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mon bonheur est dans la ville
30 mars 2014

SERIE Z, de J. M. Erre

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Extrait de l’introduction = A propos du titre =
Au cinéma, on désigne sous le nom de « série Z », une catégorie de films moqués pour leur budget insignifiant, leur médiocrité technique, leur pauvreté artistique. Il n’en reste pas moins que bon nombre de séries Z ont atteint le statut de film culte dans des cercles de cinéphiles initiés et/ou alcoolisés.
 

Grande amatrice de cinéma, même si n’ose me qualifier de « cinéphile » car je n’ai tout de même pas les connaissances nécessaires, je n’oublie pas qu’Ed Wood est considéré comme le maître absolu des séries Z.
Les séries Z vous offrent quand même des chefs d'oeuvre sur les vampires lesbiennes, comme celle qui sort d'une grande horloge ancienne et demande "où suis-je ?" (voir mon billet sur ce moment d'anthologie). 

Félix Zac lui est un cinéphile, spécialiste toutes catégories de ce type de film = les monstres intergalactiques, les zombies, les nanars et même les navets, il les adore tous et vit d’ailleurs dans son petit monde aux décors en carton et extra-terrestres en caoutchouc.
Pour sa compagne Sophie, une consommatrice bio, au point d’en être intégriste, et sa sœur Marie-Jo, médecin urgentiste, il n’est rien d’autre qu’un ado attardé. Leur fille Zoé – 2 ans - n’a pas encore d’avis à son sujet, elle est trop occupée à tout démolir lorsqu’elle le peut ; elle est très en avance question langage la petite Zoé = elle vous balance « merde » comme pas deux.
Zac a écrit un scénario et espère beaucoup de la rencontre avec Isidore Boudini Senior, un homme qui pourrait devenir producteur de son film « L’Hospice de l’Angoisse », une histoire horrible où les résidents de la maison de repos « La Niche St-Luc » – tous d’anciens acteurs de séries Z – décèdent les uns après les autres de manière suspecte. 

Entre en scène l’inspecteur Ernest Galachu, chargé de l’enquête de toutes ces morts suspectes et Zac le rencontre dans le bureau du professeur Schlokoff. Car ô surprise ! il existe réellement une résidence pour vieux acteurs appelée « La Niche St-Luc » et tous ces assassinats sont bien réels.
D’ailleurs, pour les avoir aussi bien décrits, Félix est le number 1 sur la liste des suspects !
A partir de là, Félix ne va plus très bien savoir où sont fiction et réalité, mais il a surtout l’impression d’être en plein cauchemar. Sa compagne exige qu’il arrête ce type de bêtises, sa sœur lui conseille de voir un psy – quant à sa mère qui habite l’étage du dessus, elle passe son temps à le culpabiliser.
Mais on peut toujours compter sur sa maman et elle va jouer un rôle important à la Niche.

L’inspecteur lui a collé son fils Virgile aux fesses, il y a des triplés mystérieux découverts aux funérailles d’Emile Gariguette, un acteur mort dans l’anonymat, après avoir joué plusieurs rôles toujours déguisés donc méconnaissable, ce qui est la mort d’un acteur.

Si vous n’aimez pas le déjanté, ne tentez pas l’expérience avec J.M. Erre – son comique de langage se le dispute aux situations loufoques et il faut pouvoir tenir le coup.
Depuis « Le Mystère Sherlock » je suis devenue fan de cet auteur, mais je reconnais qu’il faut le lire à petites doses sinon on s’essouffle rapidement.
Ici, en plus, les chapitres – et les rebondissements - se suivent à un  rythme effréné, surtout pour le personnage principal. Tout comme lui, on se demande où est le réel, où est la réalité.

De plus nous avons droit ici non seulement à une mise en abyme, mais en plus à des fins à tiroirs, aussi surprenantes les unes que les autres.
Je l’ai dit, il faut accepter d’entrer dedans, sinon on se lasse un peu – c’est ce qui a failli m’arriver, aussi ai-je déposé le livre quelques jours, je l’ai ensuite repris avec bonheur. 

Mes personnages préférés dans cette histoire abracadabrante sont les résidents de la Niche St-Luc ; ces anciens acteurs sont d’une rosserie absolue les uns vis-à-vis des autres, mais ne peuvent se passer les uns des autres – ils sont totalement savoureux dans leurs propos, surtout dans les vannes qu’ils/elles se lancent. Ils sont inracontables.
Drôles et émouvants à la fois, le thème de la vieillesse et ses décrépitudes y est abordé avec humour, cela n'ôte rien à une certaine tristesse.

Tout le roman est irracontable, aussi vous laisse-je le plaisir de la découverte si vous êtes fan (ou non) de cinéma.
Si par contre, vous êtes fan de cinéma, mais pas de lecture déjantée, mieux vaut vous lancer dans « La Recherche…. de Proust – c’est un peu déjanté aussi, mais sur un mode plus sérieux malgré tout et un peu plus joliment écrit – c'est-à-dire que les phrases sont beaucoup plus longues chez Proust, le vocabulaire nettement plus choisi que chez Erre – lui il écrit comme on parle actuellement, c’est parfois fastidieux.

Amusant à lire, pour chasser les papillons noirs, une lecture style « récréation », où on évite de se prendre au sérieux.

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Commentaires
T
Encore merci Niki pour le livre !<br /> <br /> Ce texte est vraiment extra !! J'ai passé quelques heures excellentes :D<br /> <br /> <br /> <br /> Je le recommande également vivement.
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C
Comme Manu, toujours pas lu cet auteur qui pourtant traine dans ma liste depuis un bon moment :-) J'aime bien les loufoqueries habituellement :-)
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M
Un auteur qui dort dans ma PAL depuis longtemps. Moi je préfère le déjanté au ciné lol. D'ailleurs je viens de me régaler avec Nadine Monfils.
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A
Il me semblait bien, vu le début de ton billet, que ce roman devait être très déjanté. :-D
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:
Une "série" bien tentante ;) je regarderai de plus près chez mon libraire !!
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