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mon bonheur est dans la ville
4 novembre 2013

CONFUSION, de Neil Jordan

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Titre anglais = Mistaken 

Kevin Thunder assiste aux funérailles de Gerald  Spain, un homme à qui il ressemble comme deux gouttes d’eau. Approché par la fille de Gerald, qui a très peu connu son père, elle lui pose des questions auxquelles il choisit de répondre par le biais d’une longue lettre mais aussi au cours de conversations qu’ils ont ensemble, la jeune femme ayant besoin d’un réconfort qu’elle ne trouve pas chez elle.
Commence alors une sorte d’autobiographie à propos de deux personnes, à la fois semblables et différentes.

Les deux garçons vivaient à Dublin, dans des quartiers très opposés = Kevin dans un quartier populaire, Gerald dans un quartier aisé – leurs classes se font aussi dans des écoles diamétralement opposées. Pourtant, de plus en plus régulièrement Kevin est pris pour quelqu’un d’autre, que ce soit dans des magasins ou par des filles  et d’autres garçons.
Qui donc est ce « Gerry » avec qui on le confond si souvent ? Le jeune garçon décide de découvrir qui est ce double, qui n’est pas toujours très honnête – il réalise en le rencontrant qu’effectivement ils ont des ressemblances de traits et comme Kevin n’est pas vraiment honnête lui non plus, il joue le jeu de temps à autre, entretenant lle quiproquo, l’imposture.

Les 2 garçons finissent par se rencontrer, se parler puis se perdent de vue. Un jour Kevin découvre un roman signé « Kevin Thunder » dans une vitrine de libraire – et ses nouvelles ont gagné un prix.
Comme ce n’est pas lui qui l’a écrit, il se dit que Gerald Spain a  emprunté son nom en guise d’alias, accentuant encore la confusion.
Ils se reverront plus tard encore et là, Gerald,  qui est très mal dans sa peau et dans sa vie, va lui demander de le tirer d’un mauvais pas, mais la courbe descendante de la vie de Gerry ne pourra plus s’inverser.

A travers cette « biographie » des 2 jeunes gens, Keivin Thunder nous fait surtout découvrir sa vie à lui, sa mère tendre et aimante, avec qui il va nager parfois, un père joueur, une maison qui jouxte celle de Bram Stoker. Et surtout les conditions difficiles de la vie dans les années 1960 à Dublin, pour qui n’est pas né du bon côté de la barrière tout en n’étant pas le plus pauvre des pauvres.

« Confusion » est certes le terme qui convient à ce que j’ai ressenti  en  lisant ce roman. En règle générale j’aime assez les histoires de sosies et « mistaken identity » (erreur sur la personne, ici pourtant je me suis demandé tout au long des premiers chapitres où Neil Jordan voulait nous emmener.
On le comprendra à partir du chapitre intitulé « L’Amerique », c'est-à-dire le dernier quart du roman  – comme si, soudain, il fallait que tout se déclenche et que nous puissions enfin découvrir le secret caché derrière l’histoire.

Les sosies sont un beau sujet dans les romans, tout comme le sont les « doubles » des personnages prenant le pas sur le réel. Exemple = « Dorian Gray », dont le portrait devient hideux au fur et à mesure que le personnage conserve beauté et jeunesse, ou « Jekyll & Hyde », les 2 aspects d’une même personne.
Ou alors le double néfaste dans une nouvelle d’Edgar Allen Poe, à laquelle ce roman est un hommage.
Il y a encore  les sosies célèbres comme  dans « The Prince and the pauper » de Mark Twain, ou dans « The Scapegoat » de Daphne du Maurier ».
Ainsi que « Brat Farrar » de Josephine Tey. J’apprécie particulièrement ces 2 dernières histoires.

Déjà dans l’antiquité, Amphytrion avait hélas été cocufié par Zeus ayant pris ses traits, tout comme l’avait fait  le père d’Arthur Pendragon.  Et depuis la vague du clonage, nous avons aussi « The Third Twin », très bon thriller de  Ken Follett

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Le livre de Neil Jordan est découpé en autant de chapitres qu’il y a des lieux dans la vie des garçons, cela donne un roman avec 80 chapitres, certains parfois d’une seule page. Cela ressemble un peu à un découpage de scénario, car ne l’oublions pas Neil Jordan est avant tout scénariste et metteur en scène d’histoires telles « The Crying Game », une autre histoire de confusion d’identité – il a aussi dirigé « Interview with a vampire » - mais également  des films où le fantastique joue un grand rôle « Company of Wolves », co-écrit avec Angela Carter peu avant sa mort.

Parmi les autres films qu’il a mis en scène, dont il a écrit l’histoire, il y a « Michael Collins », « High Spirits » (une très humoristique histoire de fantômes) et il est le scénariste des « Borgias » (série télévisée, mais là je ne suis pas totalement convaincue qu’il ait fait du bon travail =^-^=)

La ville de Dún Laoghaire (prononcez Dunleary) où vit Neil Jordan, est mise en scène dans le roman.

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Merci à lewerentz-lenezdansleslivres, pour m’avoir fait parvenir le roman, qui  restera hélas une  déception pour moi. Son billet ici.

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Commentaires
M
Bon, si c'est une déception, je ne le note pas :-D
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L
Je vois que l'on se rejoint. Joli billet.<br /> <br /> PS : désolée, je n'ai pas encore posté "Dolly"...
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T
A lire ton billet je n'ai pas eu envie de lire ce roman, et j'ai compris pourquoi avec ta dernière phrase ;)
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A
Contrairement à toi, je n'aime pas trop les histoires de sosies, ce n'est pas un livre qui est fait pour moi.
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