THE HAUNTED PALACE, de Roger Corman

Titre français = La Malédiction d’Arkham

Scénario de Charles Beaumont (assisté de Francis Ford Coppola), d’après une nouvelle de H.P. Lovecraft

Au 18^ème dans la petite ville d’Arkham en Nouvelle Angleterre, les étranges choses qui se produisent dans la grande propriété (le « palais ») dominant la petite cité. Pour les habitants de la ville, le propriétaire, Joseph Curwen, est plus que probablement un sorcier, voire un démoniste !
Ils n’ont pas entièrement tort, le propriétaire des lieux et sa maîtresse pratiquent d’étranges rituels sur des jeunes filles innocentes.
Une foule en colère se saisit de Curwen, toutefois un ex-fiancé de la belle Hester (la maîtresse) exige qu’on ne fasse aucun mal à la jeune femme.
Du haut de son bûcher (c’est fou ce qu’on brûle comme gens dans les films !!!), Joseph Curwen maudit Arkham et ses habitants – il crie qu’il viendra qu’il quittera sa sépulture pour les hanter et se venger sur les hommes qui l’ont brûlé.

Un siècle et quelque plus tard, Charles Dexter Ward et sa douce épouse Anne, arrive à Arkham – Charles a hérité de son aïeul Curwen. Le couple est surpris par l’hostilité témoignée par les habitants, dont certains sont particulièrement laids et difformes.

Dans la grande maison, Ward est étonné de constater à quel point cette maison n’est pas une inconnue pour lui, alors qu’il n’y est jamais venu.
Lorsqu’il voit le portrait de son ancêtre, il constate leur grande ressemblance.
Ils rencontrent ensuite le gardien du domaine qui leur conseille de ne pas s’inquiéter et de s’installer pour quelque temps. Néanmoins le comportement de Charles devient étrange, il est obsédé par le portrait de Curwen et semble, par instant, changer de personnalité.

Le couple fait la connaissance du docteur du patelin, le seul à ne pas vouloir qu’ils partent, que la raison de l’animosité à leur égard est que la ville en veut à Curwen pour les personnes souffrant de malformations. Il leur parle aussi du « Necromicon », un livre de magie noire, faisant entre autres appel  à Cthulhu, un démon parmi d’autres. Il avait l’intention de créer une nouvelle race surhumaine en présentant des jeunes filles à ces monstres. D’où la certitude pour les habitants que les malformations sont l’œuvre de Curwen.

Anne a vraiment très peur (on la comprend aisément !) insiste auprès de son époux afin qu’ils quittent la petite ville, mais Charles Ward semble être possédé de l’esprit de son aïeul. Lorsque finalement, il succombe à la possession de Joseph Curwen, celui-ci peut enfin exercer sa vengeance sur ceux qui le firent flamber.
Vous l’aurez sans doute deviner, le gardien du domaine n’est pas pour rien dans la situation.
Vous pensez bien que désormais tout va aller de mal en pis avec l’esprit d’un monstre comme Joseph Curwen enfin libéré. Il va d’ailleurs essayer de ressusciter la belle Hester, sa maîtresse – Anne devant être la victime offerte en sacrifice au monstre errant dans les souterrains de la grande demeure.  Charles et Anne pourront-ils encore être sauvés ? (la suite à l’écran, frissons garantis même face au petit écran  – heureusement il y a le plaid.)

« The Haunted Palace » a souvent été considéré comme faisant partie des huit adaptations de Roger Corman d’après Edgar Allan Poe, mais en réalité le sujet a été inspiré par « The Case of Charles Dexter Ward » de Lovecraft.
Néanmoins, le titre du film a été emprunté à Allan Poe, une décision des producteurs exécutifs qui souhaitaient associer ce film à la série d’adaptations d’Allan Poe.

A Vincent Price échoue le double rôle de l’étrange Curwen et de Charles Ward.
Inutile de dire qu’une fois encore, j’ai été sous le charme du jeu de cet excellent acteur, que l’on a aussi réduit à des rôles  de ce type alors qu’il aurait pu interpréter tant d’autres choses. En tout cas ici, il est totalement démoniaque en Joseph Curwen.
Comme Christopher Lee avec « Dracula », Vincent Price fut cloisonné dans des rôles de personnages psychotiques. Ici encore, il ne déroge pas à la règle – son regard déjà vous donne des cauchemars pour la semaine.

La jolie Debra Paget, qui interprète Anne l’épouse de Charles Ward, décida de ne plus être actrice après ce film-ci.
Je peux comprendre car si c’est pour jouer dans ce type de production, c’est assez limité tout de même.
Elle fut surtout célèbre  pour sa grâce et sa beauté, excellente danseuse, elle travailla dans des peplums où l’on ne lui demandait pas de grandes performances de jeu.
Après avoir quitté le grand écran, elle travailla encore pour la télévision ; là on l’employa surtout dans des séries western. 

Lon Chaney Jr interprète le très inquiétant gardien du domaine, j’avoue que rien qu’à le voir, j’ai eu envie de me cacher sous le plaid.
Le sympathique docteur Willet est joué par Frank Maxwell – acteur que l’on vit surtout à la télévision paraît-il.

Une grande partie des acteurs de cette histoire interprètent un double rôle = les personnages du 18^ème siècle et leurs descendants. Parmi ces acteurs on retrouve Elisha Cook Jr, un habitué des films noirs.

Les décors sont évidemment "tout studio", cela se remarque notamment dans la petite ville d'Arkham - une partie des séquences filmées ainsi que des décors auraient été récupérés du "Raven" de ce même Roger Corman; dans les films à petit budget, tout fait farine au moulin. Il y a aussi un grand "objet" classique des films d'horreur = le puits dans le souterrain, qui généralement réserve une surprise de taille.
Quant à la musique, elle est bien faire pour vous donner la chair de poule.

ARKHAM est une ville fictionnelle du Massachussets, qui fait partie du « Lovecraft Country », c'est-à-dire un pays inventé par le romancier de sci-fi H.P. Lovecraft – on la retrouve dans pas mal de ses histoires.Arkham a aussi été utilisée par d’autres écrivains du « Mythe de Cthulhu », bien connu paraît-il des lecteurs passionnés par l’univers horrifique de H.P. Lovecraft.
Il semblerait que l’inspiration pour Arkham ait été la petite ville de Salem.

En bref – si on peut dire avec cette longue chronique – une soirée qui m’a flanqué une sérieuse frousse.

L’A.I.P. – AMERICAN INTERNATIONAL PICTURES – est en quelque sorte  l’équivalent américain des HAMMER STUDIOS pour des productions d’horreur et fantastique.  
Cette société indépendante produisit des films au budget plutôt restreint, dont la cible de spectateurs préférés était les ados des années 1950, 1960 et 1970. Ils produisirent d’ailleurs une toute première version de « Fast and the Furious ».
James Nicholson (ne pas confondre avec Jack) & Samuet Arkoff en furent les producteurs exécutifs   et Roger Corman fut l’un des principaux  producteurs-réalisateurs. L’écrivain Richard Matheson en  fut l’un des scénaristes.
Leurs productions couleurs utilisent le même principe que la Hammer = des couleurs très vives, de ravissantes nymphettes, très aguichantes.
La société cessa ses activités en 1980, son catalogue de films passa à la Metro Goldwyn Mayer, cependant, indéniablement, l’A.I.P. produisit aussi quelques nanars fameux et sympathiques, dans lesquels on retrouvera souvent l’excellent Vincent Price.

quend je pense qu'elle hurle et devient hystérique
à la vue d'une minuscule araignée
et puis elle regarde des trucs pareils
(heureusement que j'ai de bonnes cachettes)

 

Comments

[liliba]

les moustaches, ça chatouille ! et pour Robert, ok (bien qu'il soit blond...)

[liliba]

t'aurais pu choisir plus sexy qu'Hercule, quand même !!

[liliba]

Tu as vraiment le don de me donner envie de voir des films !!! Et pourtant, les films et moi, ça fait 3 !

[Teki]

P.S. Comment veux tu que Lucien ait de l'appétit quand il voit tout ça !! :lol:

[Teki]

Merci pour ce billet :) Encore un super intéressant !



Je ne connaissais pas du tout ce film, pour moi Arkham était surtout une série de jeu de plateau dérivés de cette œuvre de Lovecraft.