L'ABBAYE DU ROUGE-CLOITRE - 1
(une partie de cette petite chronique est adaptée du guide du visiteur - photos personnelles, illustrant la chronique))
Bruxelles, ce n'est pas seulement une grand-place, centre touristique très couru s'il en fût - mais c'est aussi bien d'autres choses comme =
Un écrin de verdure abrite, non loin du centre de Bruxelles, dans l’agglomération d’Auderghem, l’abbaye du Rouge-Cloitre, désormais reconvertie en Centre d’Art et lieu de promenades. Je suis Bruxelloise d’origine, j’y vis depuis toujours et jamais encore je n’avais visité cet endroit qui me semblait particulièrement loin et inaccessible. – comme quoi, on connaît non seulement mal ce que l’on a autour de soi, mais qui plus est on se trompe souvent sur la manière d’y accéder.
J’ai découvert l’abbaye en été, en pleine abondance du feuillage estival, mais j’y retournerai très certainement en automne, car cela doit être tout aussi féerique lorsque la nature décline ses ors et ses bruns –
sur le blog de tania-textes&prétextes, vous pourrez déjà avoir un aperçu de la beauté qui émane des lieux en automne.
Un peu d’histoire
A son origine, le Rouge-Cloître est un lieu fondé par un ermite – Gilles Olivier – qui y construit une cabane en pleine forêt de Soignes. Il a un ami prêtre qui est attiré par les lieux et voudrait s’installer auprès de l’ermite, mais il considère les lieux comme trop humides. Il demanda à la duchesse Jeanne de Brabant le droit de se fixer sur un autre terrain ; autorisation accordée, ils construisirent une nouvelles habitation, sur les lieux mêmes de l’actuelle abbaye. Peu à peu la cabane va s’entourer d’une chapelle et quelques autres bâtiments où peuvent s’installer d’autres ermites. L’ensemble est en bois et torchis et reçoit le nom de « Rode Cluse » (= ermitage rouge).
Les ermites vivaient selon la règle de st-Augustin = pauvreté, chasteté, prière et partage des biens.
Grâce au soutien des familles d’officiers de la duchesse Jeanne, les ermites transformèrent l’ermitage en prieuré – ils reçurent l’autorisation d’agrandir les lieux, ainsi que la construction d’un cimetière.
Il est évident que les lieux portaient à la paix et au recueillement = en pleine forêt, mais étaient également pratiques = bois pour le chauffage en hiver, ou pour la construction. Par ailleurs, les sablons des environs livraient du grès calcaire – matériau de construction – et diverses sources apportaient une eau pure, alimentant les étangs.
C’est au 16ème siècle que le prieuré connut son apogée, mais de la fin de ce siècle au XVII la période de déclin s’amorce, les religieux s’exilèrent (guerres de religion) et le prieuré fur supprimé.
Néanmoins, ce dernier fut reconstruit au 18ème siècle et a pris son aspect définitif, tel que l’on peut encore le découvrir actuellement. Après un incendie, après de vives critiques à l’encontre d’institutions monastiques, un décret supprima certains ordres contemplatifs et le Rouge-Cloître dut payer lourdes contributions auxquelles il ne put faire face.
Le domaine fut vendu par parcelles. En 1796, le prieuré fut définitivement fermé sous le régime français.
Au 19ème siècle, plusieurs industries s’installèrent sur le site = filature, verrerie, blanchisserie, savonnerie, atelier de tailleur de pierre et une forge.
Sans oublier le Grand Hôtel du Rouge-Cloître.
L’église de son côté subit de nombreux dommages et finalement fut ravagée par un incendie en 1895. Le site fut classé en 1959.
ancienne carte postale, offerte par le centre d'art
L’abbaye, comme je l’ai dit, devenue un centre culturel, est également un lieu où l’on organise des stages de vacances pour les enfants = stages artistiques, mais également prise de conscience de la nature, avec ces magnifiques chevaux brabançons.
À suivre …