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mon bonheur est dans la ville
11 novembre 2013

SARAH MOURAIT SI BIEN, de Martine Cadière

 cadière

Basile Giudicelli – d’origine corse, pharmacien dans la trentaine, un mariage qui fut agréable avec Agathe, chroniqueuse radiophonique d’une intéressante émission sur la musique -  aime bien sa petite vie assez pépère, même s’il déplore un peu que son couple ne soit  plus ce qu’il était. Il est vrai qu’Agathe est plus souvent en compagnie de son frère Oscar et son chien Arpège, qu’avec lui.
Lui, Basile,   de son côté,  fréquente sa cousine Jeanne,  amie d'enfance, avocate brillante,  recherchée pour son savoir-faire autant que pour son élégance mais fort discrète sur sa vie privée. 

Un soir, Jeanne, qui a toujours eu un sang-froid sans égal, ne buvant jamais, lui avoue au cours d’un dîner où elle est pompette, qu’elle pense être suivie ! Basile ne la croit pas vraiment et lorsqu’elle lui téléphone, au bord de l’affolement quelques jours plus tard, il accepte de venir l’attendre devant l’immeuble de son bureau et éventuellement vérifier si quelqu’un y serait aussi, qui ne devrait pas y être.
Ce même soir, alors que Basile n’a vu personne entrer dans l’immeuble, ni par la grande porte, ni par le garage, Jeanne est retrouvée assassinée de plusieurs coups de couteau.
Commence  pour Basile une descente dans la dépression car il se sent coupable pour avoir mal monté la garde.
L’enquête piétine et le pharmacien redoute que l’on classe l’affaire sans suite.
Il néglige de plus en plus son travail et son associé dans la pharmacie commence à râler sec,  Agathe se sent encore plus négligée et s'éloigne de lui;   son beau-frère lui signale que s’il ne se ressaisit pas, il va la perdre.
Ça ne lui remonte évidemment pas le moral.
Qu’est ce qui a pu faire que Jeanne soit assassinée ? elle qui avait toujours refusé des procès impliquant des affaires de drogue.

C’est alors que lui téléphone Maya, la meilleure, sinon la seule, amie de Jeanne que Basile n’encadre vraiment pas.
Mais Maya veut absolument qu’il se secoue car elle aussi veut savoir qui et pourquoi on a tué son amie.
Elle suggère donc à Basile de faire appel à Ange Mattéi, l’époux de la cousine Antoinette Giudicelli, corse elle aussi et qui se trouve actuellement en Corse justement  pour aider leur grand-mère à surmonter son immense chagrin.
Avec l’aide du capitaine de gendarmerie Mattéi, homme efficace et de peu de mots, qui lui fait rapidement comprendre à son cousin par alliance, qu’il n’est pas là pour faire du tourisme mais pour aider la famille.

Ils vont découvrir une photo dans un livre que Jeanne avait caché parmi ses gros volumes sur le droit – une photo montrant un bracelet, d’une rare beauté, création d’un orfèvre parisien célèbre pour ses bijoux  d’art nouveau.
C’est ainsi qu’ils apprennent indirectement que Jeanne travaillait sur un dossier d’héritage peut-être volé, pour un jeune photographe ayant hérité d’une tante. Cette dame aurait reçu de la descendante de l’habilleuse de Sarah Bernhardt une serviette contenant des joyaux « art nouveau » originaux, notamment la somptueuse ceinture d’opales que portait la grande dame du théâtre français du 19ème siècle.
Basile et son cousin policier apprennent aussi – Ange Mattéi a obtenu l’autorisation de travailler avec la police bruxelloise – que Jeanne n’est pas morte à la suite des coups de poignard mais d’un choc anaphylactique = la belle avocate était allergique aux piqûres de méduse et on lui a injecté un produit comprenant du venin de méduse.

Cela, seul un familier des Giudicellis, pouvait le savoir car Jeanne ne parlait jamais de ses petits problèmes.
C’est donc parmi les familiers qu’il faut chercher …

J’avais eu le plaisir de « faire la connaissance » de la romancière belge Martine Cadière, lors d’une fort intéressante conférence sur le roman policier, qui m’incita à lire son premier roman « Sang pour Sand », polar hommage à George Sand, dont elle est une grande admiratrice et membre de l’association des amis de George Sand.

Chaque roman policier de Martine Cadière comprend des chapitres consacrés à des femmes mythiques, au parcours exceptionnel (depuis George Sand, la liste comprend à présent Josephine Baker, Sarah Bernhardt – ici – Françoise Giroud et tout récemment, Colette).
Contrairement à d’autres romans policiers, la femme célèbre dont il est question, n’est pas la protagoniste-enquêtrice d’une enquête policière.
Elle est l’excellent prétexte à une intrigue bien ficelée.

Je suis donc ravie de parler de ce roman policier-ci, d’abord parce que Martine Cadière est une bonne romancière, ensuite parce qu’elle est belge ( « chauvine » moi ?), mais surtout parce que ses romans parlent de femmes que j’admire.
Elle vint d’ailleurs donner une conférence à l’ULB en 2010, suite à la parution de ce roman – la conférence ne porta nullement sur le roman, mais sur la vie de la grande Sarah Bernhardt et notamment sur son livre « L’Art du théâtre » - certains chapitres du livre sont précédés d’extraits de ces écrits justement.
Différents extraits d’écrits d’autres romanciers ayant eu des accointances avec le théâtre figurent aussi en tête de chapitres (Cocteau, Pagnol, George Sand).

Comme noté précédemment dans « Sang pour Sand », le style de Martine Cadière est simple, incisif, ses phrases ne sont pas construites de manière ampoulée, elle est très agréable à lire, l’intrigue captive = la preuve, j’ai lu ce polar en un soir et une matinée car l’enquête est bien ficelée, le capitaine Ange Mattéi – personnage récurrent de l’auteure – homme de peu de mots mais grande efficacité.
Les chapitres consacrés à l’enquête alternent avec des extraits (romancés) de la vie de Sarah Bernhardt – de son rôle dans sa jeunesse pour une pièce de George Sand, jusqu’à sa célébrité, richesse et propriété à Belle-Ile en mer.
Cerise sur le gâteau = le coupable et ses motivations m’ont totalement échappé.

Un bien agréable moment de lecture, d’autant plus plaisant que la plupart de l’histoire se situe à Bruxelles, plus particulièrement à Ixelles, la commune que j’habite ; j’ai donc retrouvé des lieux familiers où j’aurais pu croiser les protagonistes = l’abbaye de la Cambre, la place Flagey, les étangs d’Ixelles – mais pas seulement, d’autres coins de Bruxelles et d’Anvers font aussi partie du décor.

Sur le site de Martine Cadière = un aperçu de ses épatantes conférences - ici

Sarah_bernhardt05i
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Commentaires
M
Ben il faudrait déjà que je lise le premier pour savoir ;-)
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M
J'ai toujours Sang pour Sand dans ma PAL grâce à toi ;-)
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T
Ixelles n'est donc pas un endroit très sur…<br /> <br /> <br /> <br /> Fais attention et prends soin de toi ;)
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