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mon bonheur est dans la ville
19 janvier 2014

THESE FOOLISH THINGS, de Deborah Moggach

 Sans titre 1

coe14

Titre français = Ces Petites Choses 

Si son beau-père s’incruste encore longtemps dans sa maison et dans son couple, le docteur Ravi Kapoor va certainement péter un câble car le vieillard prend un malin plaisir à se montrer sous son jour le plus déplaisant, s’est fait systématiquement renvoyé de toutes les maisons de repos où il a été placé par sa fille, qu'il prend un malin plaisir à culpabiliser.
Son comportement de vieux libidineux, sa grossièreté à l’égard de certaines personnes, son habitude de fumer surtout là où c’est interdit, l’ont fait  renvoyer à diverses reprises et à chaque fois il ré-abouti chez sa fille Pauline, qui tente de calmer le jeu entre son mari et son père.
Contenter tout le monde est chose impossible, tout le monde sait cela.

Le cousin du docteur,  Sonny étant en visite en Angleterre pour affaires,  prend Ravi en pitié et a une idée brillante = puisque les maisons de retraite convenables pour vieilles personnes sont inabordables en Angleterre, il va en créer une à Bangalore, là où il a son quartier général d’affaires.
Avec l’aide de Ravi, médecin, qui pourra donner de judicieux conseils aux personnes âgées, sans gros revenus, et Pauline étant agent de voyages, voilà une petite société qui pourrait bien fonctionner.
Tout le monde s’y retrouverait financièrement et les personnes âgées, que le National Health System laisse tomber faute de moyens, pourraient avoir un havre de paix pour leurs vieux jours.
Evidemment, il faudra les convaincre que c’est en Inde, mais elles y vivraient tellement mieux pour une même somme d’argent.

Le docteur Kapoor est totalement séduit par cette idée, au point qu’il se transforme pratiquement en homme d’affaires – il faut dire que pratiquer des soins dans un hôpital n’est pas non plus une sinécure !
On y encontre des personnes âgées tellement racistes qu’elles refusent même qu’une personne de couleur les soigne, comme lui ou le personnel soignant.

Soudain, tout un petit monde de vieilles dames et quelques messieurs âgés se retrouvent à Bangalore , dans un vieil hôtel, où ils pourront tous  finir leurs jours dans un certain confort, contrairement à ce que l’Angleterre pourrait leur offrir. Même si tout n’est pas aussi parfait que dans la brochure, l’hôtel Dunroamin offre bien autre chose qu’un lieu confortable, là les personnes âgées sont appréciées.
Une nouvelle petite société se forme,, où sont (presque) gommées les classes sociales entre pensionnaires,  devenant pratiquement une grande famille, comme ils pourront tous le constater lors d’une fête de noel, même si certains d’entre eux n’y resteront pas, que ce soit parce que la mort les attendait au bout du voyage, ou parce que d’autres horizons familiaux les appellent.

Bourré d’humour anglais caustique, qui n’exclut pas la gravité de certaines situations personnelles, Deborah Moggach raconte une belle histoire de contrastes de personnalités et cultures, sans que ce soit  morbide.
Vieillir n’est jamais amusant,  on le sait – terminer sa vie dans ce que beaucoup appelle des « mouroirs »  est un spectre qui flanque la trouille à tout le monde, et pourtant il arrive que l’on ne puisse rester chez soi. Une partie des romans de Moggach parlent d'ailleurs de la difficulté de vieillir.

Cette merveilleuse aventure qui attend tous les résidents de l’hôtel à Bangalore a parfois des petits côtés mélancoliques, mais peu à peu tous vont s’adapter à leur environnement, y compris le beau-père de Ravi Kapoor. 

J’avais vu le film adapté de ce roman  à sa sortie en mars 2012 et je l’avais vraiment adoré – mais le film ne conservait qu’une partie des personnages, les modifiait quelque peu, modifiait même leurs situations familiales.

Le film était drôle mais manquait de la profondeur du roman.
Les personnages ici ont beaucoup plus de substance,  ont parfois des côtés nettement plus pathétiques que dans le film – peut-être le réalisateur a-t-il voulu « gommer » certains aspects.

En tout cas je suis ravie d’avoir mis un an avant de me décider à lire le roman qui était dans ma PAL, car j’avais un peu oublié le film ce qui m’a permis de doublement apprécier le roman.
Par ailleurs, dans celui-ci apparaissent des personnages supplémentaires (les enfants de certains personnages), ce qui occasionne des  histoires secondaires que le film ne pouvait probablement pas ajouter, sans cela il eût été trop long.

Pour ma part, j’ignore si des personnes âgées seraient prêtes à franchir un tel pas, s’expatrier aussi loin pour y trouver un havre de paix – moi-même je ne sais pas si j’aurais ce courage.
Néanmoins, l’hôtel Dunroamin  et son histoire engagent à une certaine réflexion.

Lorsque le livre est refermé, il  reste un petit sentiment de mélancolie, mais pas de tristesse, simplement un  clin d’œil à ce que pourraient être nos vieux jours.

Par ailleurs, l’Inde n’y est pas traitée avec un exotisme typiquement occidental, la romancière montre les situations telles que les vivent les gens de là-bas, avec la crasse des rues qui côtoie  des lieux  plus touristiques et centres d’affaires.

Bangalore est une ville du sud de l’Inde, qui existe réellement – capitale de l’état du Kamataka. Elle fut l’un des sièges de l’administration britannique au 19ème siècle.
La ville est devenue un centre universitaire scientifique – l’un des plus renommés du pays. Elle est surnommée la « Silicon Valley indienne » car la ville se dévoue complètement aux technologies nouvelles = logiciels informatiques, biochimie (pharmaceutique), aérospatiale.
Ces technologies nouvelles co-habitent avec une industrie plus classique, comme celle du textile p.ex.
Bangalore est considérée comme une « cité jardin » en Inde car elle comporte de nombreux parcs.

Le livre est à lire, le film est à voir – mais il est bon de laisser un peu de temps entre les deux.

 le "city market" de Bangalore

kr_market

 D'autres avis sur ce roman = leslivresd'aline, lesjardinsd'hélène, myloubook,  joelle-labibliothèquedudolmen

 la chanson qui inspira le titre du roman

 

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Commentaires
M
Comme je ne fais jamais les choses normalement, ton billet sur le film m'avait donné envie ... de lire le livre :-D Il est donc dans ma PAL ;-) Et au vu de ton billet, j'en suis ravie !
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L
Pas lu le livre mais vu le film avec grand plaisir... un de ces films qui donnent la pêche. En plus, cela se passe en Inde, alors... :D
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A
J'ai vu le film qui m'avait enchantée, je ne me souvenais pas qu'il était tiré d'un roman. Je le note, puisqu'il est plus complet.
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L
J'aimerais bien que ma bibliothèque achète le DVD. Le livre me tenterait pas mal aussi, bien que l'Inde, bof... pas trop mon truc. Bon dimanche !
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N
Super je viens de finir le blues du coyotte, que j'ai adoré. Et ce sujet là me parle vraiment aussi! Bises
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