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mon bonheur est dans la ville
22 avril 2014

OSKAR KOKOSHKA - MENSEN EN BEESTEN

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George le mandrill

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Titre anglais = PORTRAITS OF PEOPLE AND ANIMALS

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J’ai eu le grand plaisir, au début de cette année 2014, de me rendre à Rotterdam afin d’y voir l’exposition consacrée à Oskar Kokoshka, et plus particulièrement son parcours sur =  HOMMES ET ANIMAUX  (j’ai été un peu surprise que les explications de la muséographie ne soient qu’en néerlandais et anglais, d’autant plus qu’il y avait pas mal de visiteurs français –  cela ne me gênait pas personnellement, mais je me suis demandé comment faisaient les personnes qui ne parlaient que le français).

(source des illustrations = photothèque google)

D’Oskar Kokoshka, le peintre  Gustav Klimt a dit = « il est le plus grand talent de la jeune génération ».
Quant à Kokoshka il a déclaré = « je dois ma vie entière aux artistes et à la vie »,
ce qui résume  bien l’ exposition, regroupant 150 œuvres de l’artiste, venues de diverses collections, de Prague, Londres, Berlin et Washington.

J’avais découvert une partie de la peinture de Kokoshka il y a un certain temps, lorsqu’il y eut une petite exposition à l’hôtel de ville de Bruxelles – exposition consacrée surtout à ses dernières œuvres.
J’avoue ne pas avoir été du tout convaincue par cette peinture à l'époque – grâce à l’exposition au musée Boijmans-van Beuningen (musée des beaux-arts de Rotterdam, créé au 19ème siècle), j’ai découvert non seulement les premières œuvres d’un artiste très talentueux, mais surtout d’un homme foncièrement bon, un humaniste qui aimait enseigner son savoir aux jeunes, qui toute sa vie a voulu aider les autres.

Oskar Kokoshka naquit en mars 1866 et mourut en février 1960. Au moment de sa naissance, l’Autriche faisait encore partie de l’empire austro-hongrois. Son enfance ne fut pas aisée, non seulement en raison des difficultés financières de la famille, mais également parce que la famille déménageait sans cesse et dans des lieux de plus en plus exigus. Oskar Kokoshka décida alors de devenir le « chef de famille »,  estimant son père totalement incompétent. Dès qu’il eut quelques ressources, et lorsqu’il fut très demandé comme peintre, il aida sa famille financièrement.
Au lycée Kokoshka se montra peu intéressé  par des sujets tels les sciences et les langues, par contre il excellait dans les cours artistiques et lisait les grands classiques. Ce sera sur les conseils de l’un de ses professeurs, qu’il entreprendra des études artistiques.
Les écrits du philosophe-humaniste Comenius eurent aussi une grande influence sur le jeune homme.

Comenius semble être le « père de la pédagogie moderne ». Pour lui, même si tout doit être enseigné, un élève n’est pas obligé de tout apprendre, pour lui l’enseignement académique n’apprend rien de réellement concret, puisqu’il s’agit d’une suite de leçons sur différents sujets. Ce qu’il faut c’est apprendre aux élèves à « penser par eux-mêmes, bien penser ». Non seulement le système éducatif doit divulguer la pensée et la raison, mais aussi le travail manuel.

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Dans ses jeunes années de peinture, il sera inspiré par Vincent van Gogh, mais aussi par la peinture de Gauguin. 
Il est très attiré également par la musique de son époque, notamment Arnold Schönberg ; il est l’ami des poètes expressionnistes.

 double autoportrait

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portrait d'arnold schönberg

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l'architecte adolf loos, qui découvrit Oskar Kokoshka

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L’exposition s'orientait autour de 8 thématiques = l’Art de l’étudiant – Adolf Loos – der Stürm – Alma Mahler – Dresden – Animaux – Enfants – Politique

On découvre de très beaux portraits au fusain et au crayon = A propos des portraits, Oskar Kokoshka disait = « je peins des portraits parce que c’est quelque chose que je sais faire ».
Mais aussi = « dans le portrait d’un individu, je recherche sa vie intérieure ».

pablo casals

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Considéré comme l’un des plus grands peintres portraitistes du 20ème siècle, il peindra de nombreux portraits d’enfants et réalisa de nombreux dessins, toujours sur commande. Les enfants n’aiment pas rester immobiles très longtemps, mais Oskar Kokoshka leur racontaient des histoires et n’hésitait pas à les laisser jouer afin qu’ils conservent leur naturel.
Selon le peintre, pour les enfants, tout est expérience, ils n’ont pas besoin, comme les adultes, d’un choc pour s’exprimer, ils n’ont pas encore d’ego. Les enfants vivent en partie dans leur imaginaire.
Cela vaut au visiteur une très jolie salle avec de nombreux portraits d’enfants joyeux ou sérieux, dans des couleurs gaies et vives.

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images

La rencontre avec Alma Mahler, veuve du compositeur, en 1912 et de 7 ans son aînée, sera un coup de foudre partagé, une passion intense, souvent orageuse qui se terminera lorsqu’Alma, enceinte, décide de ne pas garder l’enfant.
Oskar Kokoshka souffrira énormément de la séparation. Elle refusa de l’épouser, en raison probablement de leur différence d’âge, elle ne l’estimait pas assez mûr ; de plus Oskar était fort jaloux et Alma se considérait comme une femme libre.
Il lui écrira plus de 400 lettres.
Son style change aussi à cette époque-là, sa  peinture, jusqu’alors assez sobre et réaliste, évolue vers des teintes fortes, posées côte à côte, en traits épais.

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 alma et oskar

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'Bride_of_the_Wind',_oil_on_canvas_painting_by_Oskar_Kokoschka,_a_self-portrait_expressing_his_unrequited_love_for_Alma_Mahler_(widow_of_composer_Gustav_Mahler),_1913

Lorsqu’il devient professeur à Dresden, Oskar Kokoshka vivra là l’une des plus belles expériences de sa vie. Il enseigne à ses élèves la liberté artistique – grâce à cet emploi, il a désormais plus d’argent.

Oskar Kokoshka traversera l’enfer de deux guerres = celle de 14-18, qui laissera des séquelles à sa santé,  l’autre verra son engagement sincère contre le nazisme. Son mode d’éducation étant Que l’éducation est un moyen d’améliorer la société, il aura de plus en plus d’ennui avec le régime nazi. Il se fait le porte-parole des émigrés de l’Allemagne anti-nazie ; il lui faudra fuir en Angleterre afin d’échapper à l’internement dans un camp nazi.

La salle consacrée aux animaux fut celle qui m’a le plus plu au point de vue artistique, avec celle consacrée aux enfants. Le portrait du mandrill,  qui fait partie de la collection du musée Boijmans, est celui de « George », un locataire du zoo de Londres.
Dans les 2 cas – animaux et enfants – j’ai ressenti une infinie tendresse de la part du peintre pour ces sujets.  D’ailleurs Kokoshka disait qu’animaux et enfants possèdent un naturel  dans leurs attitudes que les adultes n’ont pas.

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Il y a encore bien plus à raconter sur Oskar Kokoshka, notamment qu’il se voulut dramaturge et gagna, du coup, une réputation de « dégénéré » parce que trop progressiste pour l’esprit du temps ; jugement que le régime national-socialiste (nazi) reprendra avec plaisir, interdisant l’exposition de ses œuvres.
Qu’il participa – entre autres - au mouvement expressionniste allemand.
Je n’ai pas été particulièrement marquée par ce sujet-là de l’exposition – comme je l’ai mentionné plus haut, mes salles préférées furent les animaux et les enfants.

Ce qui m’a surtout marquée est la bonté qui émanait de ce peintre dont je ne connaissais finalement rien, sauf quelques peintures qui ne m’avaient pas fort  plu.
Je ne suis toujours pas entièrement conquise par la peinture d’Oskar Kokoshka, mais je le suis complètement par sa personnalité 

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Commentaires
T
J'ai fait connaissance avec la peinture de Kokoschka lors du festival Europalia consacré à l'Autriche en 1987, en même temps que je découvrais Klimt et Schiele. Ses portraits - il me semble qu'il y a aussi eu une rétrospective à Gand entre-temps - sont vraiment très expressifs. Je ne me souviens pas d'avoir vu des animaux peints par lui - ce chat est étonnant !
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M
Moi non plus, je ne suis pas très sensible à ce style.
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:
Merci ! C'est une belle visite (avec des commentaires très riches ;))) et la découverte de Comenius en plus !! Je te souhaite une belle journée
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A
Je ne suis pas sensible non plus à ce genre de peinture, je la connais très mal d'ailleurs. Par contre, ce que tu dis du peintre est fort intéressant. C'est une génération qui s'est trouvée au mauvais endroit au mauvais moment, ils ont beaucoup souffert.
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M
C'est une période picturale que je connais moins bien ! Je ne suis pas vraiment sensible à ce type de peinture mais je suis bien contente d'en savoir plus !
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