée par Jacki Weaver et son insupportable fils, qui bêle plus qu’il ne chante et qui joue de l’ukulélé comme un pied, est fort bien interprété par Hamish Linklater.

Celle que j’ai préférée entre tous, est Eileen Atkins, la tante de Stanley, une tante pleine d’humour caustique à l’égard de son neveu préféré – qui n’hésite pas à le mettre en boîte.

Bien que le personnage de Stanley soit un vrai misanthrope grincheux par excellence, ce film est « Grincheux non admis ».
On sourit plus que l’on ne rit aux éclats, mais on passe un  agréable moment de détente, avec de jolies images du sud de la France et des costumes joliment étudiés.
Sans oublier la musique chère à Woody Allen = le jazz hot.

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Commentaires
T
Ah peut-être un Woody Allen que je pourrais regarder !!<br /> <br /> (moi qui n'aime pas du tout le Woody ;) )
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D
Bonjour sheherazade2000, le film ne sort que le 22 octobre 2014 à Paris, il va falloir s'armer de patience. Merci pour ce billet. Bonne après-midi.
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M
J'aime beaucoup Woody Allen aussi et ne me souviens pas d'avoir été déçue mais je n'ai pas vu tous ses films non plus. Celui-ci par exemple qui pourtant ne me semble pas mal du tout!
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L
Je regarde toujours un Woody Allen avec plaisir. J'ai mes préférés bien sûr (dont "Broadway Danny Rose", "Maris et femmes" et "Le rêve de Cassandre") mais je suis rarement déçue. Le seul que j'ai trouvé vraiment nul, c'est "Midnight in Paris".
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M
Il a l'air vraiment pas mal ce film et tout à fait l'époque que j'aime.
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