MURDER MOST FOUL, de George Pollock

Titre français = Lady Détective entre en scène

Scénario de Jack Seldon, d’après la pièce de David Pursall et très ibrement adapté de « Mrs. McGinty’s Death »  d’Agatha Christie

Mrs. McGinty, barmaid, ex-comédienne de seconds rôles au théâtre,  a été retrouvée pendue par le constable qui faisait sa ronde. Comme il a trouvé le locataire de McGinty tentant de la dépendre, la conclusion fut  rapidement expédiée =m c’est lui le coupable. Le jury conclut également au verdict de culpabilité lors du procès, sauf Miss Marple ; elle affirme haut et fort que ce n’est pas ce pauvre type qui est coupable, le procès est reporté et une nouvelle enquête est  ouverte, ce qui déplaît  vivement à l’inspecteur Craddock – encore cette mêle-tout !

Elle commence par faire le tour du patelin avec son habituel complice, Bill Stringer ; ils se font passer pour des brocanteurs et elle entre dans la maison de Mrs. McGinty sous prétexte de vieilleries à donner pour une œuvre charitable. Elle trouve différents programmes de théâtre, à propos de la pièce « Murder She Said », interprétée par la troupe Cosgood. Elle se présente donc auprès du directeur d’une troupe minable ; celui-ci espérant qu’elle lui apportera des fonds, accepte d’engager Miss Marple malgré son manque évident de talent d’actrice, mais lorsque quelqu’un ne vous demande aucun salaire, ne faites pas le difficile !

Pour Miss Marple, il ne fait aucun doute que la morte était un maître-chanteur (féminin = maîtresse-chanteuse ?).
Au sein de la troupe se cache probablement l’assassin puisqu’un de ses membres meurt peu de temps après. Puis c’est elle, Marple, qui aurait dû mourir, mais une autre personne est tuée à sa place – une regrettable erreur ! 

C’est sur scène que le dramatique dernier acte va se jouer !

TRES librement adapté, puisqu’il s’agit avant tout d’une enquête d’Hercule Poirot, et non de Miss Marple.
Ce film réalisé en 1964, non seulement remplace Poirot par Marple, mais qui plus est  certains autres personnages du roman ne figurent pas dans le film, qui fut d’abord une pièce de théâtre. Mieux vaut « oublier » le roman pour apprécier cette adaptation. 

Tout comme Peter Ustinov  « faisait de l’Ustinov » en interprétant Hercule Poirot dans les  6 adaptations des romans de la duchesse du crime, Margaret Rutherford « faisait du Rutherford » en interprétant Miss Marple.
Cette comédienne  au demeurant très sympathique et talentueuse dans des rôles pleins d’humour, était appréciée de Lady Agatha, mais pas en tant que Miss Marple ; Agatha Christie la trouvait totalement mal choisie pour le rôle et je tendrais à lui donner raison lorsqu’on connaît bien le personnage de « miss Marple ».
Iil faut toutefois  reconnaître que Margaret  Rutherford est drôle lorsqu’elle prend ses airs innocents face à l’inspecteur Craddock.
Même si Margareth Rutherfort n’était pas le choix d’Agatha Christie dans le rôle de Marple,  la romancière lui dédicacera son roman « The Mirror Crack’d ».

Dans le rôle de Bill Stringer on trouve l’époux à la ville de Margaret Rutherford, Stringer Davis.  Ce comédien était plutôt typé dans des rôles secondaires.
Le couple était très uni ; Ils ne se quittaient guère, Davis servant non seulement de secrétaire mais aussi d’homme à tout faire à son épouse, afin de la soulager des petits tracas de la vie quotidienne, comme lui faire son thé, répondre au courrier, etc.
Mais aussi accompagner son épouse et la soigner dans les graves périodes de dépression qu’elle connaissait – il fit d’ailleurs ce qu’il put pour que cette maladie ne soit pas étalée à la une des quotidiens, car la comédienne devait alors être temporairement admise en maison de repos.

L’inspecteur Craddock est joué avec humour par Bud Tingwell. Grâce  à l’aide précieuse de Miss Marple, celui-ci va d’ailleurs monter en grade après cette 3^ème rencontre.
Le directeur de la troupe est interprété par Ron Moody et dans la troupe Cosgood figure la charmante Francesca Amis devenue entretemps célèbre dans de nombreuses productions à la BBC.

Certes pas une grande production, comme celles qu’offre désormais la BBC concernant les romans d’Agatha Christie – mais l’un de ces « petits » films britanniques en noir et blanc au sujet desquels  les critiques n’étaient pas toujours très aimables avec ce genre de production mais il ne faudrait tout de même pas oublier que s’amuser est aussi important que réfléchir.

Un film peut et doit être divertissant, parfois aussi  faire réfléchir, mais qui a dit que s’amuser à regarder des personnages loufoques – qui sont cependant de vrais bons acteurs – n’apportait rien ? Contrairement à ce qu’écrivent certains critiques, ce n’est pas trahir un auteur, un roman, une pièce que de l’adapter – si l’accord a été donné, c’est fait, point à la ligne.
Après cela, libre au spectateur d’y aller, ou pas ; d’apprécier, ou pas. Mais si seulement les critiques pouvaient de temps à autre se lâcher et sourire un peu, même au risque de blesser leurs lèvres gercées, ce serait bien.
Non ?

Comments

[Manu]

Ah oui, on a du mal à reconnaître Miss Marple :-)

[Aline1102]

C'est bien vrai que Margaret Rutherford est une Miss Marple bien différente de celle des romans... Mais j'adore l'adaptation du "Train de 16h50" dans laquelle elle joue. Les scènes entre elle et le vieux Ackenthorpe me font toujours bien rire (notamment celle de la demande en mariage).

[CecileSBlog]

Quand j'ai lu les premiers mots de ton billet dans mon lecteur de flux, j'ai cru que tu avais vu Miss Détective. Bien qu'un peu étonnée, j'étais contente, enfin un film que j'avais vu ! Mais en fat, non ... C'est un peu dommage parce que je trouvais que la Miss Marple avait une bonne tête. Mais si elle ne joue pas Miss Marple, c'est un peu embêtant.