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mon bonheur est dans la ville
2 août 2014

LA PASSION DES FEMMES, de Sébastien Japrisot

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Cela commence sur une plage de Bretagne, face à l’océan. Le jeune homme, qui se définit lui-même comme « obstiné » ou « protégé par une étoile », git là sur cette plage, le polo blanc ensanglanté, suite à la salve de chevrotine qu’une jeune femme lui a envoyée.

Huit femmes ont traversé 13 années de sa courte vie, mais qui était-il vraiment ? pour Emma, la jeune mariée qui l’aida à fuiir, il s’appelait Vincent.
Pour Belinda, au cœur de midinette,  l’une des prostituées de la « Reine de Cœur », une maison close, il fut Antoine (Tony, il préfère). Zozo, la prostituée noire, pas si noire que cela, le cacha aussi.
Puis ce fut Frou-Frou, star holliwoodienne,  vivant sur le yacht de son producteur ; pour elle, il fut Frédéric – mais toujours caché puisqu’il est un repris de justice, ayant fui puisque  condamné à mort pour un crime qu’il n’a pas commis.
Sur ce même yacht il y a Toledo, infirmière américaine qu’il retrouve sur une plage, quelque part autour de la Birmanie – où survit aussi la petite Japonaise Yoko,  véritable modèle de résilience. Avant de s’embarquer, il  y eut Caroline, une jeune veuve. Et enfin, Marie-Martine, l’avocate qui s’occupe de lui, Christophe, puisque c’est son prénom.

Acharné à sa perte est l’ex-adjudant Malignaud, une vraie bête, devenu général – et parce qu’il est devenu aussi  puissant au cours de ces 13 années, le procès de Christophe est forcément pipé. 
Tout le monde est d’accord là-dessus, même son épouse légitime,  Constance, la bien-nommée, qui s’est battue pour qu’il puisse la retrouver ainsi que leur petite fille.
Marie-Martine, son avocate, qui est tout aussi folle de lui que toutes les autres, devra se résigner = Christophe n’a aucune chance de s’en tirer, d’être reconnu innocent. Certainement pas avec Malignaud à ses basques. 

La fin de ce roman  - qui n’est pas réellement un roman policier, mais plutôt  le portrait d’un  homme qui aime les femmes et ne peut leur résister – la fin donc est une totale surprise.
Bien à la manière de Sébastien Japrisot. Dont j’apprécie beaucoup le style d’écriture, sans fioritures mais avec beaucoup d’humour et de vocabulaire.
Non seulement ma surprise fut totale, mais j’ai fait un immense clin d’œil à l’auteur pour la manière dont il m’a trimballée au cours de ces 8 chapitres de femmes, avec un prologue et un épilogue. 

J’ai trouvé certaines des rencontres du jeune homme amusantes  et attendrissantes (Frou-Frou au franc-parler et Yoko, la petite Japonaise qui s’exprime mal en français) – d’autres comme Emma et Caroline, un peu sottes, d’autres encore totalement agaçantes comme Belinda et Toledo, sans parler de Marie-Martine et ses bourdes d’avocate.
Mais chacune à sa manière fait preuve de courage et de détermination à cacher le jeune homme, avec l’espoir de se le garder – mais peut-on emprisonner le vent ?
On se laisse simplement emporter par lui et par ces huit versions différentes d’une même histoire.

Bonnes descriptions d’ambiances aussi – notamment sur l’île perdue au milieu du Pacifique. 

Chaque chapitre est le témoignage d’une femme, dont il porte le nom,  pour le dossier de l’avocate – avec le chapitre suivant qui démolit parfois le témoignage précédent.
Avec une fin, comme je l’ai dit, qui est une vraie surprise, une bonne  !

Un livre pour voyager et se faire balader.
Merci à Manu, grâce à qui j’ai passé un bon moment de lecture.

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Commentaires
A
Décidemment, Japrisot a l'art d'écrire des conclusions imprévues. ;-)<br /> <br /> J'ai lu "Compartiment tueurs" grâce à toi et j'ai adoré. Ca m'a rappelé "Le troisième homme".
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K
Coucou Niki<br /> <br /> Ce livre me tente d'autant que j'aime bien cet auteur<br /> <br /> Bises et bon dimanche soir<br /> <br /> <br /> <br /> Béa kimcat
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M
J'avais aimé ce roman (et zut, je ne me souviens plus de cette fin, mais bon, je n'ai pas le temps de relire !)
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A
C'est une valeur sûre cet auteur, il ne déçoit jamais.
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