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mon bonheur est dans la ville
3 mars 2014

THE BLUE GARDENIA, de Fritz Lang

Sans titre 1

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Titre français = La Femme au Gardenia

Scénario de Charles Hoffman, d’après une nouvelle de Vera Caspary  - tourné en 1953

Norah  et ses amies-colocataires,  Crystal et Sally, sont opératrices téléphoniques dans une grande société où un artiste, Harry Prebble, vient régulièrement rechercher des modèles pour illustrer des calendriers. Prebble adore flirter et la sympathique Crystal, qui n’a pas sa langue en poche, imprudemment lui donne leur numéro de téléphone.
Le soir même, alors que ses copines se préparent  à sortir en la taquinant gentiment, Norah, de son côté, s’apprête à fêter, seule, son anniversaire – elle a reçu une lettre de son fiancé actuellement en Corée – elle a acheté une bouteille de champagne, s’est offert une nouvelle robe (que ses colocs se préparent à partager avec elle) – hélas en plaisantant avec ses copines, elle a laisser brûler le rôti. Ce léger incident ne sera pas la seule déception de Norah ce soir là. En buvant sa première coupe de champagne, elle lit la lettre de son fiancé, ami d’enfance, qui lui avoue qu’il est tombé amoureux de l’infirmière qui l’a soigné au Japon et il a l’intention de l’épouser.
A ce moment, le téléphone sonne et c’est Prebble, qui l’invite à dîner – il ne reconnaît pas la voix, mais se prépare déjà à soûler la jeune femme qui se présentera !
Celle-ci n’est autre que Norah, ayant bu un peu trop de champagne seule et désireuse de ne pas passer la soirée face à la photo de son fiancé.
L’artiste n’est nullement déçu, pour lui une femme en vaut une autre. Dans le club très branché où ils se trouvent, le chanteur à la voix de velours, Nat King Cole chante « The Blue Gardenia » - la vendeuse aveugle de fleurs et cigarettes propose un gardenia à Norah qui le reçoit de Prebble.

Norah avale carrément 6 cocktails polynésiens, fortement imprégnés de rhum ! Totalement pompette, elle accepte naïvement la proposition de Prebble, ayant soi-disant invité des copains chez lui.
Inutile de dire que ceux-ci ne se pointent absolument pas et finalement, Harry Prebble fait comprendre à Norah qu’elle lui plaît énormément et qu’il attend plus de cette soirée qu’un simple baiser.
Elle le repousse violemment, l’envoyant dans le miroir qui se brise, ensuite elle s’évanouit.
Lorsqu’elle se réveille, Prebble est mort, à côté de lui le tisonnier qui l’a tué et Norah est dans le black-out le plus complet de cette soirée après le moment où elle a repoussé le séducteur. Sauf qu’il a mis le disque « The Blue Gardenia » sur le tourne-disques. 

La jeune femme est rentrée à l’appartement et a une terrible gueule de bois, accentuée par l’angoisse de n’avoir aucun souvenir de sa soirée.
Toutefois, lorsqu’un miroir est brisé devant elle, un premier souvenir affleure. Puis c’est le témoignage de la vendeuse des fleurs qui ravive un autre souvenir, celui de la robe en taffetas. Norah, bouleversée, devient de plus en plus nerveuse et perd pied, accumulant les maladresses, éveillant la curiosité de la sympathique Crystal, inquiète pour son amie. 

De son côté le journaliste à la mode, Casey Mayo, flaire dans cette affaire du « Gardenia bleu » un bon scoop. Il désire trouver la jeune femme avant la police – il écrit une lettre ouverte à la « femme au gardenia » dans son journal, souhaitant la rencontrer pour entendre sa confession, expliquant que son journal paiera un avocat pour sa défense.
Norah qui redoute d’encore faire confiance à qui que ce soit, accepte toutefois de le rencontrer – lorsqu’ils veulent sortir pour se rendre au journal, la police est devant la porte.

thebluegardenia

Celui-ci n’est pas le seul rebondissement final du scénario – dont on voit la fin se profiler à gros sabots, compte tenu d’un coup de téléphone que l’artiste-séducteur a reçu au début de l’histoire. C’est un indice donné au spectateur qui se doute de ce qui va suivre, même si la police et le journaliste sont dans l’ignorance de ce fait.
Un autre personnage un peu trouble figure aussi dans les dernières scènes du café, dont personne ne se doute non plus du rôle qu’il va jouer bientôt.

Ceci mis à part, le suspense fonctionne particulièrement bien, surtout face au désarroi de Norah, persuadée peu à peu qu’elle a commis un meurtre sous l’emprise de l’alcool.
L’actrice Anne Baxter exprime cela à la perfection et on souhaite réellement qu’elle s’en tire – face à elle, Richard Conte interprète le journaliste à la mode, qui a flairé un bon papier, exprimant cyniquement « qu’un journal c’est fait pour vendre en alléchant le quidam par ses titres ».

C’est cela que le réalisateur Fritz Lang a voulu dénoncer dans ce film noir, pas trop noir finalement puisque les choses ne vont pas totalement de mal en pis – un peu seulement.
Les critiques de l’époque ont même écrit qu’il s’agissait d’un « film noir mineur » dans la carrière du metteur en scène.

« Blue Gardenia » fait partie d’une trilogie de ce réalisateur, consacrée à la presse à sensation  aux Etats-Unis avec « While the city sleeps » et « Beyond a reasonable doubt ».
L’histoire n’est pas totalement sordide grâce au milieu dans lequel elle évolue, mais grâce également aux échanges drôles et d’humour caustique entre les filles de l’appartement et le journaliste et son photographe.
Néanmoins, selon Peter Bogdanovich, journaliste, écrivain et plus tard scénariste-metteur en scène, c’est tout de même une vision bien cynique de la liberté de la presse.

Les sympathiques colocataires de Norah sont interprétées par Ann Sothern qui reprend un rôle classique pour elle = la bonne copine au grand cœur et à l’humour cynique. Jeff Donnell est Sally, l’accro aux polars à cinq sous qui a une opinion bien à elle sur l'affaire grâce à son point de vue de lectrice "éclairée".
Raymond Burr interprète l’artiste séducteur.  George Reeves le lieutenant de police chargé de l’enquête.

Le crooner Nat King Cole fait une apparition cameo dans le film en interprétant la sirupeuse chanson « Blue Gardenia ». J'aime bien ce chanteur dans des chansons un peu plus vives, là c'est vraiment "sirop de chez sirop".

La photographie noir&blanc est particulièrement efficace dans les scènes à partir du moment où le meurtre se produit. Avec brouillard et jeux d' ombres et lumières.

ici, l'un de ces effets esthétiques  noir&blanc pour la publicité du film =
la blonde actrice blanche habillée de noir et le chanteur noir habillé de blanc,
avec dans le dos le clavier de piano (touches blanches et noires)

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Commentaires
M
L'histoire est vraiment intéressante mais bon, avec tous les films que je dois encore voir ... :-p
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A
Je note également ce film, Niki. Tous ces films un peu "vintage" me plaisent beaucoup (j'ai regardé " It's a Wonderful Life " récemment, puisqu'on parlait de James Stewart ;-)).<br /> <br /> Je suis soulagée de voir que je ne suis pas la seule que le cinéma décourage. La dernière fois que j'y ai mis les pieds, j'étais assise derrière un type qui mâchait des chips en faisant le plus de bruit possible. :-x Insupportable.
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M
Je le regarderais à l'occasion mais l'intrigue me rappelle " meurtre" de Hitch
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T
Je ne sais par quel bout commenter tes billets cinéphiles, moi qui n'ai plus mis les pieds dans un cinéma depuis... trop longtemps. La photo avec l'éclairage par la fenêtre est très belle.
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T
« qu’un journal c’est fait pour vendre en alléchant le quidam par ses titres »<br /> <br /> <br /> <br /> Rien de ne change…
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