L'ARMURE DE VENGEANCE, de Serge Brussolo

Titre de la première édition = L’Armure Maudite 

Un forgeron a pour obsession de forger (normal pour un forgeron me direz-vous) une armure résistant à tout, contrairement aux cotes de maille alors en vigueur chez les chevaliers – il ne tient en rien compte des sermons d’un moine, pour lui la religion des chrétiens est une religion de faibles.
Lui, il honore les dieux des pays scandinaves dont il est issu.
Son autre obsession étant d’avoir un fils viable – il en a déjà perdu plusieurs en bas-âge et sa  femme vient de mourir de faiblesse, en laissant un autre petiot, pas très costaud lui non plus. Il est nourri par une jeune fille, à peine plus âgée que Sigrid, fille du forgeron, mais ayant déjà eu des enfants.
En attendant  que ce fils-là prouve qu’il est capable de vivre, le forgeron a transformé sa fille  de 12 ans en apprenti, lui répétant à l’envi qu’elle n’est qu’une femelle au point que la jeune fille tente d’effacer les signes de son sexe. 

Finalement, afin d’arriver à ses fins avec son armure, il sacrifie son fils à ses dieux nordiques. Et il arrive à forger une armure sans le moindre défaut.
Un jour pourtant, pris de remords, il libère sa fille et sa jeune maîtresse-nourrice et part vers une léproserie afin d’expier son crime atroce.

Quelques années plus tard,  la réputation de l’armure n’est plus à faire et elle est louée par un jeune écuyer – en fait la jeune Sigrid qui vit de ces locations. L’armure a acquis une  réputation  d’invincibilité.
Toutefois,  ce qui devait arriver arrive, à force d’être convoitée, cette armure commence à  avoir une réputation sulfureuse, des accidents mortels semblant frapper ceux qui l’acquièrent pour quelques temps, mais aussi leurs familles – un jeune chevalier errant, sans instruction, Jehan de Montpéril, va être étroitement mêlé à l’armure, à son corps défendant car un riche seigneur souhaite qu’il enquête – il apprendra,  à ses dépens, les lourds secrets qui entourent  l’armure « maudite » (lorsqu'on s'appelle "Montpéril", faut s'attendre à quelques difficultés !).

Elle le mérite bien ce titre d’ « Armure Maudite » , que je trouve aussi approprié que « Armure de Vengeance ».
On peut faire confiance à Serge Brussolo pour vous faire frémir, à la limite de l’épouvante, par certains de ses passages.
Lecture parfaite donc en saison d’Halloween – le genre de livre qui vous donne envie de vérifier si toutes les portes sont bien fermées à clé.

Le portrait que Brussolo brosse du moyen-âge n’est pas mal rendu du tout = loin des clichés de preux et nobles chevaliers, il décrit les petits barons et comtes locaux pour ce qu’ils sont, des hommes sans culture ni éducation, obsédés par le besoin d’avoir des fils, de faire la guerre à leurs voisins pour agrandir leurs possessions, ne respectant rien ni personne, et à peine leur épouse légitime.
Ils considèrent livres et connaissances comme des occupations de moines et de bonnes femmes, ils se préfèrent illettrés mais costaux ; si leur épouse désire faire apprendre l’écriture et la lecture à leurs enfants, soit ! mais dès qu’ils ont 7 ans, en avant pour le maniement des armes.
Quant aux scènes de banquets, des fêtes, des rues, elles ne sont guère sorties d’un lai de Marie de France, loin s’en faut.
Cette description sans fioritures me semble bien correspondre à la réalité.

A part cela, l’histoire comporte de multiples rebondissements, les plus importants se situant à la fin où les coups de théâtre se suivent afin de tout révéler.

A lire, en sachant qu’on aura une belle chair de poule et que la nuit ne sera pas exempte de cauchemars (si on parvient à dormir !)

Comments

[Manu]

Entre tes films et ce genre de bouquins, tu t'étonnes que tu dors mal :-D

[Marilyne]

Oh, mais celui-ci aussi je l'ai lu, effectivement épouvantable ;-). J'ai traversé une grande période Brussolo. Tiens, c'est ça qu'il me faudrait, un polar bien saignant !

[Teki]

Et un autre que je ne connais pas !!



Allez sur la PAL



Je te hais Niki ;) :lol: