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mon bonheur est dans la ville
9 juillet 2014

LES MANIPULATIONS DE LA PRESSE AMERICAINE SELON FRITZ LANG - 1

Sans titre 1

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WHILE THE CITY SLEEPS

Réalisé par Fritz Lang, en 1956
Scénario de Casey Robinson, d’après le livre
 de Charles Einstein « The Bloody Spur »

Titre français = La Cinquième Victime »

A New York sévit un tueur en série que la presse va rapidement surnommer « The Lipstick murderer » en raison d’une inscription au rouge à lèvres sur le mur de la victime.

Pendant ce temps, suite à la mort de son père, le nouveau  magnat de la presse, le playboy Walter Kyne, réalise qu’il n’aura jamais l’envergure de son père pour diriger l’empire Kyne = radio, télévision, presse écrite – son père ne l’a jamais intéressé à son travail, acceptant que son fils s’amuse avec femmes, chevaux, voitures, clubs privés, etc.
Walter Kyne n’est pas une lumière mais il a bien compris qu’au sein de son équipe figurent plusieurs personnages prêts à tout pour devenir directeur exécutif = le rédac chef Jon Griffith, un homme intègre, excellent journaliste, mais manquant des  atouts de charme et appuis  qu'ont  ses collègues Mark Loving, ayant de nombreuses relations, et Harry Kritzer, photographe de presse, mais surtout amant de la femme du patron, sans que le patron le sache évidemment.
En conséquence, le nouveau directeur exécutif, son bras droit, sera celui qui aura deviné et livré à la police « le tueur au rouge à lèvres ».

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Dans cette course à la direction, Kritzer pourrait bien gagner puisque la superbe Madame Kyne est prête à tout pour l’y aider, à condition bien sûr qu’elle reste sa maîtresse.
La seule qui n’est pas sollicitée dans la course au sommet est Mildred Donner, pourtant excellente chroniqueuse mondaine – mais c’est une femme !
Quant à Edward Mobley, journaliste et écrivain, ayant obtenu le prix Pulitzer, il n’a nulle envie de se mêler de ce genre d’histoires.
Il préfère, et de loin, faire la cour à la jolie secrétaire de Loving, qui n’a absolument pas l’intention de céder à ses avances hors mariage – or, lui le mariage, pffff merci bien !
Mais c’est bien connu, ce que femme veut ….

On assiste donc à pas mal de petites magouilles, la sulfureuse Mildred va saouler Ed un soir et s’en vanter auprès de toute la rédaction – la superbe épouse de Kyne continue à se rendre chez son amant, qui habite en face de la mignonne Nancy, très en colère depuis que son fiancé ait « faibli » même s’il lui prouve que c’est faux.

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Edward Mobley a eu une idée, acceptée par son ami le lieutenant de police Kaufman = chroniqueur de télé, il s’est moqué en direct du jeune assassin – car il a deviné juste, le spectateur le sait bien d’ailleurs = l’assassin est un homme jeune, qui déteste sa mère et toutes les femmes. Il le brave donc en direct, avec pour résultat que Nancy est dans le collimateur de l’assassin. Heureusement le lieutenant l’a mise sous surveillance, mais cette surveillance suffira-t-elle à protéger la jeune femme ?
Qui enfin gagnera la course au sommet ? C’est Ed Mobley qui aura le dernier mot dans tout cela, mais regagnera-t-il le cœur de sa dulcinée ?

Film-miroir de « Beyond a reasonable doubt », « While the city sleeps » est nettement moins sombre, malgré la présence d’un tueur en série – que le spectateur connaît dès le début du film – le but est de devancer ses actes.
C’est plutôt une comédie dramatique policière qu’un vrai film noir – n’oublions pas que dans le « noir », en principe tout va de mal en pis. Ici on a tout de même quelques moments de répit.
Et pas mal d’humour entre les personnages du conglomérat de presse, dans la vie personnelle des personnages.

Pas mal de cynisme aussi sur la presse en général, sur l’arrivisme et comment être honnête n’est pas vraiment payant.

Cette histoire m’a fait passé un bon moment – John Drew Barrymore, scion des « grands  Barrymore », est parfaitement inquiétant en psychopathe au beau visage mais à l’âme bien sombre. 

Dana Andrews est également écrivain-journaliste, comme dans l’autre film ; ici il est caustique à souhait, parfaitement cynique en phallocrate espérant que la belle de ses pensées soit dans son lit plutôt que la bague au doigt. Ladite belle est jouée avec talent et humour par Sally Forrest.
Dana Andrews, dans ces deux rôles de journaliste-écrivain, n’est pas du tout différent de l’inspecteur de police de « Laura » - ce sont les mêmes facettes de jeu. Il est loin de son rôle, très amusant, du gangster de « Ball of fire », où il avait tout de même quelques expressions faciales supplémentaires.
Néanmoins je doute fort que l’acteur ait eu un jeu très diversifié, car lorsque je le découvris dans « Elephant Walk » aux côtés d’Elizabeth Taylor, il avait toujours cette même expression de visage figé !

Les autres membres des éditions Kyne sont = Vincent Price, parfait en héritier indigne de son père – Thomas Mitchell en journaliste intègre mais manquant de relations et d’élégance – George Sanders, pareil à lui-même, élégant, plein d’humour caustique.
L’excellente Ida Lupino est Mildred Donner, l’éditorialiste qui aimerait bien participer à la course au sommet, mais « n’est qu’une femme ».
Le sympathique lieutenant de police, Kaufman, est interprété par Howard Duff, jeune, que j’ai eu du mal à reconnaître tant, ici,  il est mince et beau. Cet acteur fut aussi menacé au cours de la chasse aux sorcières de MacCarthy.
James Craig est Harry Kritzner, amant opportuniste de l’épouse du chef. Et celle-ci est jouée avec talent par la très belle Rhonda Fleming.

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Le film est également tourné en noir et blanc, ce qui lui donne un petit côté « reportage » - la couleur il est vrai n’aurait rien apporté à cette histoire où la presse et ses magouilles est la grande vedette.
La salle de presse est divisée en autant de bureaux que de chroniques, des cages de verre où chacun voit l’autre et l’observe sans aménité, sans toutefois savoir ce qui se trame.

à suivre...

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Commentaires
M
J'ai aimé tous les F. Lang que j'ai vu, je note bien évidemment celui-là !
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